Cet article a été initialement mis en ligne le 12 février. Il n'était pas encore question à ce moment-là de la candidature de Pierre-Karl Péladeau aux élections générales du 7 avril prochain, pas plus qu'il n'était question de celle de Simon Prévost, ci-devant président de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.
Un mois plus tard, il revêt un caractère franchement prémonitoire tant les derniers développements mettent en relief la justesse de mon constat . - Richard Le Hir
Un retour sur les cinquante dernières années au Québec a vite fait de révéler les importants progrès que nous avons réalisés sur le plan économique. Ces progrès sont dus à la fois au rôle moteur joué par l’État québécois par l’entremise de ses sociétés et institutions comme Hydro-Québec et la Caisse de dépôt et de placement, pour ne nommer que les plus importantes, et au dynamisme de notre secteur privé qui a connu un développement spectaculaire pendant cette période.
Alors qu’il faisait piètre figure à ce chapitre au début des années 1960, le Québec s’est doté d’une classe entrepreneuriale et managériale dont les succès ne cessent de s’affirmer sur tous les marchés, tant locaux et nationaux, qu’internationaux.
Des succès aussi rapides ont cependant leur revers, notamment sur le plan qualitatif, et il faut hélas déplorer certaines dérives qui, pour n’être pas particulières au Québec, risquent de lui être particulièrement dommageables, compte tenu du caractère somme toute encore récent de leur apparition.
Autant certains semblent avoir compris que leur développement et leur essor est fonction d’une symbiose étroite avec les acteurs de leur milieu, autant d’autres s’imaginent les seuls architectes de leur succès. Les premiers participent à l’économie, une notion collective selon l’étymologie grecque du terme, les seconds accumulent de la richesse à leur bénéfice personnel.
Les bâtisseurs et les écumeurs
Associé de près à l’élan économique québécois tant dans le secteur privé que dans le secteur parapublic dans une variété de postes de niveau supérieur qui avaient tous en commun de me mettre en contact avec les principaux acteurs aux niveaux les plus élevés, et formé à l’observation et à l’analyse diagnostique, je suis parvenu à identifier chez nous deux grandes catégories de dirigeants, les bâtisseurs et les écumeurs [[Cette distinction est à la base de l’ouvrage que j’ai consacré à Paul Desmarais en 2012, intitulé « Desmarais, La Dépossession tranquille », Éditions Michel Brûlé, Montréal.]].
Dans la première, ceux qui ont l’ambition de construire leur entreprise tout en sachant que leurs succès seront largement tributaires de l’étroitesse et de la qualité des liens qu’ils entretiendront avec leur milieu ambiant. Dans la seconde, ceux dont le but se résume à « faire de l’argent » et qui sont prêts pour y parvenir à exploiter sans états d’âme leur milieu ambiant, la forme et les cibles de l’exploitation pouvant varier selon le cas.
Cette distinction a valeur universelle. J’ai été agréablement surpris de constater que Paul Krugman, professeur d’économie, chroniqueur au New York Times, et récipiendaire du prix Nobel d’économie de la Banque de Suède en 2008, faisait la même, dans une chronique récente intitulée Paranoia of the Plutocrats [[Paul Krugman, New York Times, 26 janvier 2014 http://www.nytimes.com/2014/01/27/opinion/krugman-paranoia-of-the-plutocrats.html?ref=opinion&_r=1]], dans laquelle il dénonce la propension de certains écumeurs américains très fortunés à utiliser leur argent et la puissance qu’ils en tirent pour s’ériger en victimes du système et exiger encore plus d’avantages.
Sa critique pourrait tout autant s’adresser à l’Institut Économique de Montréal ou à certains « Lucides » de notre connaissance.
Ce n’est évidemment pas d’aujourd’hui qu’on observe chez certains entrepreneurs, dirigeants et gestionnaires une fixation exclusive sur le profit rapide sans discernement dans le choix des moyens. Ce qui frappe toutefois, c’est la progression extrêmement rapide de cette tendance au cours de notre période de référence, au point qu’il ne s’agit plus désormais d’un phénomène marginal mais d’une façon de faire des affaires jugée tout à fait légitime par ses adeptes.
Je renvoie ceux qui seraient tentés de douter du bien-fondé de ce diagnostic à l’actualité québécoise et aux enquêtes de la Commission Charbonneau et de l’UPAC, en leur soulignant que plusieurs dossiers sont encore ouverts et que ce que nous avons appris jusqu’ici ne constitue que la portion visible de l’iceberg. Le pire reste à venir.
Par ailleurs, il serait naïf de croire que ce phénomène ne s’observe que dans un seul secteur de l’économie, en l’occurrence la construction. Il existe de très nombreuses indications qui permettent d’en relever la trace dans plusieurs autres secteurs, comme la promotion immobilière, l’hôtellerie et la restauration, le transport, les services financiers. pour ne nommer que ceux-là.
Il serait tout aussi naïf de croire que le crime organisé est l’unique responsable de la progression de ce phénomène, même si certaines entreprises adoptent des pratiques qui ressemblent étrangement aux siennes. À cet égard, le jeu de SNC-Lavalin dans le dossier du CUSM est particulièrement illustratif de cette dérive. La tentative d’en attribuer la responsabilité à quelques uns ne trompe personne. La déviance observée est le produit du manque d’éthique des dirigeants aux plus hauts niveaux et d’une culture d’entreprise laxiste au plan des valeurs.
Dans la mesure où ce phénomène a, comme on le constate au Québec, des effets à la fois déstabilisateurs et déstructurants sur les sociétés et leurs économies, il est important d’en connaître la ou les causes, de façon à pouvoir identifier des pistes de solution, les niveaux auxquels il convient d’intervenir pour redresser la barre, et l’horizon sur lequel déployer les mesures nécessaires à l’obtention des résultats souhaités.
La Révolution tranquille
On se souviendra que la montée en puissance de l’entrepreneurship québécois au cours des cinquante dernières années a débuté avec la reconnaissance par l’État québécois de la nécessité d’utiliser la force de son levier pour favoriser son essor et celui de l’économie québécoise.
La nationalisation de l’électricité, la mise en place d’un réseau de sociétés pour stimuler l’exploitation de nos richesses naturelles (SOQUEM, SOQUIP, SIDBEC, REXFOR), la création de la Caisse de dépôt pour développer une source autochtone de capitaux et échapper à l’emprise et au chantage des milieux financiers de la Rue St-Jacques et de Bay Street, de la SGF pour lancer des initiatives et structurer le financement des grands projets, l’ouverture de grands chantiers dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures routières allaient transformer le Québec et favoriser la création d’entreprises québécoises et l’émergence d’une classe d’entrepreneurs de plus en plus compétents et ambitieux.
Mais le Québec n’était pas le seul à sentir le vent nouveau de l’émancipation et de la réforme, et il n’empruntait pas partout les mêmes couloirs. Tout dépendait du degré d’avancement de chaque pays dans son développement.
Quand on examine rétrospectivement tout le chemin parcouru au Québec en si peu de temps, on en vient presque à se demander s’il ne s’est pas fait à marche forcée. Lorsque je raconte à mes enfants qu’à la fin des années 1950, l’autoroute Jean-Lesage n’existait pas et qu’à partir de la sortie de Drummondville, à hauteur de la grande courbe du Parc des Voltigeurs, on se retrouvait sur un chemin de « gravelle » jusqu’au Pont-de-Québec - le vieux, pas le Pont-Pierre-Laporte qui ne sera construit qu’au début des années 1970 -, c’est tout juste s’il ne me traitent pas de menteur.
Ailleurs, à la même époque, et notamment aux États-Unis, c’est sur le plan social qu’étaient menées les réformes les plus importantes, en même temps que le pays était agité par les contrecoups de sa politique extérieure, notamment en Asie du Sud-Est, dans l’ancienne Indochine française (Vietnam, Laos, Cambodge).
La libéralisation des moeurs combinée chez les jeunes à la contestation de l’autorité politique qui leur imposait de servir leur pays sur les champs de bataille de contrées étrangères allait favoriser le développement d’un fort courant individualiste qui allait se répondre sur le monde développé comme une traînée de poudre, en raison de la l’influence quasi magnétique que les États-Unis exerçaient sur lui depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.
La puissance économique des États-Unis allait aussi avoir pour effet la création dans ce pays d’importantes écoles de gestion qui allaient attirer des aspirants gestionnaires du monde entier pour être formés à l’américaine, dans l’espoir que cette formation pourrait permettre aux entreprises de leur pays d’origine un essor comparable à celui des entreprises américaines.
Repenser la formation des entrepreneurs, dirigeants et gestionnaires
Supérieure à bien des égards, cette formation est cependant déficiente au chapitre de l’éthique, comme le démontrent d’ailleurs certaines graves dérives observées à l’échelle internationale dans la gestion de l’environnement, de la mondialisation, et de la crise financière, et, à l’échelle québécoise, dans les travaux de la Commission Charbonneau et les accusations de l’UPAC.
Au fur et à mesure que les entreprises québécoises rencontraient des succès, que l’individualisme faisait son chemin dans les mentalités, et que le profil de formation des gestionnaires québécois se mettait de plus en plus à ressembler à celui de leurs homologues américains, la classe entrepreneuriale québécoise prenait ses distances avec le modèle qui avait favorisé son émergence, au point éventuellement de s’en détourner et de le dénoncer, les plus jeunes ignorant à quel point ils lui sont redevables et ne reconnaissant même pas à quel point il les sert encore bien aujourd’hui, même sous sa forme considérablement amputée par les coups de boutoir idéologique répétés de ceux qui ambitionnent de faire main basse sur le Québec dans la meilleure (!) tradition néo-libérale.
Ainsi, Charles Sirois, un entrepreneur de la génération immédiatement postérieure à la Révolution tranquille dont j’ai eu l’occasion de documenter les dérives graves sur le plan de l’éthique, tant dans le domaine des affaires que de la politique, dans l’ouvrage que je lui consacrais en 2013 [[« Charles Sirois, l’homme derrière François Legault », Éditions Michel Brûlé, Montréal, 2014.]], ne se gêne pas pour tirer à boulets rouges sur le modèle québécois qui lui a pourtant permis d’émerger, et se vante même, dans une entrevue qu’il accordait à deux étudiants des HEC qui préparaient leur mémoire de maîtrise, de ne jamais avoir suivi un cours de sciences humaines [[Id, p. 23, note 19.]].
Autrefois, au Québec, tout étudiant aspirant à une formation universitaire devait faire au préalable son cours classique, une formation couronnée par deux années d’études en philosophie dont le but était justement de lui inculquer des valeurs d’éthique et de responsabilité. On notera que tous les artisans de la Révolution tranquille sont passés par cette filière et que les enseignements reçus là ont pesé d’un grand poids dans les choix qu’ils ont fait pour développer le Québec.
À l’heure actuelle, les dérives observées à l’échelle internationale sont si graves qu’elles menacent même la survie du système capitaliste. Pas un jour ne se passe sans que ne s’en ajoute de nouvelles.
Ainsi, une dépêche nous apprenait récemment que la corruption en Europe du fait des entreprises atteint désormais des proportions à couper le souffle [[« Corruption across EU 'breathtaking' - EU Commission , BBC News Europe, 4 février 2014, http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-26014387]] (120 milliards d’euros par an, au minimum).
Aux États-Unis, une autre nous annonce au moment d’écrire ces lignes qu’un organisme ayant pour mission la défense des marchés financiers entreprend une action en justice pour bloquer, au motif de son illégalité, le règlement à l’amiable de 13 milliards $ intervenu entre le ministère américain de la Justice et la banque JPMorgan à la suite des poursuites intentées par le premier contre la seconde pour avoir écoulé des titres hypothécaires pourris avant la crise financière de 2008 [[« Better Markets sues Justice Department over JPMorgan deal », Reuters, 10 février 2014, http://www.reuters.com/article/2014/02/10/us-lawsuit-justice-jpmorgan-idUSBREA191ET20140210]].
Un constat intéressant
Ce qui nous amène à faire un constat assez intéressant. La recherche exclusive du profit est une valeur déresponsabilisante à l’égard de tout ce qui ne contribue pas à la génération du profit le plus rapide. Elle a des effets profondément déstructurants et destructeurs [[Une équipe de chercheurs canadiens de la côte ouest est parvenue à une conclusion semblable au début des années 2000 en faisant le lien entre le comportement des entreprises et les enseignements de la psychiatrie. Leurs travaux ont fait l’objet d’une vidéo documentaire aussi captivante qu’éclairante Intitulée « The Corporation » Vous pouvez accéder gratuitement à une version sous-titrée en français sur YouTube à l’adresse suivante :
http://www.youtube.com/watch?v=0ZmQ-YL63fM]].
Pour qu’elle ait des effets positifs, c’est à dire qu’elle contribue à construire plutôt que détruire, il faut la jumeler à des valeurs responsabilisantes. Chacun pourra faire l’exercice d’en identifier quelques unes, mais je soumets que le nationalisme et le patriotisme sont tous deux des valeurs qui ont pour effet de responsabiliser ceux qu'elles animent envers leurs compatriotes et leur patrie.
L’effort de la Révolution tranquille s’inspirait de ces valeurs et les résultats pour le Québec et les Québécois ont été spectaculaires. Cinquante ans plus tard, alors que certains s’alarment de la stagnation de l’économie québécoise depuis une douzaine d’années, elles apparaissent comme les seules capables d’insuffler une nouvelle vie à nos entrepreneurs, dirigeants et gestionnaires d’entreprise, aux entreprises elles-mêmes et à notre économie, en flagrante contradiction avec ce que nous chantent les sirènes du néolibéralisme.
C’est à un changement de mentalité et de culture que nous sommes conviés. Si sa nécessité n’apparaît pas encore évidente à tous, l’échelle de la déstruction et la déstructuration que nous connaîtrons lors de la prochaine grande crise parviendra à convaincre même les plus sceptiques. La seule façon de s’en sortir consistera à prendre de nouveau appui sur le levier de l’État québécois, en espérant qu’il soit doté de tous les moyens nécessaires à la remise en marche rapide de notre économie.
C’est alors, et alors seulement, que notre classe de gens d’affaires, à l’exception de trop rares cas comme Pierre-Karl Péladeau et quelques autres qui n’ont pas la même liberté que lui de s’afficher aussi ouvertement, comprendra qu’elle n’a pas toujours fait les meilleurs choix, notamment sur le plan politique, et que, toute réflexion faite, l’indépendance du Québec pourrait se révéler une bonne affaire sur le plan économique.
Les milieux d’affaires québécois à la croisée des chemins
Revenir aux valeurs qui ont fait leur fortune et celle du Québec
Notre avenir et le leur en dépendent
Un article prémonitoire
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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19 commentaires
Archives de Vigile Répondre
12 mars 2014L’indépendantisme perd un battant : Reggie Chartrand n’est plus.
Il avait qualifié l’avortement le génocide du peuple Québécois.
« Mon père était d’une autre époque et n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait, a expliqué son fils, Mathieu Chartrand. Son combat n’était pas tant contre les femmes que contre l’avortement. Et ça s’explique par le fait qu’il était lui-même un enfant indésiré, d’un milieu très pauvre. Il a toujours été reconnaissant d’avoir eu la chance de vivre. »
http://www.journaldemontreal.com/2014/03/10/lindependantisme-perd-un-battant--reggie-chartrand-nest-plus
Archives de Vigile Répondre
16 février 2014Le Québec doit travailler plus .... et bien ceci pour enrichir encore ceux qui nous asservissent .... Depuis la révolution industrielle les moyens de produire n'ont cessés de devenir plus efficaces, et cela dans tout les domaines des activités humaines. À qui donc profite l'augmentation de productivité ? Prenez par exemple les télécommunications. L'efficacité des systèmes est multipliés par 100, par 1000000 depuis le télégraphe. Bien que la population profite de ces avancés, les factures génèrent des profits largement plus élevé aux actionnaires. On ne paie pas pour ce que
Archives de Vigile Répondre
15 février 2014Faire une enquête sur l'enquête de la commission Charbonneau.
Revenir sur le témoignage de Serge Larouche de Ganotec contre le syndicaliste Gérald Cyr dans l'affaire des pots- de- vin.
« Je me souviens une fois que j'ai parlé à un ministre du Travail [...] en 2005, et je n'étais pas le seul entrepreneur présent. C'était à Trois-Rivières dans un hôtel un samedi matin. Et la réponse du ministre, c'était - on parlait de Gérard du 144 - c'était "on ne peut pas toucher à ça", a relaté le PDG de Ganotec. Il s'agissait du ministre Laurent Lessard.
A 24 heures en 60 minutes, Isabelle Richer s'est dite surprise et étonnée que l'avocat de la commission Charbonneau n'est pas cherché à en savoir plus sur les circonstances de ce témoignage mettant en scène le ministre libéral Laurent Lessard. C'est très rare que ça arrive, a avoué Isabelle Richer.
La commission Charbonneau
Laurent Lessard nie avoir été mis au courant de pots-de-vin
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2014/02/13/004-lessard-larouche-commission-charbonneau-cyr-construction.shtml
Archives de Vigile Répondre
13 février 2014Il y a quelque chose qui cloche lorsqu'un type se vante de ne jamais avoir suivi un cours de sciences humaines parce que ce sont ces matières là qui t'apprennent à vivre en société à quelque part, en particulier la philosophie et la religion.
C'est certainement le résultat du lavage de cerveau par le Système qui, lui, prône l'individualisme, le chacun pour soi et le "au plus fort la poche", bref la loi de la jungle.
Heureusement il y a des gens comme vous M. Le Hir et comme monsieur Krugman que vous nommez dans votre article qui s'aperçoivent qu'il y a quelque chose qui ne va pas en 2014.
Je vous confie que je suis moi-même préoccupé au point que j'en suis à me demander s'il n'y a pas un message dans cet hiver particulièrement rigoureux que connaît l'Amérique du Nord.
Et étrangement, c'est un peu la même chose en Europe. Au Royaume-Uni, les tempêtes se succèdent:
http://www.dailymail.co.uk/news/article-2558299/UK-weather-Travel-chaos-storms-rage-Britain.html
Mario Pelletier Répondre
13 février 2014Le projet de train monorail à haute vitesse entre Québec et Montréal (et à travers le Québec) pourrait avoir une grand effet mobilisateur, en plus d'apporter de nombreuses retombées dans divers domaines (industrie, ingéniérie, exportation).
Il pourrait avoir la même force d'entraînement, la même portée symbolique et les mêmes retombées économiques que les grandes centrales hydroélectriques de la Manicouagan au début des années 1960. Il faut appuyer ce projet massivement !
http://www.trensquebec.qc.ca/je-soutiens-le-monorail-trensquebec
Archives de Vigile Répondre
13 février 2014Un député de religion juive défend la récitation du Notre Père au Parlement d'Australie.
http://www.jewishnews.net.au/jewish-mps-defend-the-lords-prayer/33798
Archives de Vigile Répondre
13 février 2014On s'est mis dans le pétrin tout seul. N'attendons personne pour nous sortir de là. Surtout pas le clergé catholique. Je n'en dirais pas plus. Ils pourraient au moins promouvoir l'aide aux femmes enceintes en détresse. Mais rien, ils font rien ces Mgr. Ça dépasse l'entendement. Faudrait que quelqu'un se penche sur le dossier...
Luc Bertrand Répondre
13 février 2014Votre analyse est on ne peut plus éloquente, monsieur Le Hir! Malheureusement, on a jeté le bébé avec l'eau du bain en coupant avec la religion au début des années 1960. Bien sûr, le Vatican et notre Église catholique ont eu leurs torts, mais c'est à se demander si ce n'était pas mieux que n'avoir rien à quoi s'accrocher à part le matériel comme c'est le cas aujourd'hui. Nous ne croyons plus en rien ni personne. Nous ne croyons même plus en nous!
Si Pauline Marois et le Parti québécois veulent faire oeuvre utile à défaut de prendre tout engagement en vue de réaliser l'indépendance, au moins qu'ils profitent de leur prochain statut majoritaire pour nous redonner le contrôle des outils que les libéraux nous ont dépouillés ou mis au service de leur machine électorale. Il y aurait pourtant des moyens très simples qui nous permettraient de progresser, autant vers l'indépendance politique que la reprise de conscience que nous sommes un peuple qui est capable de se tenir et qui n'a rien à envier de personne:
- Le changement de mandat de Télé-Québec pour en faire une vraie station d'État: éduquer civiquement, informer et distraire la population dans une perspective carrément nationale;
- Inclure des notions d'éthique et de valeurs dans l'enseignement des sciences de la gestion et de l'administration;
- Créer une instance juridique (SGF/IQ?) pour examiner et approuver la vente d'entreprises québécoises afin de contrer les fermetures d'usines et empêcher des capitaux étrangers de prendre le contrôle des infrastructures industrielles essentielles au développement économique du Québec et de ses régions;
- Faire élire une assemblée constituante pour définir le contrat social (constitution) d'un Québec souverain;
- Faire tenir une commission itinérante par cette assemblée constituante dans toutes les régions du Québec pour tenir compte des besoins spécifiques de chacune.
Avec un tel programme, la table serait mise pour tout parti indépendantiste à enclencher des gestes de rupture avec Ottawa à mesure que le consensus s'établira sur les besoins spécifiques de la nation québécoise. Une fois la constitution prête à être soumise au peuple, l'adoption de celle-ci par référendum autoriserait l'Assemblée nationale à faire une proclamation d'indépendance.
Archives de Vigile Répondre
13 février 2014J'ai eu un collègue de travail qui après avoir suivi des cours à l'université s'est enrichi par spéculations. Inutile de mentionner qu'il utilisait son temps de travail pour suivre l'évolution de ses actions. Pourtant il faisait grève pour avoir un plus gros salaire. Il savait qu'une entreprise doit être profitable pour générer des profits pour les actionnaires mais ne voyait pas la contradiction. Il est à l'embauche d'une société d'état.
Oui l'éducation pour la conscience de notre interdépendance, du système qui siphonne, des limites des ressources, de pour qui on travaille, de la valeur de la vie. Le coffre-fort ne suit pas le corbillard.
Archives de Vigile Répondre
13 février 2014Quel pays allons-nous léguer aux générations futures?
Ces femmes qui ont fait l'Histoire - Sophie Scholl - Documentaire
http://de.gloria.tv/?media=569041
Archives de Vigile Répondre
13 février 2014Pour moi la plus grande chose qui a permit au Québec de sortir de sa complaisance fut le fait que la population a tranquilement realisé que faire des prêtres, des avocats et des médecins , n`apportait pas une révolution dans le monde des affaires. On s`est mis à faire des ingénieurs, des architectes et des administrateurs, qui sont devenus des entrepreneurs. BINGO !!
Marcel Haché Répondre
13 février 2014Nous n’avons pas fait la Révolution Tranquille pour moins travailler, pour Nous donner une société sociale-démocrate qui Nous prend en charge de notre naissance à notre mort.
La Révolution Tranquille fut un coup de fouet donné à une société indolente et satisfaite, qui avait gardé dans son inconscient la crainte de l’immense exode de sa population qui s’est poursuivie jusque dans les années trente. Avant la Révolution Tranquille, Nous ne travaillions pas. Il existait encore des pans de notre société dans ce qui s’appelle l’économie de subsistance. Et c’est précisément parce que Nous ne travaillions pas assez que Nous étions incapables de créer la richesse nécessaire à notre sortie de ce qu’on a appelé ensuite, à tort, la Grande Noirceur.
Encore chanceux que les religieux et religieuses aient maintenu à bout de bras nos systèmes hospitaliers et d’enseignement.
L’indépendance ne pourra survenir que dans la réalité la plus crue et la plus crument exposée : c’est-à-dire pas beaucoup de b.s., mais beaucoup de travail, beaucoup plus de travail. L’éthique, ce n’est pas l’investissement, c’est le travail. C’est une chose de se donner des règles de gouvernance, c’en est une autre de libérer réellement la force de travail d’un peuple.
Présentement, Nous subissons en même temps l’exode de nos jobs et l’invasion de travailleurs venus supposément combler des « pénuries ». C’est cette immoralité qui doit être dénoncée.
Québec inc. a été retourné contre Nous.
Archives de Vigile Répondre
12 février 2014Le show de Sochi a été réalisé par deux firmes québécoises; contrat de 50 millions$.
Même chose à Londres, et à Rio dans deux ans.
Bravo à nos entrepreneurs fonceurs et créatifs!
François A. Lachapelle Répondre
12 février 2014Voici un extrait vers la fin du texte de Richard Le Hir, je cite: « La seule façon de s’en sortir consistera à prendre de nouveau appui sur le levier de l’État québécois, en espérant qu’il soit doté de tous les moyens nécessaires à la remise en marche rapide de notre économie.»
En écrivant au milieu de la phrase précédente « en espérant », cela est l’équivalent d’écrire « à la condition que ... ». Monsieur Le Hir est prudent en mettant une condition essentielle à son énoncé commençant par les mots, je cite: « La seule façon de s’en sortir ... »
En plus du rôle de l’État dont parle Monsieur Le Hir, il y a toute une réflexion à faire sur la reconstruction de la « structure morale de chaque citoyen ». Il y a tout un programme d’éducation à mettre sur pied ou a réviser des programmes existants qui n’atteignent pas les objectifs de formation du citoyen à un comportement éthique en tout temps.
Est-ce que j’exagère en disant que le Québec est gangrené par un vide éthique ou de dire que la société québécoise est persillée par un vide éthique. Faut-il, temporairement, mettre sur pied au Québec un ministère de l’éthique ?
Archives de Vigile Répondre
12 février 2014Dans la vision d'une économie saine, résiliente et qui ne creuse pas les inégalités, la seule recherche égoïste du profit ne peut fonctionner. L'entrepreneur responsable ne peut agir en ne considérant que ses seuls intérêts. La croissance des entreprises doit aussi se faire avec la volonté de contribuer au développement de la collectivité, dans notre cas le Québec, par la création de valeurs réelles et utiles. Et c'est même en contrepartie de cette création de vraie richesse que l'entrepreneur peut avec une certaine légitimité retirer des avantages conséquents avec son travail et sa prise de risques. Ce que ne fait pas le capitaliste prédateur que vous condamnez à juste titre.
Pour revenir à cette éthique des affaires que vous évoquez et qui était assez largement partagée au tournant de la révolution tranquille, cette éthique de l'entrepreneur qui n'oublie pas la société qui l'a élevé, force est d'admettre qu'elle s'est beaucoup érodée depuis. À ce point qu'un message comme celui que vous livrez ici est devenu une rareté dans la presse d'affaires. Il faut se rappeler que l'éthique à laquelle vous nous renvoyez était alors tributaire de la doctrine catholique omniprésente, dont les effets sur le capitalisme faisaient un peu office de contre-pouvoir. La question que je me pose est de savoir si un État à dénomination laïque, gouvernant une société multi confessionnelle, mais au sein de laquelle, on ne s'en cachera pas, les valeurs propres à la promotion individuelle (protestantisme, etc.) ont triomphé, cette société pourra-t-elle se refaire une cohésion économique à partir de valeurs communes ? Les valeurs laïques de l'éthique et de la morale naturelle, dont le contenu est forcément à géométrie variable en mode laïc, sont elles à même de générer la ferveur «évangélique» (dans le sens du partage) à laquelle vous appelez ?
Archives de Vigile Répondre
12 février 2014GESCA est heureux que le Québec s'écroule sous le vieillissement de la population.
Archives de Vigile Répondre
12 février 2014Revenir aux valeurs qui ont fait leur fortune et celle du Québec.
La culture de la vie a fait la fortune du Québec. Il faut y revenir et en faire la promotion. Allons-y. Courage.
http://en.gloria.tv/?media=546541
Archives de Vigile Répondre
12 février 2014Le député. libéral Laurent Lessard doit démissionner.
Il occupe actuellement le poste de whip en chef de l'opposition officielle et celui de critique officiel en matière de développement économique.
Ce qu'on a appris aujourd'hui à la Commission Charbonneau est renversant vu le contexte de l'heure.
Souvenez-vous que la député libérale Lise Thériault exigeait la démission de la ministre déléguée à la Politique industrielle péquiste d'Élaine Zakaïb pour avoir
fermé les yeux.
«Ça, c'est de la collusion pour favoriser les entreprises de Tony Accurso, a martelé Mme Thériault. Ça, ça méritait un coup de téléphone auprès de la police. Elle a fermé les yeux et s'est fait complice par son silence.»
Lise Thériault
http://media2.ledevoir.com/politique/quebec/398024/elaine-zakaib-a-ete-rencontree-par-la-commission-charbonneau
L'arroseur arrosé
Le PDG de Ganotec ajoute qu'il est difficile d'obtenir de l'aide lorsque l'on souhaite contrecarrer l'influence excessive de certains locaux, dont la Commission de la construction du Québec (CCQ). Il affirme avoir même évoqué ses problèmes avec M. Cyr en 2005 avec le ministre du Travail libéral de l'époque, Laurent Lessard, qui lui a bien fait savoir qu'il ne voulait pas « toucher » à cela.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/02/12/002-gerard-cyr-international.shtml
Stéphane Sauvé Répondre
12 février 2014J’abonde dans le même sens. Ces mesures devront cependant être accompagnées par d’autres mesures structurelles pour que la donne cette fois, change vraiment (bon, la nature humaine est faible, c’est vrai...)
Nous devons agir à un niveau plus profond encore.
L’influence de l’establishment sur l’appareil politique est d-é-m-e-s-u-r-é-e et nocif au plus haut point pour l’ensemble de la population (j’y inclus les mieux nantis qui, au terme de leur conquête sur l’homme et de la planète, ne pourront pas manger leurs dollars pour se sustenter).
Nous devons donc réduire, voire éliminer cette influence à travers des mesures comme :
1. le financement mur à mur des partis politiques;
2. la présence de citoyens sur les comités de surveillance du gouvernement (tiré au sort comme pour jury);
3. l’établissement de cibles claires et mesurables sur notre niveau d’atteinte « d’indépendance » (ex. : notre niveau d’endettement, la régénération de notre couvert forestier, le niveau d’éducation de notre population, notre autosuffisance alimentaire, etc.); le suivi et l’application de mesures correctives contribueront à mieux identifier et agir sur cette influence indue de « l’establishment »;
... et certainement,
4. un Programme d’éducation intégré où l’on apprend dans le concret à appuyer et révéler pour nous et pour nos pairs le meilleur qui nous habite (l’argent n’étant qu’un élément de notre richesse).
Chose certaine, lorsque le Québec deviendra indépendant, il sera crucial que nos structures soient intégrées de mécanismes qui assurent l’adoption et l’application de mesures innovatrices, rigoureuses et courageuses pour prévenir cette répartition inégale des ressources et des opportunités de développement personnel et économique.