Faut-il faire un lien entre le comportement odieux de la Gendarmerie royale du Canada à l'égard de Maher Arar et le racisme sournois du Globe and Mail de Toronto ? Je le fais !
Dans une société qui se permet les pires préjugés contre ses minorités - Arabe dans un cas, Québécois pure laine dans l'autre -, la police et les mandarins du pouvoir se croient tout permis contre ces minorités. Les verrous qui permettent d'éviter les abus n'existent plus. Le patron de la GRC et l'ambassadeur du Canada en Syrie n'ont pas démissionné malgré le blâme implicite de la Chambre des communes. Les lettres de protestation des premiers ministres du Canada et du Québec n'ont pas amené le Canada's National Newspaper à s'excuser.
On peut taper impunément sur les minorités au Canada. Au «Canada hors Québec», devrais-je préciser...
Le juge Dennis O'Connor a bien analysé les incroyables dérapages qui ont conduit à l'arrestation du Canadien Maher Arar, à sa déportation en Syrie, son pays d'origine, à sa torture, et à la conspiration du silence qui a suivi. Il aura fallu pratiquement trois ans pour que justice soit enfin rendue à M. Arar et à sa famille.
Tout y est !
Mensonges, enquête bidon, fausses preuves, coulage d'informations aux services de renseignements américains qui ne demandaient qu'à épingler un Arabe de plus, incompétence de diplomates canadiens incapables de voir les traces de violence sur le corps torturé de M. Arar et naïveté stupide de croire les dénégations du régime syrien plutôt que l'appel au secours d'un citoyen canadien : tout y est !
Je fais le lien avec les bavures de la même police fédérale, au début des années 1970, lorsque l'ennemi d'alors était québécois et séparatiste. En effet, l'incendie d'une grange en Gaspésie, le cambriolage à l'Agence de presse libre du Québec, le vol des listes des membres du Parti québécois, l'émission de 13 faux communiqués du Front de libération du Québec, les vols de dynamite et les faux attentats, le kidnapping d'un jeune avocat pour en faire, sous des menaces de mort, un indicateur... Entre 1970 et 1976, la Gendarmerie royale du Canada se croyait tout permis au Québec : la sécurité nationale était menacée.
Élucubrations racistes
C'est pour cela qu'il faut faire le lien avec les élucubrations racistes de Jan Wong du Globe and Mail. Quand la «société distincte» et ses politiques linguistiques et culturelles poussent les immigrants à la violence meurtrière, il faut tout excuser, même le meurtre de 19 innocents - 14 jeunes femmes à l'École polytechnique, 4 professeurs à l'Université Concordia et une jeune fille au Collège Dawson.
Le plus incroyable dans cette affaire n'est pas la faute professionnelle de la journaliste qui, sous prétexte de régler un vieux compte avec sa province d'origine, banalise un terrible drame humain. Mais le patron du journal lui-même, couvrant en quelque sorte les élucubrations de sa journaliste, pense qu'il s'agit de questions qu'il faut se poser. Le titre de son éditorial - 'Today's Quebec' - n'est pas innocent. [On doit noter que ce rédacteur en chef, Edward Greenspon, né à Montréal, est lui aussi un «expatrié». Ceci explique peut-être cela...]
Les premiers ministres du Canada et du Québec ont bien réagi : c'est leur rôle de se porter à la défense d'une société injustement salie. Mais on peut s'étonner qu'il ait fallu la motion d'un libéral pour que la Chambre des communes condamne le journal. Tout comme il faut s'étonner qu'il ait fallu une motion du Bloc québécois pour que le Parlement présente des excuses à Maher Arar ?
Il reste au commissaire de la GRC, Giuliano Zaccardelli - fils d'immigrants italiens installés à Saint-Léonard lorsqu'il avait sept ans -, à présenter sa démission. Et il faut aller plus loin pour lui désigner un successeur. Pourquoi la nomination du grand patron de la police «fédérale» ne serait-elle pas soumise à l'approbation de la Chambre des communes après consultation de toutes les provinces ? Quant à Jan Wong, le Globe and Mail devrait la renvoyer correspondante en République populaire de Chine : elle sera aux premières loges pour enquêter sur l'oppression et l'exclusion des minorités...
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