Indépendance du Québec

La souveraineté via les voix des artistes

Canam doit être le maître d’oeuvre du nouveau pont de l’île d’Orléans

Tribune libre

Les motifs associés aux avantages de la souveraineté du Québec sont généralement rattachés aux aspects socio-économiques dont pourraient bénéficier les Québécois. Or, le mouvement souverainiste nécessite davantage, notamment l’émotion qui lui donne vie. Et c’est là qu’entre en jeu la dynamique culturelle dont les artistes portent le flambeau.

Elle est bien loin l’époque oèu les Leclerc, Vigneau, Charlebois, Séguin, Piché et bien d’autres soulevaient les foules au son de leurs paroles et de leurs musiques porteuses d’un élan nationaliste mobilisateur. En ces temps-là, les artistes affirmaient haut et fort leur allégeance politique et contribuaient de la sorte à construire un pont salutaire entre la politique et la musique.

Aujourd’hui, les temps ont changé. Nonobstant quelques chansons québécoises qui effleurent à peine le nationalisme québécois, les artistes n’osent plus prendre le bâton du pèlerin et s’affirmer comme des défenseurs de notre langue et de notre culture de peur de nuire à leur image au sein d’une société dite inclusive.

Quoique le Parti Québécois (PQ) demeure en tête dans les intentions de vote, la souveraineté demeure encore loin d’une majorité absolue. C’est dire à quel point le seul facteur économique ne peut atteindre les cordes sensibles des Québécois. À cet effet, à ma connaissance, tout au cours de l’histoire des peuples qui ont acquis leur indépendance, jamais elle n’a été obtenue essentiellement pour des raisons économiques.

Conséquemment, il m’apparaît souhaitable, voire nécessaire, que le PQ et le Bloc recréent la jonction avec les artistes et, de la sorte, raniment le lien affectif des Québécois envers leur nation.

Canam doit être le maître d’oeuvre du nouveau pont de l’île d’Orléans

La saga qui entoure le choix de l’entreprise responsable de la construction du nouveau pont de l’île d‘Orléans semble emprunter des chemins contestables par rapport à une option sécurisée proposée par Canam Ponts, à savoir une structure boulonnée plutôt que soudée.

Sans entrer dans les détails techniques gravitant autour de la construction des ponts, je suis d’avis que le gouvernement du Québec devrait se raviser et faire appel à une entreprise québécoise située à 10 kilomètres des lieux de la construction et munie d’une solide expertise dans la construction des ponts plutôt que d’opter pour une entreprise européenne.

«Présentement, il n’y a rien dans le contrat qui exige du contenu québécois ou canadien», déplore M. Enault, premier vice-président de la CSN. qui compare la situation avec d’autres pays comme les États-Unis où le Buy American Act impose l’achat de biens sur le territoire américain pour les contrats gouvernementaux.

Il ne serait pas trop tard pour modifier la conception du pont. Selon les intervenants de la CSN et le président du syndicat des travailleurs de Canam, Steve Giroux, les ponts Champlain et Gordie-Howe devaient eux aussi, à l’origine, être «des ponts soudés». «On leur a proposé une alternative boulonnée et ils ont accepté. Ils ne trouvaient que du positif à aller vers ce genre de construction», plaide M. Giroux.

Pour le moment, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est demeurée muette à tout commentaire. À mon sens, un revirement doit être entrepris eu égard aux exigences techniques de construction du pont qui doivent répondre à l’expertise Canam et lui octroyer le contrat de la construction du nouveau pont. C’est une simple question de priorité à nos entreprises québécoises.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    13 juillet 2024

    13 juillet 2024, Henri Marineau


    Oh! M. Marineau, quelle déclaration vous faites là! Ne serait-ce justement pas à cause que nous avons trop misé sur l’aspect émotionnel de l’indépendance qu’en deux fois les Québécois ont refusé de se bâtir un pays? 


    Prendre les gens par uniquement les sentiments (la peur, la joie, les émotions, etc.) ce n’est pas mieux que par seulement l’aspect financier; et l’économie est importante dans la fabrication d’un pays où il serait agréable de vivre. Pour être indépendantiste, souverain, il faut être indépendant, il faut atteindre la maturité économique, financière et émotionnelle pour se dire indépendant. Et encore, nous ne le sommes jamais à 100 %. On ne peut dissocier l’un ni l’autre : leur mariage est absolument nécessaire sinon il est voué un échec lamentable. Qui a intérêt à se lancer les yeux fermés dans une aventure où notre maturité (économique, financière et émotionnelle) doit être le fer de lance pour un temps indéfini?


    Je ne dis pas que l’indépendance est farfelue; je dis qu’il ne faut pas nous leurrer d’émotions dans la conception d’un pays. Le Québec, c’est bien plus qu’un rigodon ou une chanson d’amour : c’est un quotidien où il fait bon vivre, manger, se loger, travailler ensemble et se respecter malgré nos lacunes et nos différences. 


    Il y a encore beaucoup à réfléchir…


    François Champoux, Trois-Rivières