La langue française «sacrifiée» à Rio

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On prépare les esprits à la résignation devant l'effacement de plus en plus rapide du français

(Rio de Janeiro) L'une des deux langues officielles du mouvement olympique a mauvaise mine ces jours-ci. Les Jeux de Rio font une place insignifiante au français, à tel point que l'Organisation internationale de la Francophonie se dit « gênée » et qu'un vétéran de l'olympisme reproche aux Brésiliens de l'avoir « sacrifié ».
Une signalétique en anglais et en portugais, des annonceurs qui ne disent pas un mot de français, des services de traduction inexistants... Les Jeux de Rio sont peut-être les pires de l'histoire récente pour le français.
« Je dois avouer que cela nous gêne. Dans l'ensemble, le résultat est décevant », a déploré la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, dans une entrevue avec le site spécialisé Francs Jeux.
L'ancienne gouverneure générale du Canada a assisté sur place aux premiers jours des Jeux. Elle n'a pas été impressionnée par ce qu'elle a vu. « Nous avons beaucoup discuté de ces questions avec les autorités brésiliennes, mais à un moment l'abonné a été absent. »
« Sur les sites, le français est souvent oublié dans les commentaires. Au niveau de la signalétique, il est très aléatoire. »
Le français est, avec l'anglais, la langue officielle des Jeux. L'article 23 de la Charte olympique enchâsse ce principe. Il s'agit d'un héritage du père fondateur des Jeux modernes, le Français Pierre de Coubertin.
Mais la langue de Coubertin est en perte de vitesse aux Jeux. D'olympiade en olympiade, sa place fond comme neige au soleil. Les Jeux actuels sont toutefois les pires de l'histoire récente de ce point de vue. Il suffit de se promener dans le Parc olympique où la signalétique ne fait aucune place au français.
« Le Brésil connaît une crise politique grave, on a commencé à discuter avec un gouvernement avant de se retrouver avec un autre, donc c'était compliqué, a expliqué Michaëlle Jean. On ne veut pas cogner trop fort sur le Brésil, parce qu'on connaît les circonstances, mais on voit malheureusement que l'affichage, la signalétique ou les commentaires en pâtissent. »
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