Le 30 octobre 1995, j’assistais au dépouillement du vote référendaire dans mon salon, à Winnipeg. Je venais de coucher les deux petites lorsque, de retour d’une réunion parents-maîtres, Suzanne rentra les yeux pleins d’espoir. Et alors? Le oui gagne avec 55 %! À ce moment-là, nous étions probablement les deux seuls dans toute la ville à sauter de joie.
Treize ans plus tôt, jeunes enseignants, Suzanne et moi avions quitté Québec, notre chère ville, avec l’intention de garnir un peu notre curriculum vitæ. Naufragés de l’échec de 1980 et des fourberies constitutionnelles de 1981, nous nous étions retrouvés dans la vallée de la rivière Rouge, où nous pensions rester le temps qu’il fallait à de jeunes diplômés sans le sou pour se remettre à flot.
Le premier choc fut la découverte des Franco-Manitobains. En cherchant le pays de Louis Riel, de Gabrielle Roy et de Daniel Lavoie, nous découvrîmes bon nombre de cousins plus fiers de leur bilinguisme que de leur langue maternelle. Dans la cour de récréation des écoles françaises, les jeunes parlaient anglais. Si quelques chevaliers et chevalières ici et là faisaient preuve d’une fierté admirable, les décennies d’interdiction de la langue française avaient laissé des traces indélébiles. Les Campagne chantaient, Réal Bérard peignait et les Danseurs de la rivière Rouge dansaient, mais les Canadiens français de l’Ouest avaient pris le parti du réalisme et de la survivance. De petite victoire en petite victoire jusqu’à la défaite finale. Je n’en rencontrai jamais un seul qui ne parlait pas au moins aussi aisément l’anglais que le français.
Un jour où je me faisais couper les cheveux, peu de temps après notre arrivée, le coiffeur me confia en anglais qu’il était de langue maternelle française. Même que, jusqu’à l’âge de cinq ans, il ne disait pas un mot d’anglais. Puis vinrent l’école et la socialisation. Ses parents, qui parlaient toujours français à la maison, craignaient que leurs enfants ne soient désavantagés s’ils ne les envoyaient pas à l’école anglaise. Sans l’anglais, pas moyen de gagner sa vie. Jamais il ne leur serait venu à l’idée que leur fils un jour en oublierait sa langue maternelle. Pourtant, lorsque j’essayai de poursuivre la conversation en français, mon coiffeur m’avoua qu’il ne parlait plus français. Plus du tout. Il ajouta que, chaque fois qu’il rendait visite à sa vieille mère, désormais veuve, elle et lui devaient se parler par l’intermédiaire de sa soeur. Sa mère n’avait jamais appris l’anglais et lui l’avait tellement bien appris qu’il avait besoin d’une interprète pour comprendre sa mère.
Quand j’entends aujourd’hui des parents québécois regretter de ne pas pouvoir envoyer leurs enfants à l’école anglaise pour en faire de vrais « bilingues », je me dis qu’ils devraient faire la connaissance de mon ancien coiffeur.
***
Le deuxième choc fut l’animosité de la population en général envers les Québécois. Le Quebec bashing est toute une expérience à vivre lorsqu’on ose affirmer son identité québécoise à Winnipeg. Aux yeux des gens de l’Ouest, le Québec est l’enfant gâté de la fédération canadienne. Je me fis remettre sur le nez tour à tour la Charte de la langue française, la dette olympique, le contrat d’entretien des F-18, le projet de loi 178 et l’accord du lac Meech. Devant un véritable mur de préjugés, pas moyen de rétablir les faits.
Il était particulièrement insultant de se faire reprocher de prétendus traitements de faveur pour le Québec alors que, dans une province comme le Manitoba, les paiements de péréquation étaient d’environ 3000 $ par habitant, comparativement à environ 500 $ par habitant au Québec, et alors que l’agriculture manitobaine bénéficiait d’énormes subventions pour le transport du grain.
Il était tout aussi insultant d’entendre les Manitobains reprocher au Québec son unilinguisme officiel alors que leur province avait aboli inconstitutionnellement l’usage du français à partir de 1885 et alors que le taux de bilinguisme des Manitobains était plusieurs fois inférieur à celui des Québécois. Même après la commission Laurendeau-Dunton, la Loi sur les langues officielles et la Charte canadienne des droits et libertés, les Franco-Manitobains étaient condamnés à d’incessantes démarches devant les tribunaux pour qu’on cesse de violer leurs droits linguistiques. Pendant ce temps, non contents de jouir de privilèges complètement démesurés par rapport aux maigres concessions faites aux Canadiens français des provinces anglaises, les Anglo-Québécois pouvaient ajouter à leurs hôpitaux, leurs écoles, leurs universités et leurs autres institutions les généreuses subventions fédérales qui allaient leur permettre de s’adresser aux tribunaux pour invalider des pans entiers de la Charte de la langue française.
Je me souviens d’un débat stérile à la télévision entre Claude Ryan et Sharon Carstairs, vers la fin des années 1980, où Ryan, qui espérait toujours réformer le fédéralisme canadien, fit remarquer à son interlocutrice qu’au Québec, l’enseignement en anglais pour la minorité anglo-québécoise était offert partout sur le territoire, et non pas uniquement là où le nombre le justifiait, comme le voulait la Constitution du Canada depuis 1982. Rien à faire. Ryan ne parvint jamais à faire admettre à Mme Carstairs que le sort des Anglo-Québécois était nettement plus enviable que celui des Franco-Manitobains. Pour Mme Carstairs et pour l’écrasante majorité des Manitobains, les Québécois maltraitaient les pauvres Anglo-Québécois et méritaient une sévère correction. C’est ce dont Elijah Harper se chargea au printemps 1990 en faisant avorter l’accord du lac Meech depuis les banquettes de l’Assemblée législative du Manitoba.
Un de mes collègues enseignants me fit comprendre un jour le malentendu fondamental qui rendait le fédéralisme absolument irréformable dans le sens des aspirations du Québec, peu importe quels politiciens s’attaqueraient à la tâche. Anglophone parlant un français châtié et grand ami du Québec, où il avait séjourné pendant de nombreuses années, David Wellard était féru d’histoire et avait résolument pris le parti de l’indépendance du Québec. Il me dit un soir de septembre, alors que nous étions à son chalet de la région de Minaki : « Pour les Canadiens anglais, cette histoire de peuples fondateurs ne rime à rien. À leurs yeux, il n’a jamais été question de faire du Canada un pays vraiment bilingue. Le français devait être toléré au Québec uniquement. L’anglais, lui, avait sa place partout. »
Pour les gens de Winnipeg, de Saskatoon ou d’Edmonton, le Canada est un pays anglais. Ils veulent bien que leurs enfants apprennent le français, mais ce n’est pas pour qu’on se mette à parler français dans leur province. C’est pour que leurs enfants puissent avoir de meilleurs emplois. Selon eux, le bilinguisme appartient à la sphère individuelle et aux institutions fédérales. Ils perdent rapidement patience devant l’insistance de certains francophones à vouloir vivre en français : « S’ils veulent parler français, qu’ils aillent au Québec ou en France. Les Français ont perdu la bataille sur les Plaines d’Abraham. »
Donc, le français fait partie du folklore au Canada anglais, dont il enrichit la mosaïque ethnique. Voilà qui explique pourquoi la seule grande ville vraiment bilingue au Canada, Montréal, se trouve assez paradoxalement dans la seule province officiellement unilingue française. Au Canada, le bilinguisme dans la vie publique est bon seulement pour les Québécois. Ailleurs, c’est une affaire personnelle ou une lubie de fonctionnaires fédéraux. Même au pays de Louis Riel, vous n’entendrez jamais parler français dans les rues comme on entend parler anglais dans les rues de Montréal.
***
Le 30 octobre 1995, Suzanne et moi habitions toujours à Winnipeg. Les jeunes diplômés à la recherche d’expérience avaient eu deux enfants et, dans le tourbillon de la vie familiale, avaient constamment reporté le moment du retour au Québec. À la télévision, l’avance du oui fondait inexorablement. Les résultats de l’île de Montréal allaient transformer l’allégresse en cauchemar.
Quelques jours plus tôt, Suzanne et moi avions vu des Manitobains prendre l’avion, à l’invitation de leur député libéral fédéral, Ronald Duhamel, pour aller manifester à Montréal. Ils étaient partis au love-in brandir leurs drapeaux pendant que nous, enfants du Québec dont les ancêtres s’y étaient établis au XVIIe siècle, n’avions même plus le droit de voter au référendum. Plus tard, nous allions apprendre que quelques milliers d’immigrants avaient été naturalisés à la sauvette pour pouvoir voter et que des étudiants venus des autres provinces avaient voté, eux aussi.
Pendant la campagne référendaire, Radio-Canada avait soumis ses émissions d’information du réseau français à un rigoureux minutage en prétextant qu’aucun des deux camps ne devait être favorisé. Pendant ce temps, au réseau anglais, le camp du oui se faisait littéralement censurer. L’information reçue par les Anglo-Québécois, y compris la forte proportion d’immigrants adultes parlant anglais, était extrêmement biaisée.
Douze ans plus tard, en octobre et en novembre 2007, Radio-Canada allait faire campagne avec ses alliés de Gesca contre l’obligation d’apprendre le français pour devenir citoyen québécois. Elle allait offrir toutes les tribunes à quiconque souhaiterait dénoncer le désir du Parti québécois de « priver des Canadiens de leurs droits démocratiques ». Quelle belle façon pour Radio-Canada de préserver le droit fédéral de piper les dés au prochain référendum grâce à son réseau anglais!
[->+-Referendum-1995-+]Après une folle soirée à espérer que nos compatriotes québécois se disent oui, Suzanne et moi allâmes au lit impuissants et la mort dans l’âme. Le oui était tombé juste sous la barre des 50 %. J’aurais tellement voulu que les Québécois qui venaient de voter non en croyant une fois de plus les promesses perfides du pouvoir fédéral eussent pu entendre comme moi le hurlement des loups de Minaki.
Le 28 juin 1996, après quatorze années passées au Manitoba, nous prîmes enfin la route du retour, moi au volant d’un camion de déménagement loué à nos frais et ma Suzanne enceinte de notre troisième enfant, un garçon, qui allait naître au Québec.
Ce jour-là, je me dis que j’allais un jour lui léguer un pays.
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13 commentaires
Laurent Desbois Répondre
17 septembre 2019Jean Corriveau:
16-09-19
J’ai visité mon frère à la ville de Québec en juillet. J’aime cette ville. Les gens sont gentils. J’ai essayé de me trouver un emploi cet été dans cette ville sans succès comme enseignant dans les Cégeps ou développeur de logiciels. Pour développeur de logiciels, on me voit comme un vieillard, moi qui a 58 ans. Je suis professeur d’informatique et mathématiques depuis 26 ans dans divers collèges. Ce qui me retenait au Manitoba est ma copine, mais on a cassé hier. Alors, je veux retourner au Québec. Basé sur mes expériences dans tout le Canada, le Québec est le carrefour des identités, langues et cultures. Il n’y a rien de plus excitant que le Québec dans toute l’Amérique du Nord ! Ma mère m’avait forcé de quitter le Québec en 1982 car elle refusait que je fasse ma vie là. Elle était convaincue que le Québec est la déchéance, la décadence morale, et la médiocrité du système d’éducation, alors que le Canada n’est pas mieux. Avez-vous des contacts d’emploi ? Malgré mon âge, je ne suis pas le moindrement intéressé à la retraire. Je veux contribuer à la société québécoise, surtout du côté identitaire, et oui, de la souveraineté. Les gens incorrectement croient que la mondialisation invalide la souveraineté du Québec, mais c’est l’inverse qui est vrai.
www.facebook.com/jean.corriveau.5/posts/10157512785167964
Jacques Dubreuil Répondre
23 janvier 2017Saint-Boniface, au moins, n'a pas été oblitéré par un changement de nom en anglais. Lors d'un voyage à Calgary, j'ai eu la tristesse de voir que la ville nommée au départ Rouleauville, a été effacée de la carte. La rue principale, autrefois la rue Notre-Dame, est maintenant la 17e avenue. Ils ont changé pour un numéro! Sans doute pour mieux effacer à jamais toute trace de français. Et sur l'écusson de la Banque de Montréal du centre-ville, il n'y a que trois fleurs, contrairement à l'écusson de Montréal où la fleur de lys apparaît avec les trois autres.
En conclusion, je me suis senti renié comme peuple. Sans parler de la façon dont certains nous reluquent dès qu'ils apprennent que nous sommes Québécois.
Laurent Desbois Répondre
17 septembre 2019Controverse autour de la construction d'une école francophone à Calgary
Des résidents d'un quartier de Calgary s'opposent à la construction d'une école francophone dans un de leurs parcs.
En plus de défendre leurs espaces verts, ils estiment que la nouvelle école ne s'intégrera pas bien à la communauté.
3 août 2014
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/autresregions/archives/2014/08/20140803-195656.html
Archives de Vigile Répondre
23 janvier 2017Ce texte est tellement beau. Il m'a fait pleurer.
Laurent Desbois Répondre
30 juin 2016En cette veille de la fête du Tralala… Voir un texte, d’une tristesse qui m’a crevé le cœur, de Céleste Godin, une patriote acadienne en exil. Une autre Acadienne qui a choisit de quitter la ville des Anglais Halifax… pour survivre.
Mon assimilation, mon exil – Céleste Godin
30 juin 2016
https://astheure.com/2016/06/30/mon-assimilation-mon-exil-celeste-godin/
Well, c’est le temps de devenir un cliché. Une autre Néo-Écossaise en exil. Une autre Acadienne qui quitte la ville des Anglais. Une Acadienne Errante. Farewell to Nova Scotia. Etc.
Ce n’est pas parce que c’est le choix évident que c’est facile.
Et je sais que malgré tout, je dois partir. Je m’empoisonne ici.
So, it’s time to go. Je pars parce que j’ai peur de rester ici. Je pars parce que je suis tannée d’être dans «la masse anglaise». Je n’en peux plus de vivre là où l’anglais c’est normal et moi je suis bizarre. Je n’en peux plus de me faire demander si je suis Québécoise quand on m’entend parler en français.
Et même si je demeurais fière d’être Acadienne et de parler français la force des choses a fait que ma vie était presque entièrement en anglais. Les seules personnes à qui je parlais en français étaient mes parents, et ce n’était pas souvent.
Laurent Desbois Répondre
7 août 2014Je me suis amusé à comparer la francophobie avec l'anglophobie
Des croix gammées sur la façade d'un commerce d'une francophone de Winnipeg.
Si un jour un geste « anglophobique » de cette ampleur frappe le Québec, j’ose croire que les francophones n’hésiteront pas à faire bloc pour le dénoncer. Si ce n’est pas le cas, je serai alors d’accord que l’anglophobie est un réel problème au Québec.
Pour vous, quel problème, de l’anglophobie ou de la francophobie, est-il le plus inquiétant?
Francophobie vs. anglophobie
Par Renart Léveillé le 7 août, 2014
Une commerçante d’origine française, Chantal Besson, a été victime de francophobie. Elle a trouvé des graffitis francophobes sur la façade de son commerce de Winnipeg, mardi dernier, dont des croix gammées et des insultes, en anglais, telles que « salope française ».
http://actualites.sympatico.ca/nouvelles/blogue/francophobie-vs-anglophobie
Archives de Vigile Répondre
13 novembre 2007Bonjour,
Monsieur Ougho, vous êtes en plein dans le mille.
Merci.
Claude Jodoin,
Boca Raton FL,
Amérique Française
Archives de Vigile Répondre
13 novembre 2007Autochtones et Métis
Réf. « Oka : Dernier alibi du Canada Anglais » par Robin Philpot, vlb éditeur, 1991 et 2000
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
13 novembre 2007Monsieur Jacques Bergeron,
Je veux commenter votre cri du cœur, un peu naïf, auprès de tous les francophones d’Amérique. Tous émus aux larmes par le récit épique de M. Desgagné, nous nous sentons fouettés vers de nouveaux élans militants, honteux d’avoir participé à sa douleur autant qu’à celle de sa chère Suzanne, le soir de ce fatidique référendum en ne nous levant pas tous debout, Québécois d’expression française pour contrer ensemble les manigances racistes des fédéraux. Notre honte collective nous pousse parfois à la déraison. Si le français est en déroute au Québec, ce n’est pas à cause de nos concitoyens que la vie a menés à l’extérieur pour des raisons qui leur appartiennent. Cet exil leur a déjà coûté un déracinement personnel et peut-être l’éloignement culturel de leurs enfants. Quand ils sont partis, ils comptaient sans doute sur nous pour maintenir le fort et leur offrir de loin, au moins la vue d’un Québec qui leur fasse honneur et qui leur fournisse peut-être l’espoir secret d’une terre d’accueil fière de réserver un pays francophone pour leurs vieux jours. Mais qu’avons-nous fait? La moitié d’entre nous s’est accrochée à l’illusion d’un Canada qu’ils avaient bâti, refusant de voir qu’ils se le sont fait dérober par le conquérant. L’autre moitié s’est divisée en une douzaine de partis plus ou moins indépendantistes, à déplacer constamment les virgules d’une éventuelle constitution d’un Québec vacillant Tous aveuglés par une presse fourbe dirigée par les fédéraux unifiés et bien déterminés à nous minoriser jusqu’à la condition que nous avons réservée aux Algonquins. Réslultat : nos descendants se sont désintéressés de ces luttes qu’ils en sont venus à voir comme fokloriques. Le courant mondialisant leur a inculqué la notion que l’avenir est à un village global idéalisé, anglophone…
Oserons-nous maintenant rappeler la diaspora au secours?
Risqueront-ils un nouveau déracinement pour venir aider ce peuple devenu pusillanime?
Archives de Vigile Répondre
13 novembre 2007En effet, au Manitoba en particulier, mais aussi en Saskatchewan, les «anglophones» ne veulent rien savoir. Ils ne veulent rien savoir parce qu'ils sont en fait une forte proportion de descendants de gens qui ont abandonné leur culture. Par conséquent, ils ne voient pas pourquoi on se plaint pour quelque chose qu'ils n'ont plus.
Le Manitoba est aussi l'illustration la plus absolue de ce qui peut arriver grâce à des lois et une politique d'assimilation - partir d'une population principalement métis et francophone pour en arriver à une population majoritairement anglophone, bien que principalement immigrante, et des prisons bien garnies de métis (l'un des pourcentages les plus élevés).
Il est d'autant plus ironique que ce soit un Indien du Manitoba qui s'est opposé à Meech. Je peux comprendre sa façon d'agir, j'ai plus de misère à pardonner à M. Filmon et à M. Trudeau qui avait jeté de l'huile sur le feu à pleins camions. Il aura eu le mérite de nous faire comprendre que nos droits, faut pas attendre qu'on nous les donne.
----------------
Bien que les Autochtones constituent 2,7 % de la population canadienne adulte, environ 18,5 % des délinquants sous responsabilité fédérale sont membres des Premières nations, des Métis et des Inuits (Service correctionnel du Canada, 2006). Environ 68 % des délinquants autochtones sous responsabilité fédérale sont membres des Premières nations, 28 %, des Métis, et 4 %, des Inuits.
Cette surreprésentation est particulièrement prononcée dans l’Ouest; elle est toutefois réelle dans tout le Canada. Dans la région des Prairies où ils constituent une grande partie de la population générale, les Autochtones représentent un énorme pourcentage, soit 60 %, de la population carcérale.
Jacques Bergeron Répondre
13 novembre 2007Cher monsieur Desgagné, quelle triste histoire que celle de vos années passées,avec votre épouse, au pays de Louis Riel? Aujourd'hui elle peut servir à démontrer à certaines gens que le français n'a qu'un seul foyer en Amérique du nord, ce que bon nombre d'entre eux, et d'entre nous, ne peuvent , ou ne veulent saisir, ce qui est encore pire. Notre langue n'a qu'une chance de survivre sur ce continent «inhospitalier» anglo-saxon,c'est en faisant du Québec un pays indépendant de langue française.Mais en attendant que cette indépendance «arrive» , puisque pour certains de nos frères,elle viendra toute seule, incapables, pour des centaines de milliers de Canadiens-français québécois, de participer au débat en essayant de promouvoir notre langue et l'indépendance, pour de multiples motifs qu'ils sont les seuls à comprendre.Malgré cette pénible histoire qui nous arrache les larmes, il peut «sic» y avoir dans ces pays lointains de l'Ouest canadien,et aussi en Ontario et dans les maritimes,et même aux states, des Canadiens-français et des Francos états-uniens,voulant peut-être continuer avec nous cette belle histoire qui a débuté en 1534 et qui se continue toujours malgré la volonté des anglo-saxons de faire de l'Amérique du nord un pays qui leur ressemble,par leur langue et leur «impérialisme» économique,cachée sous le mensonge du libéralisme et du capitalisme en utilisant pour ce faire l'ouverure des marchés, qui n'est rien d'autre que leur volonté de bâtir un monde à la pensée unique anglo-saxonne, bien sûr!Si nous décidions d'inviter ces frères éloignés, par la géographie, et peut-être par la langue, à venir nous aider à construire au Québec un pays indépendant de langue «française» où il fait bon vivre,pays que nous pourrions façonner à notre image et selon notre culture, combien d'entre eux choisiraient de revenir au pays de leurs ancêtres afin de participer avec nous à la recherche de l'idéal que nous poursuivons depuis que la France a dû signer le traité qui a légué notre seule «Patrie» aux anglais en février 1763.Combien d'entre eux seraient heureux de retrouver ces racines qu'ils ont oubliées pendant un certain temps, et cette langue française qu'ils possèdent toujours ou qu'ils ont oubliée? Je les vois répondre avec empressement à cette invitation à revenir au Québec et bâtir avec nous ce pays que leurs ancêtres ont abandonné, pour de multiples motifs! Mais faut-il encore les convier à s'unir avec nous dans notre démarche, ce que nous n'avons pas encore su faire.Il n'est jamais trop tard pour agir. Il ne faut qu'une certaine volonté et le désir de nous retrouver ensemble,Canadiens-français du Québec, du Canada et des States, dans «l'histoire» que nous construisons pour nos enfants et la diversité des cultures dans le monde, à laquelle la langue française,par la France, notre mère-partie, a façonné l'histoire du monde,en invitant nos frères perdus dans tous ces coins d'Amérique du nord,à se joindre à nous par l'émigration des terres qui ne peuvent que les conduirent vers l'assimilation!
Laurent Desbois Répondre
12 novembre 2007Monsieur Desgagné,
Bienvenu chez toi, après une génération d’exil.
Voir « Les héritiers de lord durham » publié par la fédération des francophones hors Québec en avril 1977.
Laurent Desbois
Ex-francophone hors-Québec,
fier Québécois depuis trente ans
et canadian… par la force des choses et temporairement …. sur papiers seulement!
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Consultation sur les accommodements
C’est une belle histoire! En tout cas, je le crois.
Messieurs Bouchard et Taylor, coprésidents de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles,
La lecture de l’article « Le Bloc a des sympathisants hors Québec » dans La Presse du 7 Octobre 2007, m’a porté à réfléchir sur mon intégration au Québec et les accommodements culturelles que cela à exigé de part et d’autre..
Si mon témoignage peut vous être utile et vous intéresser, il me ferait grandement plaisir de venir vous rencontrer lors de votre passage à Montréal la fin novembre. Si c’est le cas, faites-moi signe!
C’est une belle histoire! En tout cas, je le crois.
J’ai du m’accommoder au Québec et au Québécois. J’étais pas mal ignorant concernant plusieurs sujets en arrivant. Vous voyez, à titre d’exemple, sur le plan culturel, d’où je venais au Canada, il n’y avait pas de cinéma, de théâtre, de journaux, etc., dans ma langue maternelle. J’ai du apprendre tout cela à l’âge adulte en arrivant au Québec, mais j’ai trouvé cela tellement agréable!
Les Québécois aussi ont du s’accommoder à moi. Vous voyez… à titre d’exemple, en arrivant, je parlais « drôle »… c’était peut être le début de ce qu’on appelle l’assimilation? Vous comprendrez qu’à l’extérieur de la famille au Canada, il ne fallait pas parler trop, trop français…. J’ai appris cela très vite et surtout, je n’aimais pas me faire dire « Speak White! ». Ils ont été très patient avec moi ces Québécois….. la plupart en tout cas. Apprendre ou réapprendre une langue, ce n’est pas toujours évident et ça peut être très tannant pour ceux qui nous accueillent. Dans mon cas, après trois décennies, voila ce que ça donne. Ce n’est peut être pas parfait, mais enfin j’en suis fier et je suis fier…. de pouvoir être ce que ce suis! Surtout, je suis très contant de savoir que mes enfants eux ne parlent pas « Drôle ». Et de voir la joie dans le visage de mes parents lorsqu’ils entendent mes enfants parler français et de me dire : «Qu’ils parlent donc bien! », sachant malheureusement, que mes oncles et tantes ne peuvent pas toujours en dire autant!
Laurent Desbois
Ex-francophone hors-Québec,
fier Québécois depuis trente ans
et canadian… par la force des choses et temporairement …. sur papiers seulement!
16 septembre 2007
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Madame la ministre Marguerite Blais,
Ministre responsable des Aînés.
Juste un petit mot pour vous dire que j’ai bien apprécié les quelques instants que nous avons partagé ensemble, lors des cérémonies du Jour du Souvenir au Cimetière-Côte-des-neiges.
Il m’a été intéressant d’apprendre que nous partagions certains points en commun, entre autre, des racines à l’extérieur du Québec et des pères qui avait fait la campagne d’Italie durant la dernière guerre mondiale et qui, heureusement pour nous, en sont revenue.
Nous avons pu à la même occasion partager nos opinions sur l’identité Québécois et le sort quotidien des francophones hors-Québec, dont nous sommes issus.
Justement aujourd’hui, j’ai lu une chronique de Monsieur Bernard Desgagné qui vient tout juste de quitter le Canada pour intégrer le Québec. J’ai pensé vu votre intérêt dans ce sujet, qui serait bien de vous en faire part.
Laurent Desbois
Ex-francophone hors-Québec,
fier Québécois depuis trente ans
et canadian… par la force des choses et temporairement …. sur papiers seulement!
Archives de Vigile Répondre
12 novembre 2007Voici une petite histoire telle que racontée par Marcel Tessier dans le Journal de Montréal du 15 juin 1998: "UNE GRANDE FIGURE".
«"Tous les chiens auront beau aboyer au Quebec, Louis Riel sera pendu" (Macdonald premier ministre du Canada)»
«Louis Riel est l'une des grandes figures de notre histoire. Pour les gens de son peuple, pour la majorite des canadiens-francais, c'est un héros, qui a donné sa vie pour les siens, mais pour plusieurs autres, c'est un exalté, un fou, et même un traître à son pays.
«Il est impossible dans un si court récit d'analyser et d'expliquer toute cette histoire, celle du peuple métis, français, catholique qui aurait pu établir une 2e province française à l'Ouest de l'Ontario. Il fallait annihiler à jamais la volonté de regroupement de ce peuple, les massacrer et y installer des colons anglais qui feraient du Manitoba une province anglaise.
«Après un mois de négociation, le Manitoba est créé le 15 juillet 1870. L'entente se fait moyennant de bonnes garanties en faveur des Métis, mais le gouvernement fédéral se réserve la propriété des terres publiques. Les Métis ont gagné leur cause.
«Le Manitoba est une province et non un agrandissement de l'Ontario. Ce n'est que partie remise CAR LES ANGLAIS VONT LES EN CHASSER, MODIFIER LEURS LOIS SUR LES ECOLES ET EN FAIRE UNE PROVINCE A LEUR IMAGE».
Fin de la citation!
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Je suis allé en 2004, pour monter une exposition d'un peintre Québecois, au centre culturel de Saint-Boniface. Qu'elle a été ma déception, à part l'entourage immédiat, et encore, de ce centre, tout se passait anglais. Je suis aussi allé voir le musée sur Louis Riel, on y voit même un bout de corde qui a pendu Louis Riel, quelle tristesse.
Et dire que Saint-Boniface, était, avant la pendaison de Riel, LA VILLE. Maintenant ce n'est plus qu'un quartier de la très anglaise Winnipeg,et soyez certain, que les gens de l'endroit ne parle pas de défusion, contrairement à certaines municipalités de l'ouest de Montréal.
Vite un pays au Québec, la citoyenneté Québecoise, elle se fera dans le pays du Québec, pas dans celui du Canada.