Retraités du Soleil: le déficit encore plus important que ce qu’ils le craignaient

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Le gouvernement appelé à réparer les mauvais choix de Power Corp.





L’inquiétude a monté encore d’un cran parmi les retraités du quotidien Le Soleil, jeudi, quand ils ont appris que le déficit de leur fonds de pension est encore plus grand qu’ils ne le craignaient.

Selon ce que plusieurs d’entre eux ont révélé à la sortie d’une rencontre à huis clos, le taux de solvabilité du régime s’est détérioré dans les premiers mois de 2019 pour atteindre 73%, alors qu’il était de 78% à la fin de l’année 2018.


Cela se traduit par un déficit actuariel qui se chiffrerait «entre 20 et 30 millions de dollars» seulement pour les syndiqués du Soleil, a estimé Louis Tanguay, porte-parole des retraités du quotidien.











Louis Tanguay, porte-parole des retraités du Soleil.




Photo JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS


Louis Tanguay, porte-parole des retraités du Soleil.





Fragile

«La situation est encore plus fragile que ce que l’on pouvait espérer», a déploré M. Tanguay. 

Plus d’une centaine de personnes, surtout d’ex-employés du journal mais aussi certains de leurs collègues actifs, s’étaient déplacées pour l’assemblée annuelle des cotisants au régime de retraite.


Certains étaient âgés de plus de 80 ans. Ils voulaient savoir dans quelle mesure leur rente serait amputée advenant la faillite du quotidien ou son rachat par un repreneur qui ne voudrait pas assumer les fonds de pension. La mauvaise nouvelle a causé une certaine commotion dans la salle.


Découragement

«Encore aujourd’hui, avant la réunion, on nous disait que notre déficit, ou notre perte de prestation [en cas de terminaison du régime] était de 22%, et là, on vient de nous dire, à toutes fins utiles, qu’elle est de 28%. Autrement dit, notre solvabilité se tient autour de 72, 73%, ce qui n’a aucun sens», a dit avec découragement l’ancien journaliste et retraité du Soleil, Robert Fleury.

«Ce qu’on vient de nous dire aussi, c’est que ce n’est pas la faute de personne», a-t-il ajouté, indiquant ne pas y croire une seconde et pointant du doigt notamment les précédents propriétaires du quotidien, en particulier Power Corporation, qu’il soupçonne d’avoir vendu les six journaux de Gesca, dont Le Soleil, en 2015, en connaissant pourtant l’état précaire des caisses de retraite.

L’ancien journaliste promet qu’un groupe de retraités dont il fait partie ne baissera pas les bras. «Vous pouvez être certain qu’on ne laissera pas ça lettre morte, et il y en a qui vont rendre des comptes sur la place publique», a-t-il dit, soulignant que «tout est sur la table», y compris un possible recours collectif.


 «Je ne suis pas au gouvernement. Moi, je suis un employé et je subis les contrecoups d’un gouvernement qui manque de couilles», a-t-il lancé.  


 Il implore le gouvernement de changer d’avis et de garantir la survie des fonds de pension.











Yves Therrien, retraité du Soleil.




Photo JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS


Yves Therrien, retraité du Soleil.





«J’ai mis 40 ans de ma vie au Soleil. J’ai mis de l’argent là-dedans. J’ai accepté de mettre plus d’argent dans le régime de retraite pour avoir un revenu différé. S’il ne comprend pas ça, M. Fitzgibbon, c’est parce qu’il a manqué une couple de cours de mathématiques», a affirmé M. Therrien.




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