Tommy Chouinard - Jean Charest a de quoi fêter en ce premier anniversaire de son gouvernement minoritaire. Pas moins de 61% des Québécois se disent satisfaits de leur gouvernement, du jamais vu depuis plus de 10, voire 20 ans.
Et pour le deuxième mois consécutif, le Parti libéral se trouve en tête dans les intentions de vote, à 34%, devançant le Parti québécois de quatre points, révèle un sondage CROP-La Presse. L'ADQ, en déroute jusque dans son château fort de Québec, doit se contenter d'un famélique résultat de 22%.
Avec des résultats pareils, Jean Charest pourrait bien être tenté de précipiter la tenue d'élections générales au cours des prochains mois. «Pour le moment, c'est clair qu'on aurait un gouvernement libéral, mais ce n'est pas certain qu'il serait majoritaire. Ça va être plus tentant pour Jean Charest si la tendance qu'on observe se maintient», estime Claude Gauthier, vice-président de CROP.
«Pour gagner des élections, il faut cinq ou six points d'avance aux libéraux en raison de la concentration de leur vote dans certaines circonscriptions. Ils sont à quatre, donc sur la bonne voie», ajoute-t-il.
Mais que Jean Charest se le tienne pour dit: 70% des Québécois ne veulent pas d'élections anticipées pour confier un mandat majoritaire à l'un ou l'autre des partis. Les deux tiers de la population jugent que l'élection d'un gouvernement minoritaire a servi les intérêts du Québec depuis un an.
À 61%, le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement Charest a fait un bond spectaculaire de 11 points en un mois. Les insatisfaits ne forment plus que 34% de l'électorat. En septembre, c'était tout le contraire: le tiers des Québécois se disaient satisfaits du gouvernement.
Les libéraux de Jean Charest n'ont jamais atteint un tel niveau de satisfaction depuis leur arrivée au pouvoir, en avril 2003. CROP n'a trouvé aucun gouvernement depuis 1998 qui a connu autant d'électeurs satisfaits. Le gouvernement Charest fait mieux que celui de Lucien Bouchard au début de 1998 (55%), alors que celui-ci faisait le plein d'appuis grâce à «l'effet verglas».
Un taux de satisfaction supérieur à 60% a été très rare avant 1998. Le gouvernement Charest frise même le sommet de 62% atteint par le gouvernement Bourassa en mai 1988.
Selon Claude Gauthier, la «nouvelle façon de gouverner» des libéraux, qui sont «davantage à l'écoute» de la population et des autres partis, plaît aux Québécois. Le budget de la ministre Monique Jérôme-Forget «n'a pas créé de grosses vagues», note-t-il.
Les nouvelles sont également réjouissantes pour Jean Charest au chapitre des intentions de vote. Si des élections avaient eu lieu la semaine dernière, le PLQ aurait récolté 34% des suffrages après répartition des indécis, une baisse négligeable de un point par rapport à février. Le PQ aurait amassé 30%, un recul de deux points. L'ADQ se serait retrouvée avec 22% des votes. C'est une chute de près de 10 points par rapport aux élections du 26 mars 2007, au moment où Mario Dumont était aux portes du pouvoir.
Chez les électeurs francophones, l'avance du PQ, qui était de 12 points en février, a fondu. Le parti de Pauline Marois enregistre un recul de quatre points (34%) alors que le PLQ fait un gain de trois points (29%). L'ADQ stagne à 25%.
Dans la couronne nord et sud de Montréal, les libéraux viennent de doubler les péquistes. Le PLQ tire profit d'une dégringolade de 8 points du PQ (32%) et récolte 34% des appuis.
Dans l'île de Montréal, le PLQ domine toujours avec 40% des intentions de vote, contre 26% pour le PQ. À 10%, en baisse de quatre points, l'ADQ récolte moins d'appuis que Québec solidaire (11%) et le Parti vert (11%).
Le parti de Mario Dumont perd des plumes jusque dans son château fort, la région de Québec. Le PLQ vient même de le détrôner, selon CROP. Les libéraux devancent les adéquistes de cinq points dans cette région (34% contre 29%). L'ADQ encaisse une baisse de neuf points.
En région, l'ADQ reprend du poil de la bête avec 27% des intentions de vote. Sa remontée de six points se fait aux dépens du PQ (33%).
Les Québécois sont divisés quand on leur demande quel leader politique ferait «le meilleur premier ministre». Jean Charest et Pauline Marois sont à égalité, à 32%. Mario Dumont chute de deux points et se retrouve à 20%, un niveau qu'il n'avait pas connu depuis bien longtemps. C'est un score moins élevé que les intentions de vote en faveur de son parti. Pas moins de 23% des électeurs adéquistes pensent que M. Charest ou, surtout, Mme Marois ferait un meilleur premier ministre que M. Dumont.
L'enquête de CROP, précise à trois points près, a été menée auprès de 1004 répondants du 13 au 26 mars, après les congrès du PLQ, de l'ADQ et du PQ. Selon Claude Gauthier, Jean Charest a remporté la bataille médiatique à laquelle se sont livrés les chefs en mars. En obtenant l'appui de 97,2% de ses militants, Jean Charest a «regagné de la crédibilité» aux yeux de l'électorat, estime M. Gauthier.
Malgré un conseil national exceptionnellement serein, Pauline Marois n'a pas réussi à marquer des points. Quant à Mario Dumont, son congrès a été gâché par la controverse entourant la rémunération additionnelle qu'il reçoit de son parti.
(Photo La Presse)
La satisfaction envers Charest fait un bond
Jean Charest a maintenant une raison de plus de célébrer.
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