La vérificatrice générale du Québec aurait décidé de se pencher sur le controversé projet de parc éolien Apuiat de 200 mégawatts (MW), qui pourrait voir le jour sur la Côte-Nord, a appris Le Journal.
Selon nos informations, une équipe du bureau de la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a demandé au cours des derniers jours des renseignements à Hydro-Québec sur le projet éolien Apuiat.
Mercredi, au bureau de la vérificatrice générale à Québec, personne n’était disponible pour commenter le dossier.
La directrice des communications du bureau de la vérificatrice générale, Géraldine Bouchard-Vézina, n’a pas rappelé Le Journal.
Chez Hydro-Québec, la société d’État refuse maintenant de commenter le dossier du parc éolien Apuiat.
Le bureau de la vérificatrice générale s’intéresserait aux aspects réglementaires du projet ainsi qu’aux modalités financières discutées.
Hydro-Québec et les Innus, qui négocient depuis plus de trois ans, sont incapables de trouver un terrain d’entente pour la construction d’un parc éolien de 200 MW près de Port-Cartier.
Dans le but de dénouer l’impasse, une nouvelle équipe de négociateurs vient d’être nommée par Hydro-Québec. Les promoteurs de ce projet sont composés de Boralex, de la nation innue et de la Société renouvelable Canada.
Pertes énormes
La semaine dernière, le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, a précisé que le tarif d’électricité exigé pour le projet Apuiat pourrait occasionner à la société d’État des pertes financières estimées « entre 1,5 milliard $ et 2 milliards $ sur la durée du contrat » de 25 ans.
Le PDG d’Hydro-Québec a depuis été rappelé à l’ordre par le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.
Alors qu’Hydro-Québec nage dans les surplus énergétiques, le gouvernement Couillard cherche à tout prix à imposer à la société d’État l’achat d’électricité issue du nouveau parc éolien de 200 MW.
Hydro-Québec chercherait à obtenir un meilleur prix que ceux discutés jusqu’à présent à la table de discussion avec les promoteurs.
Alors qu’elle vend chaque kilowattheure un peu plus de 7 cents en moyenne à ses clients résidentiels québécois, Hydro-Québec pourrait devoir payer 11,5 cents en moyenne (en dollar courant) sur 25 ans aux promoteurs privés.
Une facture de 2,5 milliards $
Comme le rappelait en mai dernier la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, les achats d’électricité éolienne inutiles imposés par le gouvernement à Hydro-Québec à des promoteurs privés ont coûté jusqu’à présent 2,5 milliards $ aux contribuables québécois entre 2009 et 2016.
La situation va se poursuivre dans les prochaines années. La société d’État devra gérer des surplus d’électricité estimés à plus de 169 térawattheures (TWh) pour une valeur totale de 17 milliards $ d’ici 2027.