Persiste et signe
Je suis un impur-zé-dur de l’indépendance. Je rejette le mot « pur » parce qu’en ce qui me concerne je me fous complètement de la façon de la faire ; suis prêt à prendre tous les moyens qui justifient la fin : tricher, mentir, bluffer, manipuler, trahir ma parole, frapper en bas de la ceinture, fesser le plus fort que je peux avec toutes les armes que j’ai... n’importe quoi pourvu qu’on y arrive. Suis même prêt à vendre mon âme au diable s’il le faut, pareil comme nos bons amis Anglais qui nous aiment included !
La fin ne justifie pas les moyens, dicte-t-on, mais ça peut aider beaucoup-beaucoup à gagner, comme cela a été démontré à maintes reprises par nos ennemis au cours de notre histoire. On se confessera après : mon Père je m’accuse d’avoir volé Stephan Harper, menti à Jean Charest et fourré Mickel Ignatieff dans la Chambre Commune. Même qu’une fois mon Père, avec mes quatre petits-fils, on est allé en pèlerinage cracher sur la tombe à Trudeau.
Je sais, ce n’est pas bien de faire des choses comme ça, mais si vous saviez comme ça fait du bon dedans. Fait que j’en égrène combien padre... deux ?...trois? Pas de problème et j’ai même la ferme intention de ne pas recommencer si on gagne la prochaine fois :-) . Pouvez m’absoudre ou pas padre, m’en fous comme de ma première bottine, l’Histoire le fera.
Suis même prêt à faire des excuses publiques après, dire que je regrette mes fautes, que j’aurais pas dû faire ci ou ça, que ce n’était pas bien du tout du tout... C’est d’ailleurs la mode de s’excuser par les temps qui courent, même monsieur Tout Blanc de Rome se repent (pour ne pas dire se répand...) universellement. Et c’est toujours après avoir massacré, volé et pillé des continents que les empires se repentent, les poches pleines et la main sur le coeur, même avec compensations financières au besoin. Bien sûr, tout se négocie, ce sont là des sommes con-si-dé-ra-bles...
Je parle de ça parce que j’ai lu de la part d’un Vigilien, il n’y a pas si longtemps, qu’une indépendance acquise par des moyens disons... douteux, ne l’intéressait pas. Alors je vous en prie, amis indépendantistes, un peu moins de vertu et un peu plus d’efficacité, de lucidité ; la prochaine bataille s’en vient et elle sera rude. Tout comme en ’95, on ne nous fera pas de quartier et on prendra sans vergogne les moyens que j’ai nommés au début de cette lettre pour nous écraser!
Quand je pense que ce cher Lucien disait à son miroir que s’il avait utilisé la clause nonobstant, il ne pourrait plus revenir admirer sa superbe, alors que cette foutue clause, ce n’est pas nous qui l’avons demandée, mais bien les provinces anglaises et ce fut d’ailleurs une concession de dernière minute faite par Trudeau aux Primes Ministers pour qu’ils acceptent de signer le rapatriement.
Je me souviens même que, suite à ce coup fourré, chaque loi québécoise était automatiquement protégée par cette clause, ce qui était une très bonne idée à l’époque. Hélas ! René Lévesque, plus démocrate que la démocratie, n’y a plus eu recours au bout d’un certain temps. Toujours ce vieux complexe, cette incapacité chronique d’achever l’adversaire si cela devient nécessaire à sa propre survie, vieux sentiment de culpabilité ou pire, de honte... Dommage, cela aurait été un véritable « geste de souveraineté » comme dit aujourd’hui sa successeur(e), que de continuer cette pratique. En fait, un simple geste conséquent. Et logique.
Parfois, je me demande si les Québécois n’ont pas plus peur de gagner que de perdre. Pas facile non plus d’assumer sa liberté, y’a des gestes à poser, des responsabilités à prendre ; faudra ruser, négocier, se battre au quotidien pour garder notre place au soleil, faire appel à la communauté internationale dont la France évidemment, en espérant que le petit homme à talons hauts ait pris alors la même porte de sortie que son bon copain Charest à ce moment-là.
Et la bataille ne sera pas finie tant que la reconnaissance internationale ne sera pas acquise et que le nouvel État du Québec ne sera pas reconnu. Des soubresauts ? Bien sûr qu’il y aura des soubresauts, ça va brasser pendant un temps et alors ? Va y avoir moins de monde au centre d’achat pendant un temps et après ? On se sentira collectivement vivre de nouveau, on sera fier d’appartenir à ce peuple qui a enfin trouvé le courage de se donner un pays ; on relèvera la tête et surtout, ah ! oui surtout, on existera pleinement — enfin.
Je rêve là ? Pas du tout Amigo, je travaille. Je me prépare, j’aiguise mes colères, ma haine de perdre et ma rage de gagner ; je cherche les mots qui percent des trous dans le noir, des mots d’espoir et de courage ; je pense à mes petits, à mon père, à mon grand-père, aux Patriotes, aux résistants silencieux accrochés à leurs terres de roches, aux granges brûlées, à la colonie pillée, mise à feu et à sang par les Goddams ; je pense aux géants qui ont essouché ce pays, au tout début, lorsqu’il n’y avait rien, rien du tout, que des arbres, de l’eau, et l’hiver. Mais « qui a bâti géants soumis...» — Félix ? La soumission douce? Jamais Amigo! plutôt crever !!!
Dans mon dernier texte sur Vigile, j’ai parlé d’Urgence Nationale. J’ai dit qu’à mon avis, il n’y a pas d’autres choix présentement que de se ranger derrière le PQ. Persiste et signe ! Et je prétends que si, pour notre plus grand malheur (et il ne faut surtout pas sous-estimer l’argent et les... libéraux, faut vraiment les voir ces temps-ci se serrer les coudes et se parjurer à qui mieux mieux chez Bastarache), le PQ ne gagnait pas la prochaine élection, ceux d’entre nous qui n’auront pas eu le courage de se suicider le lendemain devront assister à un bien triste spectacle. Et n’oublions pas : la soumission douce, puis la mort lente d’un peuple, d’une culture, ça doit faire mal longtemps-longtemps !
Je dis que si nous perdons la prochaine élection, alors on devra remballer notre rêve pour au moins ...? Bien sûr, il ne faut pas boucher l’avenir, nos enfants ont aussi droit à l’espoir et il est toujours à venir — l’à-venir. Mais quand je pense au long silence des résidants de St-Denis-sur-Richelieu par exemple, incapables de reparler «des évènements » pendant presque un siècle ; aux Franco-Américains qui ne s’en sont jamais remis et se demandent encore... ? aux Cajuns et à combien d’autres peuples disparus dans les brumes de l’Histoire... alors j’ai peur. J’ai peur et je supplie les indépendantistes de réfléchir avant d’éparpiller leurs votes cette fois-ci ; on a beau haïr le PQ, le temps est venu de faire place à la maturité politique et à la lucidité.
Je redis : tout mouvement ou parti qui pousse dans le sens de notre souveraineté politique a mon appui. Mais il y a des moments où il faut regrouper nos forces, on n’a pas le droit de jouer à la roulette ou au poker avec le destin d’un peuple. Et si, cette élection était perdue à cause de l’éparpillement du vote indépendantiste, on aurait l’air d’une belle gang d’ados attardés ! Et ce sera la faute aux Anglais, au fédéral, à mononcle Hector, aux autres — toujours les autres — ou alors aux maudits Beaucerons ou aux résidants de la capitale Nationale ou quoi et qui encore ? Ne sommes-nous pas suffisamment nombreux pour donner une solide majorité au PQ qui aurait alors les coudées franches pour agir, bouger, foncer ?
TOUTEFOIS, toutefois... si jamais, ce parti ne faisait pas ce pourquoi il a été élu et créé ; si jamais il hésitait encore cette fois-ci, ou s’il se contentait de gouverner, de réformer, de trouver des prétextes pour ne pas agir comme il l’a si souvent fait ; si jamais il nous ressortait l’une ou l’autre de ses formules imbéciles dont il a le secret, ou même s’il tentait de le faire ; et si jamais ce parti en qui notre peuple a mis tant d’espoir et d’énergies depuis maintenant 40 ans ne retrouvait pas l’énergie et la fougue nécessaire pour foncer courageusement dans cette ouverture vers l’indépendance, alors ce sera sa propre fin en même temps que la fin d’un immense désir de liberté, tout simplement parce qu’il sera alors impossible d’imaginer la reprise de l’espoir dans un avenir prévisible. Et comme on ne pourra plus se regarder dans les yeux pendant un long moment, on se remettra au ski de fond, à la randonnée pédestre, au vélo de montagne, aux sushis et trempettes tout en vérifiant régulièrement nos taux de cholestérol. Et le soir, devant notre super écran méga télé , on regardera Just’ pour rire en famille...
Mômannnnn... c’est fi-ni... !
André Vincent
La prochaine bataille s’en vient et elle sera rude
il n’y a pas d’autres choix présentement que de se ranger derrière le PQ. Persiste et signe !
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11 commentaires
Jean-François-le-Québécois Répondre
16 septembre 2010@André Vincent:
À moins que je ne me trompe sur son compte, je crois que Gilles Duceppe, est le genre de gars qui croit en notre cause, et qui serait en outre, capable d'accepter de jouer les bras droits, si cela permettait de créer une sorte de super-PQ, pour la nouvelle décennie.
En tout cas, je l'espère. Car vous voyez, cher monsieur Vincent, je crois que le temps ne travaille pas vraiment pour nous.
Par ailleurs, si Charest et sa bande de démolisseurs bien conscients du Québec, sont réélus, en 2012, moi, je pense que je vais déménager!
Serait-ce un abandon du combat? Disons que je me verrais un peu comme un des nombreux Israélites de l'Antiquité, qui voyant le destruction du temple de Jérusalem par les Romains, ont préféré aller vivre ailleurs, s'expatrier, plutôt que de voir et revoir ce qui leur brisait le coeur, de manière quotidienne...
Dans le contexte québécois contemporain, je dirais que si nous reportons au pouvoir, pour un quatrième mandat consécutif, celui qui est à peu près l'homme le plus méprisé du Québec... eh bien, nous aurions ce que nous méritons, comme peuple!
Les Québécois le peuvent, devenir libres. Mais il faut le vouloir, et faire les efforts en conséquence!
Archives de Vigile Répondre
16 septembre 2010Je serais plutôt d'accord avec vous Jean-François, mais à mon avis, on ne peut pas changer de chef comme on change de chemise sans en payer un certain prix politique. C'est tout ce qui s'est fait à l'interne depuis deux ans qu'il faut jeter par terre et reconstruire, en plus de l'image d'instabilité que cela projette dans le public. Aussi, comment se ferait l'atterrissage de Duceppe au PQ, autre parti autre culture ?
Présentement, je serais plustôt favorable à ce que Pauline Marois se rapproche graduellement de Gilles Duceppe et au moment opportun, qu'elle en fassse son bras droit. Bien sûr, vu des estrades, cette possibilité semble assez facilement réalisable, mais deux gros égos dans un même panier... c'est toujours un brin délicat...
Jean-François-le-Québécois Répondre
15 septembre 2010@ André Vincent:
«... on a beau haïr le PQ, le temps est venu de faire place à la maturité politique et à la lucidité.»
Je suis plutôt d'accord. Mais par ailleurs, il est temps pour Pauline, de penser à laisser la place à quelqu'un qui serait un chef plus rassembleur qu'elle. Et quelqu'un qui passerait mieux, auprès de la masse, et des «tièdes».
Jean-François-le-Québécois Répondre
15 septembre 2010@ André Vincent:
« Même qu’une fois mon Père, avec mes quatre petits-fils, on est allé en pèlerinage cracher sur la tombe à Trudeau.»
Monsieur Vincent, mes sincères félicitations! je vois que vous prenez en mains, l'éducation politique de vos petits-enfants. Et l'éducation politique, est une chose qui est cruellement absente, au Québec, je crois.
Archives de Vigile Répondre
15 septembre 2010Appuyons le PQ et quand il sera élu on lui bottera les fesses à notre manière pour qu'il déclare l'indépendance dans son mandat.
La fin justifie les moyens moi aussi j'en suis à penser comme ça. On a été trop et trop longtemps poli avec nos adversaires, c'est maintenant le temps de passer à la ligne dure sans faire aucun compromis.
Mme Marois va devoir composer avec nos demandes pressantes de faire l'indépendance et d'accélérer la cadance si elle veux gouverner en paix.
Archives de Vigile Répondre
15 septembre 2010Que Dieu vous bénisse, monsieur Tremblay ! Lorsque j'entends de tels propos, j'en arrive à préférer le diable aux vertues divines.
Le diable et le terrain des vaches.
André Vincent
Archives de Vigile Répondre
15 septembre 2010Moi aussi je suis d'avis qu'il faut se ranger derrière le PQ. Ce parti est nôtre. En même temps, il faut l'ébranler, voir l'infiltrer. Nous devons le secouer jusque dans son palais royal (j'ironise), lui qui se prend maintenant pour un gouvernement provincial.
Mais quand il s'agit des moyens, je suis de ceux qui croient que les mauvaises pratiques sont comdamnées au mieux au succès rapide, puis à l'échec complet. Ceux qui ne connaissent pas de lois finiront par s'entre détruire. Je n'envie pas le succès de nos adversaires, les «Burger Kings», pas une miette. Si vous désirez vendre votre âme a leur dieu, le dieu de l'argent, voyez ce qui vous attend.
Je préfère me replier encore, s'il le faut, en gardant un espoir de justice. À quoi bon sinon? Que peu bien valoir le fait d'être maître des poubelles, empereur du mal, roi du «gangster's paradise»?
Jeannot Duchesne Répondre
14 septembre 2010Enfin une personne de lucide, prendre tous les moyens et s'excuser après; n'est-ce pas ce que les fédéralistes ont toujours fait? Ils nous ont planté à chaque fois un couteau dans le dos pendant qu'ils nous chuchotaient à l'oreille qu'ils nous aimaient?
Si ce n'était pas de leurs châteaux forts anglophones les libéraux n'auraient pas autant de mépris. On le voit, ce parti n'appartient qu'à la mafia anglo-judéo-italienne. C'est le vote ethnique ce que M. Parizeau avait clairement dénoncé pour son propre malheur; car notre pur Lulu s'en était offusqué. Que pense-t-il du Québec maintenant, notre sage Lucien qui derrière son verre de Scoth dans sa demeure de Westmount délibère du sort du petit peuple?
Le seul hic, c'est le P.Q. itself, comme au avant il s'en trouvera un qui sera plus pur que les autres et qui nous refilera sa fausse culpabilité crasse probablement bien payée.
Vive le Québec libre!
J.D.
Archives de Vigile Répondre
14 septembre 2010Marcel Haché a totalement raison.
31% de la population de St-Laurent est de langue maternelle française. PQ et QS ont obtenus 23%. Ça donne autour de 74% du vote francophone. C'est bon signe, mais le taux peu élevé de votants nous oblige à être prudent.
Bien entendu, il y a des gens dont la langue maternelle n'est pas le français qui ont voté pour ces deux partis. Parrions cependant que leur nombre est marginal. C'est ennuyeux, mais c'est comme ça.
Pour une couche de la population, le PLQ peut faire ce qu'il veut.
Marcel Haché Répondre
14 septembre 2010Que le P.Q. gagne. Qu’il gagne par Nous. Pour Nous. Le vote de St-Laurent est un vote ANTI-QUÉBEC. Que le P.Q. se réveille. Wake up! Wake up ! C’est maintenant qu’il doit s’adresser à Nous. D’ailleurs, c’est en s’adressant à Nous d’abord qu’il pourra gagner, et profiter aussi, en même temps et paradoxalement, d’un effet d’entraînement auprès des communautés ethniques. Nous sommes loin maintenant de 1995.Un redressement national est devenu nécessaire.
Que le P.Q. gagne la prochaine élection, qu’il enclenche ensuite une enquête TOTALE (tous les recoins) sur la « construction »--l’actuelle Commission Bastarache est une diversion politique-- quitte à s’égratigner alors lui-même, oui-oui, si nécessaire, mais si c’est alors pour crisser solidement les libéraux par terre : let’s go.
N’y a que les puristes pour bouder une victoire.
To win is not everything, it’s the only thing!
Jamais victoire ne sera plus vitale que la prochaine pour les Tremblay d’Amérique. Le temps presse.
Jean-Paul Gilson Répondre
14 septembre 2010si.... si......
J'ai jadis écrit un petit quelque chose, je ne sais où. Paraphrasant Laurent Ruquier,j'écrivais alors: "on a tout essayé"......
Oui!" on a tout essayé....et si on essayait le Québec". Tout simplement.
Je soutiens que l'initiative du Gouvernement Provisoire du Québec (G-P-Q.org) vaut d'ëtre tentée et même, je suis certain de son bien-fondé et de sa faisabilité. Reste l'effectivité!
Cela vous paraît impossible ? Souvenez-vous du Che, des graffiti de mai 68 : "soyons réalistes... exigeons l'impossible". Le Bloc, le PQ, QS, les autres mouvements indépendantistes, tous, unis dans un GPQ qui déclare unilatéralement l'indépendance de notre pays. Le temps des couleurs s'en vient, les nôtres, affichons les! Nous n'avons plus peur.
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