Avez-vous vu la série documentaire The Vietnam War, de Ken Burns et Lynn Novick ?
C’est un véritable chef-d’œuvre.
D’une durée de 18 heures, cette série magistrale qui a coûté 30 millions de dollars et a pris 10 ans à produire brosse un portrait hyper complexe de la guerre du Vietnam, sous l’angle historique, politique, culturel, militaire, etc.
À mon humble avis, c’est le meilleur film américain à avoir été produit l’an dernier. Il mériterait un Oscar d’honneur.
Un mouvement populaire
Le plus fascinant, dans ce documentaire, est de voir comment le mouvement d’opposition à la guerre du Vietnam s’est transformé au fil des ans.
Au début, c’était un mouvement underground et anti-establishment, qui plongeait ses racines dans la contre-culture.
Mais plus les États-Unis s’embourbaient, plus le nombre de militaires tués au combat grossissait et plus le mouvement s’élargissait.
À la fin, ce n’était plus seulement les hippies, les révolutionnaires gauchistes et les étudiants qui manifestaient contre cette guerre inutile, mais la classe moyenne, des parents, des grands-parents et même des militaires.
À la fin, l’opposition à la guerre était même perçue par une bonne partie du peuple américain comme un acte patriotique.
On ne combattait pas cette guerre parce qu’on était contre les États-Unis, au contraire : on la combattait parce qu’on aimait les États-Unis, parce qu’on avait l’avenir du pays à cœur !
En regardant cette œuvre magistrale, je me suis demandé : quel combat social pourrait prendre le relais, rallier autant de gens de tous les horizons et devenir aussi important pour l’histoire des États-Unis que le mouvement des droits civiques et l’opposition à la guerre du Vietnam ?
La réponse s’est imposée d’elle-même.
Le combat pour un plus grand contrôle des armes à feu.
Désacraliser la constitution
S’il y a un combat à mener, chez nos voisins du Sud, c’est celui-là.
Et ça presse.
De plus en plus d’Américains (qu’ils soient démocrates ou républicains) commencent à en avoir ras le bol de voir leurs écoles se transformer en cimetières.
J’espère que les étudiants qui talonnent Trump à ce sujet ne lâcheront pas. J’espère qu’à l’image des premiers opposants à la guerre du Vietnam, ils réussiront à convaincre de plus en plus d’Américains ordinaires de joindre leur voix à la leur.
Après tout, la Constitution américaine n’est pas un texte sacré ! Ce n’est pas le Coran ou la Bible !
C’est un texte vivant, qui a subi de nombreuses modifications au fil des ans.
La Constitution a été ratifiée en 1787. Vous croyez que les Pères fondateurs avaient prévu l’apparition des armes semi-automatiques capables de tirer des balles voyageant à trois fois la vitesse du son ?
Voyons !
Allez-y !
On dit souvent qu’on ne propose aucune grande idée, aucune grande cause aux jeunes.
En voici une : mettre fin au règne absolu de la NRA.
Les jeunes Américains ont la possibilité de modifier le cours de l’histoire et de changer à jamais le visage de leur pays.
Qu’ils foncent ! Qu’ils ruent dans les brancards !
Qui sait ? Dans quelques années, on verra peut-être des millions d’Américains marcher dans les rues pour exiger un meilleur contrôle de ces armes de destruction massive.
La balle est dans le camp des jeunes...