Les partis de l'opposition sont sortis déçus de la commission parlementaire qui devait éclaircir les motifs du congédiement du délégué général du Québec à New York et ami du premier ministre, Bruno Fortier.
«On reste avec davantage de questions», a conclu l'adéquiste Sébastien Proulx. Pourtant, ce qui s'est passé est désormais clair. Seulement, les réponses obtenues ne sont pas celles qu'espéraient l'ADQ et le PQ. Pas de crise, pas de scandale: il s'agissait bel et bien d'un simple problème administratif.
L'objectif de l'opposition, ce n'était pas de découvrir la vérité - souvent terne, comme chacun sait - mais de trouver quelque élément spectaculaire qui aurait éclaboussé Jean Charest. Les députés ont donc multiplié les questions, les allusions, les pièges... Rien n'y fit: premier ministre, ministre et hauts fonctionnaires ont tous répété la même chose: M. Fortier a été remercié de ses services parce qu'il avait désobéi à une directive formelle de son sous-ministre en modifiant la tâche d'une personne qui venait de porter plainte contre lui pour harcèlement psychologique.
Pour le sous-ministre, Alain Cloutier, c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase; il a jugé qu'il ne pouvait plus faire confiance au délégué général et a recommandé à la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, de le démettre. Aussitôt recommandé, aussitôt fait, ami du premier ministre ou pas.
Incapable de faire suinter quelque fait juteux que ce soit, l'opposition a tenté un autre angle d'attaque et souligné le caractère radical de la mesure disciplinaire choisie. Un député adéquiste a parlé de «bombe atomique», un autre de «peine capitale». M. Proulx a déploré que Bruno Fortier ait été congédié «de la façon la plus cavalière possible». Les députés de l'opposition accusaient donc le gouvernement d'avoir traité trop sévèrement un ami du premier ministre! Le monde à l'envers...
La frustration des députés est en partie justifiée, il faut le dire. Ils ont dû composer avec la langue de bois des fonctionnaires, une langue qui est encore plus hermétique que la leur, ce qui n'est pas peu dire. C'est ainsi qu'à des questions simples, ils obtenaient rarement des réponses limpides.
Par exemple, quand on a demandé au responsable des ressources humaines à la délégation de dire si le climat de travail y était aussi mauvais que le veut la rumeur, le fonctionnaire a répondu: «Est-ce que les gens étaient heureux, tous, en partie? Le bonheur est quelque chose de complexe. Qu'est-ce qui rend les gens heureux, malheureux? On pourrait en parler pendant longtemps mais je ne peux pas vous dire qu'il y avait un mauvais climat de travail.»
Tout cela pour dire qu'entre la futile chasse au scandale de l'opposition et la novlangue des bureaucrates, cette commission parlementaire fut une totale perte de temps.
Le bonheur est complexe
"l'affaire Fortier"
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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