Cette histoire de Bertrand Cantat m’a rendu immédiatement mal à l’aise. Un meurtrier qui a purgé sa peine pourrait-il incarner son propre rôle au théâtre à l’image de ces «monstres» que l’on exhibe dans les cirques?
Il fut un temps, jadis, où ces foires publiques étaient les seuls endroits où pouvaient travailler les êtres difformes. Il n’est donc pas étonnant que les théâtres soient devenus, aujourd’hui, les lieux de prédilection pour la transgression de tous ces tabous qui hantent notre société, des miroirs grossissants des «monstres» que nous sommes devenus.
Qu’on le veuille ou non, l’image d’un assassin est toujours plus forte que celle d’une victime. Pourtant, contrairement à ce qu’on nous laisse croire, l’un et l’autre ne s’opposent pas tant que ça. Ils sont du même côté du monde, celui des vaincus, le criminel parce qu’il s’est fait prendre, juger et condamner, la victime parce qu’elle ne trouvera jamais pleinement réparation pour sa perte.
Mon malaise vient donc moins du fait que l’on refuse à une personne la réhabilitation qui lui permettrait de reprendre sa place dans la société, que le fait que l’on ne profite pas de l’occasion qu’on nous propose pour s’interroger sur notre comportement à l’égard de ces nouveaux « monstres » que les apparences condamnent sans que cela ne suscite le moindre doute dans nos esprits.
Lorsqu’on nous accuse injustement, nous les collaborateurs de Vigile.net, d’être ces «monstres» antisémites qui prônent la haine et la violence et que nous sommes condamnés péremptoirement par le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, le même qui invoquait hypocritement cette semaine la règle de droit dans le cas de Bertrand Cantat, cela fait-il de nous des criminels ou des victimes ?
La réponse est simple. Il ne peut y avoir de culpabilité sans procès, pas plus qu’on ne peut condamner plus d’une fois une personne pour le même crime.
Toutefois, pour le commun des mortels, comme pour certains membres et anciens membres de l’Assemblée nationale, là où il y a de la fumée, il ne peut y avoir que du feu.
Voilà pourquoi l’amalgame antisémites / indépendantistes purs et durs sied si bien à la bonne société qui a la condamnation facile.
Parce que nous n’acceptons pas le rôle de perdants et que nous continuons le combat pour l’indépendance, on voudrait faire de nous des coupables, alors qu’il est évident aux yeux de l’Histoire nous sommes les victimes, pas les bourreaux, notre seul crime étant de vouloir se donner la liberté.
Comment ne pas conclure, dès lors, qu’on a voulu faire de nous des «monstres» pour discréditer notre cause.
Si les biens pensants se complaisent à refaire le procès de ceux qui ont déjà purgé leur peine, ils ne se gênent pas non plus pour condamner sans procès ceux qui ont eu le malheur vouloir transgresser l’ordre établi.
***
Billet précédent:
Le véritable spectacle de la violence
La transgression
Chronique de Louis Lapointe
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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2 commentaires
Jean-François-le-Québécois Répondre
12 avril 2011«Parce que nous n’acceptons pas le rôle de perdants et que nous continuons le combat pour l’indépendance, on voudrait faire de nous des coupables...».
Il fallait que cela arrive un jour ou l'autre, je présume... sous cette ordure deCharest. Que l'on nous calomnie, voire que l'on nous poursuive en «justice», sous un faux prétexte... Il faut croire que Vigile dérange beaucoup les fédéralistes!
Depuis 2002, j'ai dit à pas mal de monde que j'étais convaincu qu'avec Charest, on n'avait plus du tout affaire au même genre de fédéraliste qu'avant, avec Bourassa, par exemple...
Je disais que Charest était là, recruté par des gens souhaitant en finir pour de bon avec le mouvement souverainiste québécois. Pas autant un fédéraliste traditionnel, le John James MacDonald Charest, qu'une sorte de mercenaire prêt à se rouler dans la boue, pour attaquer le PQ, certes, mais aussi pour nous paupériser; faire passer certains de nos fleurons tels qu'Ubisoft et Alcan, entre des mains étrangères; faire activement progresser l'anglais au Québec; vendre nos ressources naturelles à rabais, et bien d'autres viles choses encore...
Ajoutons que le personnage en question, créature totalement abjecte, a réussi à dégoûter la majeure partie de notre population de la chose politique.
Avec cette poursuite-bidon, on veut nous enlever la liberté d'expression!
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2011C'est la guerre. C'est clair et net, c'est la guerre. Ce que je trouve le plus difficile, c'est de comprendre que ceux qui au sein de l'Assemblée Nationale devraient être ceux sur lesquels on puisse compter, se retirent la queue entre les jambes, ce qui est un signe de soumission. Je pense ici à monsieur Drainville mais il y en a d'autres.
Qui aura le courage de lever le voile sur la turpitude mafieuse qui s'est répandue dans notre corps social, si ceux qui sont en mesure de le faire fuient le combat ?
Je ne serais pas surpris que la situation se corse davantage au cours des prochains mois. Mais j'espère que dans notre camps, il restera des soldats. En effet nous n'acceptons pas et n'accepterons pas un rôle de perdant. La question est de savoir quelle stratégie et quelle action nous conduira à la victoire. Mais pour l'heure le ciel est sombre il faut le reconnaître.