Cet éditorial est ma dernière contribution à Vigile. Après sept ans de participation dont cinq à titre de rédacteur en chef et éditorialiste en relève de Bernard Frappier décédé en 2012, 628 articles visionnés au total 3 246 516 fois, et deux procès dont un très lourd qui ont pris fin il y a quelques mois sans trop de casse, je sens le besoin de passer la main. Fort heureusement, la relève est là, composée de jeunes qui pètent le feu. L'avenir leur appartient et je leur cède toute la place. Mon départ aura pour effet de réduire encore l'âge moyen de l'équipe. Ceux qui souhaitent continuer à me lire pourront le faire sur ma page Facebook et peut-être ailleurs si le coeur m'en dit.
Place aux jeunes !
Richard Le Hir
Vient un moment où il faut avoir le courage de regarder la réalité en face et se poser les questions même les plus dérangeantes.
La chose est d’autant plus nécessaire que le Québec vient de vivre une année particulièrement difficile au cours de laquelle s’est posée sous plusieurs angles et à plusieurs occasions la question de la continuation et de la survie de la seule nation de langue et de culture françaises, fortement enracinée dans la religion, la tradition et les valeurs catholiques, en Amérique du Nord.
Rappelons tout d’abord qu’aux fins de la sociologie politique et du droit international, une nation est constituée d’une population animée à la fois d’un vouloir-vivre collectif et d’un sentiment national sur un territoire donné.
Les deux premiers éléments prennent tout leur sens dans le contexte politique des cinquante dernières années où le gouvernement fédéral a profité de la remise en question des valeurs de notre société héritées de nos racines catholiques pour adopter une série de mesures (droits sociaux, droits de la personne, multiculturalisme) dont l’effet combiné, sinon le but recherché, a été non seulement d’affaiblir chez les Québécois leur désir d’appartenance à un ensemble national qui leur soit propre, en développant chez eux un sentiment de culpabilité face à leur différence identitaire et culturelle et en cultivant leur aversion pour la chicane, leur crainte obsessive de l’insécurité économique et leur penchant pour la facilité, mais, carrément, de diluer intentionnellement leurs nombres dans un ensemble « post-national » à la croissance démographique plus rapide que la leur, en misant agressivement sur l’immigration.
Pour sa part, le gouvernement du Québec, après s’être doté d’une foule de leviers d’intervention dans les années 1960 pour favoriser le développement de l’économie et l’émergence d’une classe de dirigeants capables d’en assurer la direction et s’être appliqué à établir la primauté de la langue française afin de faire profiter la nation canadienne-française des gains engrangés au cours des décennies précédentes, s’est montré incapable de résister aux sirènes corruptrices du néolibéralisme (Empire Desmarais et consorts) et aux assauts judiciaires répétés contre la Charte de la langue française, sauf sous Robert Bourassa, en utilisant la clause dérogatoire prévue par la Constitution. Qui plus est, au nom d’un progressisme plus que douteux quand on les juge aux résultats, il a adopté toute une série de mesures qui ont affaibli la famille, institution pourtant à la base de la nation et de la formation du sentiment national.
Les droits individuels et notre dépendance de plus en plus grande à l'État nous ont fait perdre le sens du NOUS, comme l’observait à propos des Français ces jours derniers Jean-Philippe Vincent, professeur à Sciences-Po à Paris dans un article d'abord paru dans Le Figaro. Nous avons perdu tout sens du collectif et de la solidarité sociale telle qu'elle se manifestait au temps de la mise sur pied, dans les sous-sols d'église, des caisses populaires, des mutuelles, des sociétés d'entraide et des coopératives avec lesquelles nous avons bâti notre richesse sous l'impulsion du clergé, pour devenir accros à la sécurité sociale garantie par l'État. Nous sommes même parvenus à oublier que l'État, c'est NOUS, et que tout ce que fait l'État à notre place coûte toujours plus cher pour de moins en moins, austérité oblige.
Devant cet affaiblissement et l’alerte lancée il y a quelques mois par un jeune chercheur québécois à l’effet que les Canadiens-français passeront de majoritaires à minoritaires au Québec d’ici à 2035, la question se pose carrément de savoir si la nation canadienne-française est en train de s’étioler rapidement sous nos yeux ou si elle possède encore le tonus et les ressorts nécessaires pour se développer et s’épanouir.
La question ne se poserait pas, ou certainement avec moins d’acuité, si le Québec était parvenu à réaliser son indépendance comme la chose semblait bien engagée à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Mais, à la poursuite des efforts entrepris sous Maurice Duplessis et poursuivis sous Jean Lesage et Daniel Johnson pour arracher un à un au gouvernement fédéral les pouvoirs nécessaires à assumer le plein contrôle de son développement, les souverainistes des années 1970 ont préféré lâcher la proie pour l’ombre en privilégiant, sur les conseils très intéressés des grands mandarins fédéraux par surcroît, la voie référendaire comme moyen de parvenir à l’indépendance.
On allait parvenir à l’indépendance par la magie du OUI. Souvenez-vous du slogan de la campagne de 1995, un « OUI et ça devient possible », sur fond de marguerite !
La souveraineté instantanée, comme le Nescafé ou le Quick ! Quelle affligeante naïveté ! Et j’en parle avec d’autant plus d’amertume et de contrition que je faisais partie de l’équipe ministérielle qui a accouché de cette pitoyable souris. Je dois donc en assumer ma juste part de responsabilité.
Le véritablement inacceptable, c’est qu’il ait fallu en arriver où nous en sommes pour qu’il devienne enfin possible de prendre la mesure de nos échecs de 1980 et 1995 et en tirer les conclusions qui s’imposent, tant nous sommes réticents à regarder l'échec en face pour ménager nos susceptibilités et notre amour-propre. Et je doute que cela aurait été possible avant encore longtemps n’eurent été de l’échec des référendums écossais et catalan et des révélations récentes sur les intentions du gouvernement fédéral de ne pas reconnaître une éventuelle victoire du OUI en 1995.
Aujourd’hui, force est de reconnaître qu’un des piliers sur lesquels reposait la nation canadienne-française s’est effondré, et que le second est sérieusement lézardé. En effet, il ne reste plus rien de nos racines catholiques que les sacres dont nous émaillons encore notre langage (pour combien de temps ?) et quelques crucifix égarés çà et là dans le paysage. Quant à la langue française, on l’enseigne mal et on la parle mal. La culture française ? On ne l’enseigne plus. Molière et Baudelaire ? Inconnus au bataillon ! On ne chante même plus en français, « c’est poche », pour reprendre l’expression de nos jeunes.
Si vous ne sentez pas l’odeur de roussi qui se dégage du fond de la grange, elle va être rasée au sol par le feu avant que vous n’ayez le temps de vous en rendre compte.
La question existentielle est posée, et c’est à dessein qu’elle apparaît en anglais, dans les mots de Shakespeare, en surtitre de cet éditorial, pour que tout le monde comprenne bien les conséquences de la réponse qui y sera apportée. Lord Durham et George Brown vont-ils triompher ? À l’heure actuelle, il n’existe aucun consensus sur cette question. Qui peut se vanter de savoir ce que veulent les Québécois qui se réclament d’un nationalisme linguistique et culturel (ni ethnique, ni civique) comme le décrivait Daniel Johnson père dans Égalité ou Indépendance, la seule forme de nationalisme à avoir jamais fleuri au Québec ? N’allez surtout pas me répondre les maisons de sondages.
Dans les années 1960, des états généraux du Canada français avaient été réunis pour établir ce consensus. L’initiative en revenait à la Ligue d’action nationale et à François-Albert Angers, professeur émérite aux HEC, son président de l’époque. Les états généraux allaient voter pour le droit à l’autodétermination du Québec et exiger 37 pouvoirs exclusifs au Québec.
La Ligue d’action nationale existe toujours et publie la Revue de l’action nationale. Elle seule aurait la légitimité requise pour reprendre l’exercice des états généraux. En ressent-elle le besoin ? En a-t-elle la volonté ? Les moyens ?
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12 commentaires
Jean-Claude Michaud Répondre
1 janvier 2018D'abord merci pour votre service et votre dévouement au Peuple Québécois et à la nation canadienne-française. J'ai eu bien du plaisir et de l'intérêt à vous lire et à vous entendre à Radio InfoCité.
Tout comme vous, je m'identifie à un nationalisme culturel et bien que j'ai eu de l'intérêt au début des années 2000 pour le nationalisme civique surtout en lisant Michel Venne et d'autres intellectuels, je crois que ce nationalisme civique est inapplicable dans le cadre provincial et que même dans un Québec souverain, il ne pourrait pas vraiment être imposé aux nouveaux immigrants.
Le vrai nationalisme est une appartenance culturelle qui prend un certain temps pour prendre racine chez l'immigrant.
Nous allons devoir reconstruire ce lien d'appartenance entre les membres de la nation et aussi se réconcilier avec nos origines religieuses catholiques en intégrant dans notre identité un catholicisme d'abord culturel plutôt que religieux dans une société canadienne-française qui n'est plus religieuse.
Il faut réaliser qu'il faut reprendre dans un premier temps, le contrôle national des leviers de 100% de l'immigration et de la langue qui est la souveraineté culturelle. Aussi, il faudra mieux enseigner le français et l'histoire dans nos écoles. Seul un gouvernement nationaliste (CAQ ou PQ) pourra entreprendre un tel projet et pour cela il faut battre en 2018, le Parti Libéral du Québec de Philippe Couillard.
Par la suite, on devra reprendre le contrôle de notre économie et se donner une constitution interne du Québec. On sera ensuite libre de redémarrer le débat sur l'accession au statut de pays.
Gilles Verrier Répondre
30 décembre 2017Mme Doucet écrit parlant de Monsieur Le Hir et de moi-même :
«Toutefois, le problème, ce n’est pas que ce qu’ils disent ne soit pas pertinent, (bien au contraire), c’est qu’ils s’expriment toujours comme s’ils s’attendaient à ce qu’une entité extérieure (comme la Ligue d’action nationale)se charge de recueillir leurs propos et de les mettre en application à leur place…»
Il est temps de faire preuve de réalisme. Tout changement de direction dans un mouvement national et social comme celui des Québécois qui aspirent à la justice pour eux, les « descendants des vaincus », ne peut se réaliser sans au préalable un brassage d'idées qui invalide et rend caduc, argumentation convaincante à l'appui, tout ce qui s'est passé depuis cinquante ans. De nouveaux états généraux ne peuvent s'échafauder que sur une reconnaissance générale d'un bilan généralement négatif de la Révolution tranquille. À part des gains économiques, cet épisode a été nuisible à la cause de l'émancipation nationale. Vous conviendrez avec moi que nous n'en sommes pas là. Si vous êtes d'accord avec cette idée, vous faites partie d'une minorité assez réduite, voire très réduite, dont je suis. Ce n'est que lorsque nos idées auront percolées à travers une tranche significative de l'opinon publique, si elles sont acceptées, que nous pourrons passer à la vitesse supérieure. Entre temps, il n'y a pas de mal à réclamer que la Ligue d'Action nationale convoque des états généraux, nous savons tous que cela ne se fera pas dans un avenir prévisible. Mais j'estime pour ma part que nous pourrions nous situer dans une phase préparatoire de l'opinon publique pour qu'une chose semblable se produise.
La tâche impérative actuelle pour les plus conscients d'entre nous n'est donc pas de renverser les libéraux, même si je ne suis évidemment pas contre, mais, en l'absence d'alternative électorale véritable, de diffuser énergiquement les idées qui nous permettront de chausser des bottes de sept lieues, pour évoquer la fameuse fable du Chat botté.
Selon moi, ma série d'articles en cours, publiée dans Vigile et ailleurs, contribue à faire le deuil de cinquante ans perdus. Et cela ne se fait pas en criant ciseaux. Car tant de Québécois y ont cru si fort. Il faut respecter la démarche de ceux qui veulent vérifier deux fois plutôt qu'une, et même trois ou quatre, c'est légitime, avant de tourner la page sur ceux qui ont suscité tant d'espoirs déçus sans jamais être à la hauteur, comme René Lévesque, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et plusieurs autres, y compris Robert Bourassa. Une désorientation nationale, comme celle que nous avons vécue depuis la tant vantée modernisation du Québec - devenue déprime profonde après le référendum de 1995 et le gouvernement Bouchard - est bien pire qu'une déprime familiale ou individuelle. Mme Doucet, nous en sommes à peine aux relevailles ! Rien ne sevirait de convoquer des états généraux dans un tel contexte, ce serait un échec.
Il est vrai que celui qui donne ne donne jamais assez, je le conçois. Mais cette série d'articles - en cours - représente ma modeste - et meilleure - contribution pour faire évoluer l'opinion publique. Le bilan - celui que je fais - est une condition pour passer à un autre paradigme. Une condition pour passer à la vitesse supérieure. Si vous voulez que nous allions plus loin, il faut d'abord diffuser ce bilan et en discuter l'esprit. En débattre certes, et s'y opposer pour plusieurs, je n'en ai cure.
La suite à lire sur mon blogue en version beta : https://gilles-verrier.blogspot.com/2017/12/les-descendants-des-vaincus-et-les.html
Éric F. Bouchard Répondre
29 décembre 2017Toutes mes félicitations à Messieurs Le Hir et Verrier pour cette salutaire prise de conscience qu’ils nous ont fait partager!
Toutefois, le problème, ce n’est pas que ce qu’ils disent ne soit pas pertinent, (bien au contraire), c’est qu’ils s’expriment toujours comme s’ils s’attendaient à ce qu’une entité extérieure (comme la Ligue d’action nationale)se charge de recueillir leurs propos et de les mettre en application à leur place…
Le peuple canadien-français n’est pas mort, mais il ne sait plus dire «je suis».
De la même façon, tant qu’aucune personne ou organisme ne s’avisera de proposer, en son nom, d’amorcer une réflexion commune sur ce que cela signifie d’incarner une identité collective (c’est-à-dire la vivre dans sa chair, dans ses relations interpersonnelles, pas seulement dans ses discours), nous serons morts.
Car, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, la politique n’est plus le véhicule approprié de l’affirmation nationale…
Catherine Doucet
Pierre Bouchard Répondre
27 décembre 2017M. Richard Le Hir,
Merci d’avoir donné 7 ans de votre vie pour Vigile, l’œuvre de Bernard Frappier. Vous avez pris la relève avec brio, vous avez modernisé le médium et sa gestion, et vous l’avez défendu en justice. Vous avez tenu le fort, vous avez toujours gardé le cap, comme son fondateur. Merci.
J’ose espérer qu’on pourra tout de même vous lire encore de temps en temps, ici ou ailleurs. Peut-être même allez-vous tenir un rôle encore plus marqué dans ce combat pour notre survie, je n’en sais rien mais tout est possible.
J’aime Vigile depuis ses débuts en 1996. J’aime ce qu’il est devenu grâce à vous et j’espère que ceux qui prendront la relève sauront eux-aussi garder le cap. Vigile est là pour empêcher la mort de notre peuple et favoriser son émancipation d’une manière ou d’une autre, il n’est pas là pour faire la propagande d’un parti politique.
Je me souviens du comportement de certains lorsque Pauline Marois est devenue chef du PQ en 2007. Je me souviens de ce même comportement lors de l’élection de JFL. Je le répète, il est important de garder le cap et de ne pas devenir le jouet d’un parti politique.
Marc Labelle Répondre
25 décembre 2017Monsieur Le Hir, je vous remercie pour votre participation à l’édification de Vigile, spécialement durant les cinq années à titre de gardien de ce phare de réinformation. En réussissant, entre autres, à l’extirper des griffes judiciaires. Surtout, vous en avez étendu la portée en l’alimentant de sources d’information tant remarquables que variées. Au surplus, les surtitres dont vous coiffiez les articles agissaient comme des projecteurs efficaces et redoutables pour décaper le discours ambiant des médias. Je suis convaincu que la relève prometteuse maintiendra ce foyer lumineux.
Votre portrait global de la situation du peuple québécois est dramatique mais juste. Vous avez raison : il faut regarder la réalité en face, malgré sa pénibilité. Le plus grand obstacle actuel à la prise de conscience politique : l’attitude de déni en réaction aux reculs incessants, que Robert Laplante appelle depuis longtemps « la minimisation des pertes ». Les citoyens québécois créent ainsi leur propre nuit aveuglante.
Certes, la disparition du catholicisme pratiquant depuis un demi-siècle s’est avérée mutilante. Pour cette raison principale : on a jeté la transcendance avec lui, comme le souligne Mathieu Bock-Côté. Sans aspiration à un idéal supérieur, le peuple québécois s’est muté en société de consommateurs individualistes semblable à l'anglosphère. Ainsi ramolli, il est désorienté par les déconstructeurs officiels et groupusculaires qui veulent sa disparition.
Les nouveaux états généraux que vous appelez devraient primordialement viser le rétablissement de la transcendance, en hiérarchisant le reste en conséquence. Je songe à la métaphore favorite de Pierre Vadeboncœur : la clef de voûte, en référence évidemment à l’architecture des cathédrales. Le sublime essayiste considérait ainsi le mystère d’une réalité supérieure, qu’il se refusait toutefois de nommer. Sans doute pour éviter la récupération de la transcendance par un système religieux ou idéologique, qui succombe trop facilement à la tentation totalitaire. Il suffira ici d’invoquer le chantage à l’éternité de l’enfer pour justifier le rejet du catholicisme.
Pour qu’il soit fécond et le demeure, le référent doit donc conserver son caractère impondérable, inédit, imprévisible. La recherche vers l’inconnaissable engendre la connaissance qui, malgré son statut inéluctablement provisoire, conduit à l’action. Le référent n’étant donc pas un vide absolu, sa conception québécoise devrait promouvoir le droit inaliénable du peuple à choisir sa voie vers l’indépendance, et celui de transmettre la langue française et la culture d’ici — c’est-à-dire ses instruments d’émancipation, d’exploration, de découverte — aux générations successives ainsi qu’aux immigrants qui souhaitent sincèrement se joindre à son aventure.
Alors, que retenir essentiellement du christianisme ? Fernand Couturier, cité par un de vos commentateurs, analyse l’origine du mythe chrétien. Si son essai Mythes, religions, laïcité — une aire de liberté consiste à opposer l’histoire au mythe, j’en retiens d’abord que le mythe chrétien plonge ses racines dans d’autres grands mythes, notamment celui d’Osiris, tué et démembré par son frère jaloux Seth, mais ressuscité par ses sœurs Isis et Nephtys. Rappelons que l’Égypte ancienne avait élaboré son roman civilisationnel sur la mort du soleil au ponant, et sa résurrection au levant. Or, la fête de Noël qui célèbre la naissance de Jésus, emmené par ses parents Joseph et Marie en Égypte afin de fuir le roi infanticide Hérode, est fondée sur le retour de la croissance de la lumière diurne dans le cycle annuel. Ces mythes illustrent l’espoir de renaissance de la conscience. Soit une sortie des ténèbres, quelle que soit la perspective adoptée ou la direction choisie. Plus abstraitement, des philosophes ont répété : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Étonnée par cette question existentielle, la conscience n’a de cesse de resurgir plus lumineuse. C’est cela l’état de grâce.
Une fois créé, le nouveau référent québécois nous conduira à établir le rapport de forces nécessaire à la libération contre le régime canadien superficiel, qui sert de couverture à une oligarchie postnationale francophobe et nihiliste.
Monsieur Le Hir, je vous souhaite un joyeux Noël et l’indépendance du Québec avant la fin de vos jours.
Jean Lespérance Répondre
25 décembre 2017Votre contribution monsieur Le Hir a été plus que généreuse et je crois que vous en demander plus serait égoïste de notre part. On a beau être un Hercule, même les Hercules meurrent. Est-il nécessaire de sauver la nation québécoise? Mérite-t-elle d'être sauvée? Le monde politique et économique veut faire disparaître toutes les nations, toutes sans exception pour diviser le monde en 2 classes. les riches et les pauvres dans l'oeuvre de la soupe de la diversité. L'économie selon nos menteurs de la statistique se porte de mieux en mieux, même que le chômage est en train de disparaître, mais curieusement le nombre de pauvres, de miséreux augmente sans cesse. Le nombre d'enfants qui mangent peu ou mal dans les écoles est effarant, on coupe les services. Bienvenu chez nous, vous aurez droit à la diversité des oeuvres de soupe. Quel pays menti le plus au nom de l'Union Europaïenne? Impossible à savoir tellement il y a de menteurs et tricheurs.
Yves Corbeil Répondre
23 décembre 2017Nous ne sommes pas mort mais nous ne sommes pas fort les canadiens français.
Par contre l'humanité a progressé comme jamais au cour du dernier siècle. Imaginé qu'aujourd'hui sur terre il y a plus de gens qui meurent d'avoir trop manger que trop peu ou pas avoir assez manger, c'est quand même incroyable comme progression de l'humanité. Comme le mentionne l'historien ici-bas, le monde fonctionne avec des histoires et l'histoire récente est celle de l'économie qui se mondialise et de la politique qui se libéralise et avec la combinaison des deux selon les experts économiques se sera le paradis sur terre. Nous avons juste a continué à globaliser l'économie et libéraliser les système politique et tout sera merveilleux.
https://www.ted.com/talks/yuval_noah_harari_nationalism_vs_globalism_the_new_political_divide?language=fr#t-239208
Deux livres écrit par ce jeune homme du Moyen Orient.
Sapiens Best sellers vendu à plus de 6 millions d'exemplaire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sapiens_:_Une_br%C3%A8ve_histoire_de_l%27humanit%C3%A9
Et Homo Deus qui vient de sortir en Septembre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Homo_Deus_:_Une_br%C3%A8ve_histoire_de_l%27avenir
Loin de moi l'idée de fair de la publicité pour des livres mais ceux-ci nous force à tous nous remettre en question. Qui sommes-nous et où nous dirigeons-nous.
Une incroyable prise de conscience pour l'humanité et pour la suite du monde. La suite du monde comme Pierre Perrault l'avait imaginé dans son film à l'Îles aux coudres.
Deux briques qui font un beau cadeaux à se faire pour commencer l'année 2018.
Pour ceux qui n'aime pas lire, il y a plein d'entrevue sur le net avec l'auteur et historien.
Martin Pelletier Répondre
23 décembre 2017Je ne lis pas Vigile depuis des années mais je vois qu'il y a un tournant identitaire depuis quelque temps que je salue grandement.
Y'a une grand vide politique de ce côté. Alors que la gogauche s'est bien organisé depuis 20 ans et a maintenant un parti chouchou à l'Assemblée nationale pour vendre sa salade, les nationalistes-identitaires sont plus que jamais sans voix politique.
Lisée est en train d'achever ce qui avait été, pour toute une génération, le vaisseau-phare de l'Indépendance.
J'ose espérer qu'après l'élection d'octobre, où on assistera peut-être à la disparition du PQ,Vigile devienne le lieu de rencontre de ceux qui veulent créer un nouveau parti souverainiste-nationaliste au Québec ce que le PQ n'est plus depuis des lustres.
J'aimerais ca voir Vigile sur Facebook et Twitter. J'aimerais ca voir Vigile organiser des colloques. J'aimerais ça voir le prochain boss de Vigile sur la scène publique à RDI et LCN. J'aimerais ça voir Vigile devenir une référence pour les souverainistes-nationalistes.
Raymond Saint-Arnaud Répondre
23 décembre 2017Pour concrétiser la conscience de citoyenneté du Québec, mon avis est qu’il faut remettre à la mode les mots patrie, patriotes et Patriotes. Le concept de patrie est en relation directe avec l’identité des peuples. Une identité nationale existe à divers degrés dans la psyché des personnes qui s’y rattachent, qu’elles soient sur le territoire propre de leur nation ou ailleurs dans le monde. La patrie a quant à elle une assise bien matérielle, étant le territoire où la majorité des membres de cette nation vivent et décident de s’y enraciner par choix.
Cette notion de patrie en rapport avec la gouverne de l’État et en rapport avec l’indépendance devrait logiquement conduire à un nouveau paradigme dans le domaine politique, au-delà des partis traditionnels : la présence d’un fort Mouvement Patriote et d’un Parti Patriote pouvant regrouper toutes les tendances, qu’elles soient de gauche, du centre, ou de droite.
Yves Corbeil Répondre
23 décembre 2017J'ai oublié à la fin de mon commentaire.
Joyeux Noêl et Bonne et Heureuse Année 2018 à tous les gens de la terre.
Yves Corbeil Répondre
23 décembre 2017Bonne route Monsieur Richard Le Hir,
Nous avons vécu une belle époque et celle qui se profile sera différente avec la mondialisation.
Une économie mondiale avec toutes ces nations qui aspirent à plus et à mieux de la part de leur gouvernement national respectif. Comment y arriveront-ils, ça va demeuré un mystère pour moi avec l'arrivé de toutes ces technologies qui vont remplacé les travailleurs.
Dans l'évolution de l'humanité toute les nouvelles avancées ont permis d'améliorer le sort des petits enfin de les intégrés mettons. L'agriculture a permis au peuple de travailler et gagner sa vie, ensuite l'industrialisation à sorti le peuple des champs pour l'amener dans les industries et continué à gagner sa vie et quand les industries sont parti dans les pays ou la main d'oeuvre est meilleure marché, le peuple s'est dirigé dans les services et a continué à gagner sa vie mais qu'adviendra-t-il du peuple quand le big data remplacera tous ces emplois par des robots, du virtuel et des systèmes informatiques toujours plus sophistiqués et autonomes.
Qu'est-ce qu'ils feront du peuple? Pourrait-on croire que les Google, Amazon, Microsoft, Walmart ect. prendront en charge les mesures sociales de tous ces laissés pour compte de l'humanité. Que feront-ils avec tous les humains qui ne servent plus à grand chose sur terre. Certainement pas tous recycler en programmeur ou développeur informatique dans les silicone valley.
Je pense que nous avons vécu la plus belle période du 20e siècle et que nous sommes chanceux de ne pas avoir à trainer trop longtemps dans le 21e car je ne vois absolument pas comment ils vont réussir le plus grand défi ÉTHIQUE de l'humanité depuis le big boom. Tout un défi pour le siècle à venir du 1% qui a droit de vie ou de mort sur l'autre 99%.
Y.Corbeil
Gilles Verrier Répondre
23 décembre 2017À titre de membre sortant du conseil d'administration de Vigile et Vigilien de la première heure, je tiens à exprimer à M. Le Hir toute ma gratitude pour ces années consacrées à défendre le droit à l'égalité pour les descendants des vaincus, une égalité promise par les assemblées constituantes de 1867. L'engagement de M. Le Hir pour Vigile a été entier et exemplaire. Sans la multiplication de tels engagements, hors du commun, il est assuré que le destin funeste, qui a été conçu pour nous par les Durham et George Brown va continuer de se réaliser. Car aucune nation ne peut exister si elle ne montre pas d'abord une volonté inflexible de s'inscrire dans la durée, envers et contre tout. C'est cette volonté que nous a fait perdre le rejet - parfois agressif - du nationalisme canadien-français traditionnel, célébré par la délégation du Québec à l'issue des États généraux de 1967-69. On faisait table rase d'une valeur sûre pour la remplacer par une surenchère de réthorique, ce qui a abouti, comme vous le constatez, à une succession d'échecs et aucune victoire. Mentionnons les deux référendums et la minable défense des intérêts du Québec par ses représentants en 1981-82, à l'occasion du rapatriement de la constitution.
L'assemblée constituante qui a abouti à la Confédération de 1867 a été désignée par George Brown comme celle où siégait les «descendants des vaincus et des vainqueurs». Dans l'Action nationale de mars 2017, André Binette expose les concepts de pouvoirs constituants originaires et pouvoirs constituants codifiés. Selon lui, les pouvoirs originaires ont préséance en droit constitutionnel sur les pouvoirs codifiés parce qu'ils représentent les entités socio-historiques naturelles. Autrementment dit, les «descendats des vaincus» - un concept inscrit dans le glossaire constitutionnel canadien - est un concept qui a le mérite de ne faire aucune distinction entre tous les vaincus : Acadiens, Canadiens français, Québécois francophones. Même les peuples autochtones - alliés des premiers Canadiens à la Conquête - pourraient s'y retrouver. La formule de futurs états généraux reste entièrement à définir. Au cas où l'idée ferait son chemin, j'estime pour ma part que des états généraux des «descendants des vaincus» - les autochtones réunis en parallèle, si ils le souhaitent - offriraient la possibilité de se former en pouvoir constituant originaire pour réclamer un fédéralisme originaire, basé sur l'existence socio-historique des trois nations. En remplacement du fédéralisme codifié et arbitraire. Il s'agit d'une approche constructive, rassembleuse, qui s'inscrit dans la tradition constitutionnelle canadienne et qui n'empêcherait pas une autre forme d'auto détermination pour le territoire - tri-national lui aussi - du Québec. Cette approche me semble offrir les meilleures possibilités de faire subir une défaite historique au fédéralisme unitaire, qui nie l'existence d'un Canada multinational pour prétendre à un Canada «post-national», qui n'est en fait rien d'autre qu'un sauf conduit pour la domination perpétuelle de la nation la plus puissante sur tous les plans.
Gilles Verrier