La mission canadienne contre l'EI est prolongée

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L'armée canadienne à la disposition des forces américaines

(Ottawa) À l'oeuvre dans le ciel de l'Irak depuis six mois, les avions de chasse des Forces armées canadiennes pourront maintenant commencer à larguer des bombes contre des cibles du groupe armé État islamique (EI) en Syrie sous peu.
La Chambre des communes a donné le feu vert lundi soir, par un vote de 142 à 129, à la prolongation d'un an de la mission militaire en Irak, en plus d'autoriser des frappes aériennes sur le territoire syrien.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper étant majoritaire aux Communes, l'issue de ce vote n'a jamais été mise en doute, malgré la vive opposition du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Parti libéral du Canada (PLC). La justesse de cette mission pourrait bien être un enjeu important durant les élections du 19 octobre. Pour l'heure, le gouvernement Harper semble jouir de l'appui d'une forte majorité de Canadiens pour poursuivre cette mission, selon plusieurs sondages récents.
Frappes aériennes en Syrie
Le Canada se joindra donc aux États-Unis et à une poignée de pays arabes qui mènent des frappes aériennes en Syrie depuis septembre dernier.
Le vote a eu lieu le jour même où le président de la Syrie, Bachar al-Assad, a affirmé dans une entrevue au réseau CBS que les frappes aériennes n'avaient guère réussi à affaiblir les combattants de l'EI sur le territoire syrien. Au contraire, les frappes auraient facilité les efforts de recrutement du groupe terroriste, selon le président.
Le gouvernement Harper estime toutefois que les combattants de l'EI doivent être pourchassés jusqu'en Syrie, où ils se sont repliés en grand nombre après avoir encaissé les frappes aériennes de la coalition.
«Notre gouvernement croit que nous devons agir pour protéger les Canadiens contre la menace du terrorisme, ici et à l'étranger», a soutenu le premier ministre dans une déclaration écrite à l'issue du vote.
«Bien que la coalition soit parvenue à freiner l'expansion territoriale de l'EI, la menace mondiale que constitue l'EI persiste. [...] Nous ne pouvons pas rester en marge pendant que l'EI continue à lancer des appels au terrorisme contre le Canada et contre nos alliés et partenaires», a-t-il ajouté.
Le gouvernement a affirmé qu'il ne prévoit pas déployer de troupes supplémentaires pour mener à bien cette mission élargie
L'opposition en colère
Dans un discours passionné avant le vote, le chef du NPD, Thomas Mulcair, a soutenu que le gouvernement Harper faisait fausse route.
«Des frappes aériennes en Syrie vont entraîner le Canada dans la guerre civile qui sévit dans ce pays [depuis quatre ans]», a dit M. Mulcair, qui a relevé que cette mission n'est pas sanctionnée par l'ONU ou l'OTAN.
«Nous avions raison de ne pas participer à la guerre en Irak en 2003, malgré les objections du premier ministre quand il était chef de l'opposition. Cela n'avait aucun sens à l'époque. Cela n'a pas plus de sens aujourd'hui», a ajouté M. Mulcair.
Le chef du PLC, Justin Trudeau, a pour sa part soutenu que les frappes aériennes aideront la cause du régime sanguinaire de Bachar al-Assad. «Nous ne pouvons pas apporter notre soutien à une mission qui pourrait très bien aboutir à une plus grande consolidation du pouvoir d'Assad en Syrie», a dit M. Trudeau.


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