Premier test de cohérence du nouveau groupe de députés de Québec solidaire (QS) : des élus semblent mal à l'aise avec la position du parti sur la laïcité.
QS prône depuis longtemps le « compromis » de la commission Bouchard-Taylor, mais un débat pourrait venir au sein du caucus sur cette position, a laissé entendre mercredi le leader parlementaire du parti, Gabriel Nadeau-Dubois.
Il a évoqué cette possibilité après les réserves évoquées par deux de ses nouveaux collègues, le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, et celle de Taschereau, Catherine Dorion.
Ils s'exprimaient tous en mêlée de presse après leur cérémonie de prestation du serment de député dans la Salle du Conseil législatif de l'Assemblée nationale, en après-midi.
Rappelons que le rapport de la commission Bouchard-Taylor préconisait l'interdiction du port des signes religieux chez les représentants de l'autorité de l'État, policiers, procureurs, juges, gardiens de prison.
M. Zanetti a été questionné à de nombreuses reprises à savoir s'il était par exemple personnellement d'accord à ce qu'on interdise à une étudiante en techniques policières l'exercice de son métier parce qu'elle porte un voile. Il a répété qu'il endossait la position de son parti, mais sans vouloir donner son point de vue personnel.
Pour sa part, Catherine Dorion a convenu que le « compromis Bouchard-Taylor ne satisfait pas tout le monde ». Elle a affirmé ne pas avoir de position personnelle sur le sujet, mais qu'il faudra en discuter davantage.
Gabriel Nadeau-Dubois a reconnu aussi que le « compromis Bouchard-Taylor a perdu des plumes » au cours des dernières années, mais que même s'il est imparfait, c'est encore « le compromis ultime », en vue d'un consensus entre les partis.
Cependant, le leader parlementaire a ouvert une porte : QS pourrait se raviser et changer son point de vue sur cet enjeu délicat.
C'est le nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui a relancé le débat sur l'interdiction des signes religieux. Rappelons que la CAQ veut abroger la loi sur la neutralité religieuse de l'État adoptée par le précédent gouvernement Couillard. Cette loi exige que les services soient donnés et reçus à visage découvert, mais permet des accommodements. Elle est actuellement contestée devant les tribunaux.