Après avoir plaidé en faveur d’une certaine laïcité au Québec et du compromis Bouchard-Taylor lors de la dernière campagne électorale, Québec solidaire et ses membres souhaitent «actualiser» leur position en la matière, selon la co-porte-parole du parti Manon Massé.
Alors que le gouvernement de la CAQ déposait cette semaine son fameux projet de loi 9 sur la laïcité de l’État, QS baigne dans l’incertitude quant à sa position autour de la question du port – ou non – des signes religieux par des employés de l’État et en position de coercition.
«Le positionnement de QS à partir de 2013, en regardant comment opérait la société québécoise et où on en était rendu dans la discussion, QS était d’avis – et l’est toujours pour le moment – que le plancher de tout ça est le compromis Bouchard-Taylor», a rappelé Manon Massé en entrevue à La Joute, dimanche.
Mais selon elle, le programme de QS permet au parti de «considérer qu’il n’y ait pas d’interdiction de signes religieux pour les gens de la fonction publique», même si c’est le compromis mis de l’avant à l’époque par Bouchard-Taylor. Depuis, Charles Taylor a revu sa position et se dit en faveur d’une liberté complète pour tous les employés de l’État.
Comme M. Taylor, Manon Massé estime que les membres de son parti souhaitent «actualiser» leur position et non la modifier, six mois après les élections.
«On ne va absolument rien changer à notre programme», se défend Manon Massé. «Notre programme dit clairement qu’il peut être possible d’interdire des signes religieux. [...] C’est que nos membres souhaitent actualiser la position. Est-ce que ça va changer quelque chose? On va devoir attendre en mars.»
De nombreux membres de QS, dont le député Vincent Marissal, ont déjà exprimé leur malaise à voir le compromis Bouchard-Taylor empêcher un fonctionnaire d’occuper un emploi.