Les impacts des changements climatiques se font sentir partout dans le monde, y compris aux États-Unis où l’administration Trump semble « ignorer ou nier » une évidence, a déploré Philippe Couillard, dimanche.
« On le vit partout dans le monde, même aux États-Unis, dont malheureusement la Maison-Blanche semble ignorer ou nier la réalité du phénomène », a lâché le premier ministre du Québec à l’ouverture du Colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition à l’heure des changements climatiques, qui se déroule à Québec jusqu’à mercredi.
« Avec les ouragans de cette année [elle] devrait plutôt au contraire constater l’évidence », a poursuivi M. Couillard, après avoir rappelé que 2016 avait été l’année la plus chaude de l’histoire moderne.
« L’attitude actuelle de la Maison-Blanche, heureusement, n’empêche pas les progrès qui sont faits parce que M. Trump et son administration, en pratique, ne peuvent rien faire pour empêcher la Californie et les autres États d’agir sur les changements climatiques », a-t-il exprimé, plus tard en mêlée de presse.
Marché du carbone
Le colloque a pour objectif de lier l’augmentation de l’insécurité alimentaire au réchauffement de la planète et de dégager des pistes de solution. Après avoir diminué pendant une décennie, la famine a repris du terrain l’an dernier, ont mentionné plusieurs intervenants.
Philippe Couillard s’est réjoui du rayonnement international dont profitera le Québec avec cet événement auquel prennent part plusieurs délégations étrangères.
Le premier ministre a profité de cette occasion pour vanter les mérites du marché du carbone, auquel se sont joints notamment l’Ontario et la Californie. Avec la Chine qui a l’intention de prendre part au mouvement, c’est jusqu’à 60 % du PIB mondial qui est en voie d’être couvert par un marché du carbone, a-t-il soutenu.
Cimenterie McInnis
Alors que la controversée Cimenterie McInnis sera inaugurée aujourd’hui en sa présence, Philippe Couillard a une fois de plus refusé d’y voir une contradiction avec ses déclarations sur le climat.
Selon une étude de 2016 commandée par les promoteurs du projet, la cimenterie pourrait générer 1,76 million de tonnes de gaz à effet de serre par année. Le marché du carbone incitera toutefois l’entreprise à réduire son empreinte carbonne, a dit le premier ministre, ajoutant qu’il assumait « totalement » son appui à ce projet.