QUÉBEC - Les Québécois ne vivent pas au-dessus de leurs moyens, estime le ministre Stéphane Bédard.
La 5e édition du bilan annuel de la productivité de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC) de Montréal obtenu en exclusivité par Argent révèle que le Québec ne crée pas suffisamment de richesse pour financer son panier de services publics.
Une vision que ne partage pas le président du Conseil du trésor. «On est capables d’honorer nos engagements dans les missions essentielles de l’État», a-t-il plaidé, mercredi, à l’entrée de la réunion hebdomadaire des ministres du gouvernement.
Son collègue des Finances, Nicolas Marceau, est plus nuancé. Ce dernier reconnaît que le vieillissement de la population est un «défi énorme» à relever. Le Québec peut continuer de se payer de généreux services, «mais il y a des conséquences qui viennent avec ces choix (…); ça prend des impôts, des taxes qui sont conséquentes», a-t-il confié au Journal.
Méfiance
Le ministre Stéphane Bédard se méfie des économistes. «Vous savez, les économistes, sur les prévisions à long terme, ça dit peu de choses sur ce qui va arriver, mais beaucoup sur la personne qui les dit», a-t-il laissé tomber. Aux prises, cette année, avec un déficit annoncé de 2,5 milliards, le président du Conseil du trésor demeure convaincu que le Québec n’est pas en déficit structurel.
Le chef libéral, Philippe Couillard, estime pour sa part que le Québec ne peut plus se permettre d’ajouter de nouveaux services publics sans s’assurer qu’ils sont autofinancés. «Nous devons perdre deux habitudes que nous avons prises. Premièrement, que nous devons toujours avoir les programmes les plus généreux du Canada; deuxièmement, croire que le gouvernement doit répondre à toutes les demandes avec des fonds publics», a-t-il commenté en marge du caucus de deux jours des députés libéraux à Saint-Félicien.
Sabrer
Pour François Legault, le Québec vit au-dessus de ses moyens. Selon le chef caquiste, le Québec est aux prises avec un problème «structurel» et le gouvernement doit sabrer dans les 60 000 personnes non soignantes du secteur de la santé.
Chez les solidaires, le ton est beaucoup moins alarmiste. Le député Amir Khadir estime au contraire que les Québécois vivent «en deçà de leurs moyens». Selon lui, si le Québec «gaspillait» moins d’argent en extra pour les contrats, en «médicaments trop coûteux» ou en rabais d’impôt pour des multinationales, ses habitants pourraient profiter de programmes sociaux encore plus avantageux.
Avec la collaboration de Régys Caron
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