La VG s’intéresse à Apuiat

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Hydro-Québec a déboursé 2,5 milliards inutilement pour l'éolien entre 2009 et 2016

La vérificatrice générale du Québec aurait décidé de se pencher sur le controversé projet de parc éolien Apuiat de 200 mégawatts (MW), qui pourrait voir le jour sur la Côte-Nord, a appris Le Journal.


Selon nos informations, une équipe du bureau de la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a demandé au cours des derniers jours des renseignements à Hydro-Québec sur le projet éolien Apuiat.


Mercredi, au bureau de la vérificatrice générale à Québec, personne n’était disponible pour commenter le dossier.


La directrice des communications du bureau de la vérificatrice générale, Géraldine Bouchard-Vézina, n’a pas rappelé Le Journal.


Chez Hydro-Québec, la société d’État refuse maintenant de commenter le dossier du parc éolien Apuiat.


Le bureau de la vérificatrice générale s’intéresserait aux aspects réglementaires du projet ainsi qu’aux modalités financières discutées.


Hydro-Québec et les Innus, qui négocient depuis plus de trois ans, sont incapables de trouver un terrain d’entente pour la construction d’un parc éolien de 200 MW près de Port-Cartier.


Dans le but de dénouer l’impasse, une nouvelle équipe de négociateurs vient d’être nommée par Hydro-Québec. Les promoteurs de ce projet sont composés de Boralex, de la nation innue et de la Société renouvelable Canada.


Pertes énormes


La semaine dernière, le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, a précisé que le tarif d’électricité exigé pour le projet Apuiat pourrait occasionner à la société d’État des pertes financières estimées « entre 1,5 milliard $ et 2 milliards $ sur la durée du contrat » de 25 ans.


Le PDG d’Hydro-Québec a depuis été rappelé à l’ordre par le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.


Alors qu’Hydro-Québec nage dans les surplus énergétiques, le gouvernement Couillard cherche à tout prix à imposer à la société d’État l’achat d’électricité issue du nouveau parc éolien de 200 MW.


Hydro-Québec chercherait à obtenir un meilleur prix que ceux discutés jusqu’à présent à la table de discussion avec les promoteurs.


Alors qu’elle vend chaque kilowattheure un peu plus de 7 cents en moyenne à ses clients résidentiels québécois, Hydro-Québec pourrait devoir payer 11,5 cents en moyenne (en dollar courant) sur 25 ans aux promoteurs privés.


Une facture de 2,5 milliards $


Comme le rappelait en mai dernier la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, les achats d’électricité éolienne inutiles imposés par le gouvernement à Hydro-Québec à des promoteurs privés ont coûté jusqu’à présent 2,5 milliards $ aux contribuables québécois entre 2009 et 2016.


La situation va se poursuivre dans les prochaines années. La société d’État devra gérer des surplus d’électricité estimés à plus de 169 térawattheures (TWh) pour une valeur totale de 17 milliards $ d’ici 2027.