Voici la traduction d'un texte de Ricardo Duchesne, sociologue canadien, enseignant à l'Université du Nouveau-Brunswick publié sur le site du Council of European Canadians. L'article, bien qu'il traite de l'ensemble du Canada, s'applique tout autant au Québec sinon davantage. Au Québec, fécondité des femmes pendant presque deux siècles lors de la revanche des berceaux a fait en sorte que nous n'avons pratiquement pas eu besoin d'immigration – ni même européenne – pour nous développer en tant que nation.
Le Canada n'a pas été fondé par des immigrants de races différentes, une démonstration statistique.
Au Canada, un des mythes les plus fortement véhiculés est sans aucun doute que « le Canada est une nation d’immigrants ». Des millions de personnes ont effectivement migré au Canada depuis les explorations de John Cabot, premier à avoir revendiqué le territoire de Terre-Neuve et de l’Île du Cap-Breton pour le compte de l’Angleterre en 1497. Mais en réalité, le sens de cette affirmation va bien au-delà de ce simple fait indéniable.
Cette affirmation, répétée en continu par les médias, et enfoncée dans la gorge des étudiants du primaire et ce, jusqu’à l’enseignement supérieur, est destinée à façonner une image du Canada représentant une nation peuplée dès le départ par des peuples de diverses cultures et origines raciales, afin de présenter les tendances de l’immigration provenant du Tiers-Monde, dont nous avons été témoins depuis les années 1970, comme étant une continuation naturelle des habitudes migratoires passées, plutôt que ce qu’elles sont réellement : une rupture radicale, visant à la cessation de la composition ethnique profondément européenne du Canada.
Ce qui suit est une réfutation statistique de cette fausse croyance.
Les dossiers historiques, les détails connus sur les gens venus s’établir au Canada, la composition raciale des immigrés, la proportion de Blancs versus les non-Blancs, le taux d’Euro-Canadiens de naissance et les taux d’immigration mis en rapport avec les taux nationaux de fécondité, démontrent tous, au contraire, que le Canada était une nation créée de A à Z par des immigrants en provenance de l’Europe, par des Euro-Canadiens nés au Canada et une contribution négligeable de non-Européens.
Les faits à retenir
- En 1871, selon le premier recensement suivant la Confédération, d’une population totale de 3,2 millions, 32 pour cent étaient d’origine française, 24 pour cent irlandaise, 20 pour cent anglaise, 16 pour cent écossaise et 6 pour cent allemande. Comme les chiffres le démontrent, nous nous devons de reconnaître l’immense contribution démographique des Écossais et des Irlandais dans les premiers siècles du « Canada anglais ». En revanche, il n’y avait que 21 500 Noirs et 23 000 Amérindiens, ce qui contraste tout de même avec les 202 991 personnes d’origine allemande.
- Le Canada ne peut être exactement décrit, lors de la création de la Confédération, comme étant une « nation d’immigrants », car en 1867, 79 pour cent de sa population était née au Canada. Au cours des 400 ans précédant la Confédération, il n’y avait que « deux périodes assez limitées » d’arrivées importantes d’immigrants, soit de 1783 à 1812 et de 1830 à 1850, et lors de ces deux périodes, les immigrants étaient « majoritairement d’origine britannique ». L’immigration n’a donc pas été un facteur majeur dans la croissance de la population de 1850 jusqu’à la fin du XIXe siècle. De 1871 à 1891, un taux élevé d’accroissement naturel a permis à la population du Canada de croître de 3,7 millions à 4,8 millions".
- De 1608 à 1760, l’immigration en Nouvelle-France était composée de seulement 10 000 colons et par la suite, elle fut « presque inexistante ». La population de langue française était d'environ 90 000 en 1770 et par la suite, jusqu’à la fin des années 1800, la population a augmenté rapidement grâce à la fécondité de ses femmes ayant eu en moyenne 5,6 enfants aptes à survivre. L’augmentation de la population du Bas-Canada qui passa de 330 000 en 1815 à 890 000 en 1851 « était principalement attribuable au taux élevé de natalité au sein de la communauté de langue française ». En 1950, la population du Québec environnaient les 4 millions d’habitants. Cette augmentation ne résulte pas de l’immigration, mais surtout du taux de fécondité élevé encore à forte tendance. Ce ne fut que dans les années 1970 que Montréal a vu un afflux croissant d’immigrants non-européens.
- Entre 1896 et 1914, le Canada a connu des niveaux d’immigration élevés avec plus de 3 millions d’arrivées durant cette période. Cependant, la composition ethnique de la nation restait principalement d’origine britannique et française, soit 84 pour cent, tandis que la composante ethnique européenne a augmenté à 9 pour cent. Avant les années 1960, la période entre 1900 et 1915 en fut une record pour « l'immigration asiatique ». 50 000 immigrés d’ascendances japonaise, indienne et chinoise sont arrivés, ce nombre représentait toutefois moins de 2 pour cent du flux total d’immigration. En revanche, en 1914, on dénombrait près de 400 000 Allemands au Canada, le plus grand groupe ethnique outre les Britanniques (incluant les Irlandais-Écossais) et les Français.
- L’apport total d’immigrants entre 1946 et 1962 fut de 2 151 505. Mais au même moment, entre 1941 et 1962, la population du Canada a augmenté de 11 500 000 à 18 500 000, « expliquée en grande partie par le taux extrêmement élevé » de natalité dans les foyers canadiens, connu comme étant la génération du baby-boom. Fait à noter, 90 pour cent de tous les immigrants arrivés au Canada avant 1961 étaient de Grande-Bretagne.
- Ce fut seulement en 1971, après l’institutionnalisation officielle du multiculturalisme, que les immigrants en provenance généralement d’Afrique, des Caraïbes, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et de l’Asie ont commencé à arriver en grand nombre. Autre fait à noter, durant les années 1970, la proportion d’immigrants d’origine européenne a été réduite de moitié, tandis que la proportion d’immigrants en provenance d’Asie a presque quadruplée. Sur les 1,5 million arrivés entre 1971 et 1981, 33 pour cent provenaient de l’Asie, 16 pour cent de l’Amérique du Sud, incluant les Caraïbes, et 5,5 pour cent du continent africain.
- Dans la période 1991-2001, la proportion des immigrants d’origine européenne a chuté en dessous de 20 pour cent, alors que l’immigration asiatique a grimpé à tout près de 60 pour cent. De 1991 à 2000, 2,2 millions d’immigrants ont été acceptés, le « plus grand nombre jamais atteint toutes décennies confondues ». Au cours des dernières années, la population de minorités visibles au Canada a connu une croissance beaucoup plus rapide que la population totale : une croissance de 22 pour cent pour la période de 1996 à 2001 contre 4 pour cent de croissance dans la population générale. Aujourd’hui, au Canada, environ une personne sur quatre est considérée comme une minorité visible.
Combattons contre le révisionnisme du multiculturalisme !
Il est temps de remettre les pendules à l’heure ! Retenez ces faits et utilisez-les contre ces réformateurs progressistes qui occupent nos établissements d’enseignement. Ne croyez pas ces affirmations globalistes selon lesquelles votre nation est une création de races diverses et que de vilains « racistes blancs » mal intentionnés vous bernent en vous cachant l’immense contribution des immigrés non-européens au développement de ce pays. Ceci est un mensonge historique majeur. Le Canada a été créé par des personnes d’origines britannique et française avec la contribution d’individus à ascendance européenne. Point final. Toutes les institutions, le système juridique, les programmes d’éducation, la transformation de ces terres sauvages en fermes productives, toutes les villes, les traditions parlementaires, les églises, l’ensemble de l’infrastructure des chemins de fer, les ports, l’industrie du transport maritime et les autoroutes, ont été créés par le dur labeur d’Euro-Canadiens.
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La SSJB, L'Ordre de Jacques Cartier et les étudiants tous contre l'immigration
Lois sur l'immigration – Le Canada a-t-il toujours été une société ouverte, multiethnique et multiculturelle ?
Sources
Il doit être noté que les auteurs suivants essaient de dépeindre le Canada comme étant une nation ayant été, dès ses débuts, créée par divers groupes d’immigrés de partout, menant naturellement à l’adoption officielle du multiculturalisme mené par P.E. Trudeau en 1971. Néanmoins, les faits qu’ils mettent en évidence, contenus dans les documents d’archives officiels, démontrent clairement que le Canada était une nation homogène de citoyens de race blanche depuis ses débuts et ce, jusqu’à tout récemment.
J. M. Bumstead, Canada's Diverse Peoples: A Reference Sourcebook, 2003
J. M. Bumstead, The People's of Canada: A Pre-Confederation History, 2003 and The People's of Canada: A Post-Confederation History, 2004
Ninette Kelley and Michael Trebilcock, The Making of the Mosaic. A History of Canadian Immigration Policy, 1998
Roger Riendeau, A Brief History of Canada, 2007