La prime au nivellement par le bas

Tribune libre - 2007


Récemment interrogé par Bernard Derome qui lui demandait s'il était
populiste, Mario Dumont a répondu que la question ne lui était demandé que «
lorsque les gens comprennent ce [qu'il] dit ». Quelques jours plus tard,
voulant convaincre les indécis de ne pas voter pour le Parti Québécois, il
les a prévenus qu'« un vote pour le PQ, c'est un vote pour André Boisclair
[...] puis ses grands mots qu'on [ne] comprend pas ».
De deux choses l'une,
ou bien le chef de l'ADQ a une très mauvaise opinion de l'électeur moyen, ou
bien il vise spécifiquement la clientèle des électeurs les moins pourvus
intellectuellement. Ou les deux. Dans tous les cas, les méthodes de M.
Dumont pourraient bien parvenir à faire voter les absentionnistes les plus
invétérés parmi les 20 à 30% d'électeurs qui n'accomplissent habituellement
pas leur devoir de citoyen.
Ce débusquage des adeptes du plus farouche
cynisme à l'égard de la politique pourrait bien compenser pour la faiblesse
de l'organisation adéquiste. Cela pourrait même avoir l'ampleur de la
fameuse « prime à l'urne » de feu Robert Bourassa, selon qui le PLQ
recueille toujours 5% de plus chez les angoissés de dernière minute.
Seul le
PQ en est réduit à ne pouvoir compter que sur sa seule ardeur au travail
pour « faire sortir le vote » et s'assurer que se concrétisent au moins les
appuis que lui attribuent les derniers sondages.
Bref, si le Parti Québécois
parvient à former le prochain gouvernement, fut-il minoritaire, il ne l'aura
pas volé.
Christian Gagnon

Montréal

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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