Les bourdes continuent de s’accumuler dans le cafouillage entourant la triple évasion de la prison d’Orsainville. Le Journal a appris que le coup d’éclat des trois prisonniers qui ont fui à bord d’un hélicoptère a échappé aux caméras de surveillance de la prison.
À cette autre bévue, confirmée par des sources proches du milieu carcéral et policier, s’ajoute celle d’hier par la police de Saguenay, lors de recherches visant un criminel montréalais soupçonné d’avoir été complice des trois évadés (voir autre texte).
Rappelons que même si la Sûreté du Québec savait qu’ils planifiaient leur évasion et qu’elle avait alerté le service correctionnel, les fugitifs venaient de voir leur cote de sécurité maximale assouplie par la prison.
Le juge Louis Dionne leur avait aussi permis de sortir ensemble dans la cour extérieure du centre de détention. Sans compter les déclarations contradictoires de la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, la semaine dernière, mal informée de l’affaire par l’appareil gouvernemental.
Preuves manquantes
Le soir du 7 juin, seule une partie de la queue de l’hélicoptère qui s’est posé dans la cour F-nord du centre de détention de Québec a pu être captée par une des caméras de surveillance, d’après nos renseignements. La SQ ne dispose donc d’aucune image montrant Serge Pomerleau, Denis Lefebvre et Yves Denis en train de grimper à bord de l’appareil.
Ni d’image du pilote complice — les policiers tentent notamment de déterminer si le fils de Lefebvre, un pilote d’hélicoptère qui a déjà été emprisonné à Orsainville, pourrait être impliqué — alors aux commandes.
Les policiers ont pu établir qu’il s’agissait d’un hélicoptère de type Robinson R-44, de couleur verte, mais sans en connaître son immatriculation exacte. Bien visibles sur l’appareil, ces lettres et ces chiffres n’apparaissaient pas sur le plan fixe de la caméra.
La SQ, qui traque les fugitifs depuis dix jours, a refusé de confirmer et de commenter nos informations.
En quête d’explications
Selon nos sources, on cherche toujours à expliquer la cause de cette bévue, qui ne semble pas attribuable à une défectuosité technique.
On ignore si le gardien assigné à la surveillance électronique ce soir-là a paniqué, s’il a manqué d’attention ou s’il ne maîtrisait pas le fonctionnement des caméras.
Des informations non confirmées par les autorités veulent que ce soit un employé inexpérimenté, embauché depuis peu, qui était en poste.
On tentera aussi de déterminer si toutes les caméras du dispositif de surveillance de la prison étaient activées ou fonctionnelles.
Le syndicat des gardiens — qui avait réclamé du gouvernement un plus grand nombre de caméras de surveillance dans les prisons, en janvier 2012 — n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
- Avec la collaboration de Marc Pigeon et de Jean-François Racine
ÉVASION
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