La Société Saint-Jean-Baptiste
invite les autres provinces à imiter l’Ontario
Montréal, 22 février 2016 – La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal accueille avec un espoir très modéré les excuses du gouvernement ontarien de Kathleen Wynne aux Franco-Ontariens pour les torts causés par le Règlement 17 de 1912 qui a privé plusieurs générations de francophones de cette province de scolarisation dans leur langue.
Des réparations réclamées
En effet, à quoi bon faire symboliquement acte de contrition si des gestes de réparation n’accompagnent pas les paroles? «Quand donc les Franco-Ontariens auront-ils leur université française – et non bilingue et assimilatrice – alors que les Anglo-Québécois en ont trois? Doit-on rappeler à madame Wynne que le rapport de son commissaire aux services en françaisconsidérait cela urgent dès 2012?», demande Maxime Laporte, président général de la SSJB.
Autres provinces
Cependant, bien d’autres excuses du Canada à ses francophones sont encore du côté des mauvaises créances politiques et historiques. À quand les excuses de la Nouvelle-Écosse pour la «Tupper Law» de 1864 ? Et celles du Nouveau-Brunswick pour le «Common School Act» de 1871? Et l’Île du Prince-Édouard pour le «Public School Act» de 1877? Et le Manitoba pour la loi Greenway de 1890 et le «Thornton Act» de 1916? Et l’Alberta pour le «School Act» de 1905? Et la Saskatchewan pour le «School Act» de 1909?
«Outre l’Ontario, quand donc viendront les excuses de toutes les autres provinces anglophones sans exception ayant restreint ou interdit l’enseignement en français pendant des décennies? À voir la mauvaise foi et l’acharnement judiciaire de ces gouvernements provinciaux contre leurs communautés francophones, ce n’est pas demain la veille», déclare Maxime Laporte. En effet, plusieurs provinces du Canada anglais sont actuellement poursuivies par leurs francophones parce qu’elles leur nient des services éducatifs et des locaux d’une qualité équivalente à celle dont bénéficient les anglophones.
Au-delà du Règlement 17
De plus, on ne doit pas réduire les malheurs de franco-Ontariens au seul règlement 17. Face à la résistance de ces derniers, le gouvernement ontarien a aussitôt adopté le Règlement 18 prévoyant la mise à pied de toute enseignante enfreignant le Règlement 17. Et les livres en français avaient été bannis des écoles ontariennes dès 1891 par ministre de l’Éducation, George W. Ross.
«À l’aube de ses 150 ans, la fédération canadienne est mal placée pour donner des leçons de respect des droits des minorités. En juin dernier, le rapport de la Commission Vérité et Réconciliation qualifiait de « génocide culturel » le honteux épisode des pensionnats autochtones. Les Canadiens anglais ont-ils atteint la maturité nécessaire pour admettre que ces mots lourds de sens s’appliquent aussi au sort réservé aux francophones du Canada? Permettez-moi d’en douter», conclut Maxime Laporte.
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