Le projet de loi identitaire de Pauline Marois suscite dans la communauté anglophone une vague de protestations qui n'est pas sans rappeler celle qui avait déferlé sur le Québec en 1977 lors de l'adoption de la loi 101.
Racisme, scandale, discrimination, anticonstitutionnel, les mots ne sont plus assez forts au Canada anglais et chez les opposants québécois pour traîner dans la boue le projet de loi 195 sur l'identité québécoise.
«Deux types de citoyens»
Le porte-parole de l'organisation juive [Bnai Brith, Steven Slimovitch,->9856] a déclaré hier en conférence de presse avoir «honte de vivre dans une province dans laquelle un projet de loi déposé à l'Assemblée nationale fait en sorte de créer deux types de citoyens».
Il a comparé le projet de loi aux «positions de certains partis d'extrême droite en Europe, où on tentait de brimer les droits des minorités».
Dans l'ouest de Montréal, [l'hebdomadaire The Suburban->9823] n'y est pas allé avec le dos de la cuillère en caricaturant des membres du PQ avec des costumes du Ku Klux Klan en vue de l'Halloween. Le KKK est un mouvement raciste américain dont des membres ont été condamnés pour homicides de citoyens de race noire.
[En page couverture, l'hebdomadaire anglais crie au «scandale»->9824], mettant dans la bouche de Pauline Marois une déclaration demandant aux francophones «de ne pas avoir peur d'avoir l'air intolérant».
Racisme
À Toronto, le [chroniqueur Don Martin du quotidien The National Post->9875] qualifie de racistes toutes les initiatives pour inciter les nouveaux arrivants à apprendre le français.
Il dénonce non seulement le projet de loi péquiste sur l'identité mais également les mesures auxquelles songe la ministre de l'Immigration, Yolande James, pour intégrer les immigrants.
Ça se fait ailleurs
Tous ces excès de langage ont été dénoncés hier par le député péquiste Alexandre Cloutier, un constitutionnaliste qui a oeuvré à la Cour suprême du Canada.
«Ce sont des commentaires qui rappellent ceux émis en 1977 contre le projet de loi 101, dit-il. Pourtant, ce projet est inspiré de ce qui se fait ailleurs. Les conditions pour l'obtention de la citoyenneté québécoise sont inspirées de ce qui se pratique dans d'autres grands pays démocratiques.»
Pour Cloutier, il n'est «pas déraisonnable du tout que les immigrants aient une connaissance appropriée de la langue française pour obtenir leur citoyenneté» québécoise. Il dit «avoir de la misère à comprendre» la réaction de la communauté juive.
- Source
Comme au temps de l'adoption de la loi 101
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