Gérald Larose
_ Président du Conseil de la souveraineté
Loin de se désoler des écrits de madame Jan Wong, « columnist » du Globe and Mail et de son rédacteur en chef, monsieur Edward Greenspon, et des propos de Michaëlle Jean, Gouverneure Générale du Canada, le Conseil de la souveraineté du Québec leur a trouvé des vertus. En particulier, la clarté.
Il y a longtemps que l'on ne compte plus les écrits et les interventions racistes à l'égard du Québec de la part de professionnels de l'information dans les médias anglais du Canada. C'est parce que le Québec était commotionné par la tragédie de Dawson que les propos racistes de madame Wong ont percé sa carapace. Elle-même en fut un peu surprise puisque c'est sur une base régulière qu'elle produit ce type de papiers sans qu'elle ne soit inquiétée. La beauté éclairante de l'événement réside dans la position de son rédacteur en chef, Edward Grennspon qui, contre vents et marées du Québec et de ceux qui y cherchent de votes, a quand même légitimé la pièce d'anthologie raciste. Et cela sans qu'aucun concurrent ni autre média anglais ne cligne de l'œil. Une démonstration-béton de la solidarité canadienne qui a toujours fait une place particulière aux racistes anti-québécois qui ont pour nom Francis, Kay, Cherry...pour ne citer que les plus connus.
Plusieurs observateurs ont remarqué que les réactions les plus vives ne sont pas venues du camp souverainiste. Et pour cause. Pour lui, le Canada n'est plus le référentiel. Il ne s'attend plus à ce qu'il le reflète et le représente. Au contraire, il œuvre d'arrache-pied pour que le Québec accède directement à la planète sans la médiation du Canada. A l'évidence, lorsque ce dernier lui vomit dessus, il n'est pas heureux. Il maugrée même. Surtout il redouble d'effort pour naître au monde indépendamment du comportement canadien. Il en va autrement pour le camp fédéraliste pour qui le Canada est à la fois son miroir et son avenir. Le visage hideux que certains évènements lui renvoient le trouble profondément. Il supplie pour qu'on le fasse disparaître. A défaut, il voilera le sien.
Clairs sont également les propos de Michaëlle Jean. Dans une spontanéité qui, pour les tenants d'un régime monarchiste, ne sied pas à la représentante de la Reine d'Angleterre, Michaëlle Jean a fait le bon constat. Oui « les Canadiens vivant au Québec » sont de plus en plus déconnectés du Canada. Elle peut le regretter. C'est même son devoir. Cependant son sentiment ne peut plus masquer que le Québec est dans un processus d'autonomisation. A tous les points de vue. En ce début du 21ième siècle le Québec a maintenant beaucoup plus d'échanges économiques avec sa frontière Sud (USA) qu'avec ses frontières Est et Ouest (Canada) tout en poursuivant sa diversification dans le monde entier. Au plan politique, il y a belle lurette que le Québec fait ses choix démocratiques de dispositifs sociaux particuliers. Sa société civile a des caractéristiques, des sensibilités et des pratiques qui lui sont propres. Bien qu'elle soit un défi, sa capacité d'accueil fait envie. Son rayonnement culturel est mondial. Le Québec est aux portes du monde. Il ne reste plus qu'à y accéder en régularisant son statut de nation. Le constat de Michaëlle Jean est juste. Il la chagrine! Il nous réjouit.
La suite à ces évènements? Ne plus perdre son temps. Le Canada est le Canada. Qu'il fasse sa vie avec ses beaux et ses mauvais sentiments. Nous composerons avec lui comme nous composerons avec tous les peuples de la terre. Maintenir le cap. Le Québec, mieux équipé que 95% des pays existants, est une des rares nations capables de la vivre pleinement à ne pas s'être donnée l'indépendance, c'est à dire, les pleins pouvoirs sur ses ressources et sur ses représentations pour vivre comme il l'entend et être à la face du monde un peuple vivant en français en Amérique du Nord, en paix et généreux.
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2 commentaires
Bruno Deshaies Répondre
30 septembre 2006L'unité québécoise contre l'unité canadian
Je lis ceci de M. Gérald Larose :
« Son rayonnement culturel [celui du Québec] est mondial. Le Québec est aux portes du monde. Il ne reste plus qu'à y accéder en régularisant son statut de nation. Le constat de Michaëlle Jean est juste. Il la chagrine ! Il nous réjouit. »
Une fois qu'on a dit ça, est-ce qu'on est en position pour faire une action concertée de défense de l'indépendance du Québec ? J'invite ceux et celles qui ont lu ce texte du président du Conseil de la souveraineté du Québec à lire ce que j'ai écrit sur le site Internet de VIGILE.NET, chronique du jeudi du 28 septembre 2006 :
« L'unité canadienne et la Gouverneure générale du Canada.
Bruno Deshaies 28 septembre 2006 - L'unité canadienne peut-elle cohabiter avec l'unité québécoise dans le même pays ? (Cf. http://www.vigile.net/spip/vigile2175.html)
L'indépendace du Québec ne se fera pas avec des discuteurs, mais avec des combattants. Il faudra aussi des gens d'affaires et des gens fortunés qui croiront assez à l'indépendance du Québec pour favoriser la diffusion de l'optique indépendantiste. Malheureusement, nous ne sommes pas rendus là. Nous sommes, comme nation, les plus grands placoteux du monde! La question est de savoir : « Qui sont ceux et celles qui sont prêts à livrer le combat de l'indépendance ? » Le PQ ou le BQ sont des instruments politiques insuffisants pour accoucher un jour ou l'autre de l'indépendance du Québec. Il faut plus aux indépendantistes s'ils veulent parvenir à leur fin ? Le message sera-t-il compris un jour ? Nos syndicats, Guy A. Lepage et bien d'autres hommes d'affaires sont-ils prêts à mettre de l'argent dans le combat indépendantiste ?
La défense de l'indépendance du Québec exige plus que des bons sentiments !
Salutations à tous les indépendantistes sincères.
Bruno Deshaies
Archives de Vigile Répondre
28 septembre 2006Bravo, vos propos sont tout à fait justes et pertinents.
Comme dirait l'autre, "c'est clair, c'est net, et c'est français".
Rien d'autre à ajouter.
Suzanne Groulx
Lasalle