Le bureau national du Bloc québécois a soumis une proposition en trois étapes jeudi matin dans l'espoir de dénouer l'impasse qui plombe le parti depuis une semaine.
Le Bloc, affaibli par la démission de sept de ses 10 députés, opposés à la chef Martine Ouellet, devancera d'un mois son prochain conseil général. Il se déroulera à la mi-avril.
Aucun vote de confiance ne sera toutefois tenu pendant ce conseil, malgré des demandes de plusieurs membres du Bloc en ce sens. Un tel vote se déroulera seulement en 2019, a dit la chef Martine Ouellet pendant une conférence de presse tenue à Montréal.
Référendum
Le bureau national propose par ailleurs une consultation référendaire auprès des membres du Bloc quant au rôle que devrait jouer le parti à Ottawa et ailleurs au Québec.
L'article 1 du programme du parti prévoit que les élus du Bloc fassent la promotion de l'indépendance « sur toutes les tribunes ».
« Si les membres font un choix différent, c'est clair qu'on va s'asseoir au bureau national pour voir comment les orientations du Bloc s'enlignent », a dit Mme Ouellet.
« C'est essentiel de revenir à la démocratie, que sont les membres du Bloc québécois », a-t-elle aussi dit.
L'exécutif du Bloc a aussi réitéré sa proposition de médiation pour tenter de faire la paix avec les sept élus démissionnaires.
Une rencontre est prévue samedi prochain pour discuter de « l'ensemble des modalités » de ces propositions.
En conférence de presse, Martine Ouellet s'est dit victime de « salissage » et de « calomnie » depuis la démission de sept des 10 députés du Bloc la semaine dernière.
Elle refuse de démissionner et maintient qu'elle « n'abandonnera pas ».
Nouvel appui
Mercredi soir, 30 présidents de circonscriptions et de régions du Bloc québécois ont donné leur appui à Martine Ouellet dans une lettre diffusée aux médias.
Ces militants estiment que le Bloc a connu un renouveau en faisant élire 10 députés aux élections fédérales de 2015. Ils ajoutent que Martine Ouellet a été « élue démocratiquement » à la tête du parti au printemps 2017 (elle a été nommée sans opposition).
« La base du mandat était et demeure clairement l'affirmation de notre raison d'être : l'indépendance du Québec, écrivent-ils. Cette élection exprimait notre volonté qu'une voix résolument indépendantiste soit quotidiennement portée par l'action du Bloc québécois à Ottawa et ailleurs, sans cesse et sans s'excuser. Une voix forte et des gestes assumés. »
Discorde interne
La façon de promouvoir l'indépendance du Québec sur la scène fédérale est au coeur de la discorde interne du parti, qui a amené sept des 10 députés du Bloc à claquer la porte la semaine dernière.
Les démissionnaires, parmi lesquels on trouve le cofondateur Louis Plamondon et l'ex-leader parlementaire Gabriel Ste-Marie, estiment que les députés bloquistes ont d'abord et avant tout été élus pour défendre les dossiers du Québec à Ottawa.
Martine Ouellet prône une ligne plus dure et martèle constamment la nécessité pour le Québec de se séparer, une façon de faire jugée « dogmatique » par plusieurs militants.
Intransigeance
Les députés démissionnaires dénoncent aussi l'attitude intransigeante de Martine Ouellet, qui exigerait la « soumission » totale des membres de son caucus, selon eux.
Les demandes de démission se sont multipliées depuis une semaine à l'endroit de Mme Ouellet, qui s'accroche fermement à son poste de chef du Bloc. Elle continue en même temps de siéger comme députée provinciale à l'Assemblée nationale du Québec et pratique ce qu'elle appelle le « transparlementarisme ».