Les récentes manifestations d’impatience du premier ministre Legault envers Justin Trudeau eu égard à la lenteur du premier ministre canadien à fermer les frontières pour les vols non-essentiels révèlent, à mon avis, que la fibre nationaliste de François Legault est toujours bien présente en lui.
Dans cette foulée, il m’apparaît opportun de rappeler que François Legault, dans « une autre vie », a été un ardent défenseur de la souveraineté du Québec dans les rangs du Parti québécois pendant plusieurs années avant de tourner le dos à ses aspirations arguant que les ardeurs souverainistes des Québécois n’étaient plus au rendez-vous.
Il n’est dons pas surprenant que les tergiversations chroniques de Trudeau dans certains dossiers liés notamment à la pandémie ne le fassent facilement sortir de ses gonds. À cet effet, rappelons-nous l’irritation à fleur de peau de Legault lorsque Trudeau a manifesté son intention de mettre son grain de sel dans une juridiction à compétence provinciale, à savoir la gestion des CHSLD et des RPA.
François Legault est un homme d’action. Il déteste avoir à quémander au fédéral pour obtenir ce qu’il veut, l’exemple le plus récent concernant le transfert aux provinces en matière de santé… Jusqu’où le gouvernement fédéral abusera-t-il de sa patience? Une question à laquelle, pour l’instant, la réponse demeure en suspens!
Souveraineté: où loge vraiment Legault? Mathieu Bock-Côté
Extrait
« François Legault a été souverainiste la plus grande partie de sa vie. Puis, vers la fin des années 2000, il s’est convaincu que l’indépendance, bien que souhaitable, était improbable à court ou moyen terme : les Québécois ne s’y intéressaient plus. Alors il a tourné la page en créant la CAQ. La souveraineté n’était plus au programme. Il a même prétendu qu’il s’y opposait.
Mais manifestement, il avait moins tourné la page que refoulé ses convictions.
Depuis son arrivée au pouvoir, on sent que son univers mental demeure fondamentalement nationaliste. »
https://www.journaldequebec.com/2021/01/30/souverainete-ou-loge-vraiment-legault
Dans un récent article publié sur cette tribune sous le même titre, j’ai fait mention de quelques situations ayant semé des imbroglios entre François Legault et Justin Trudeau, reliés notamment à la gestion de crise du coronavirus, ces flammèches émanant de l’empiètement de Trudeau dans les compétences provinciales et de sa lenteur à mettre un stop aux voyages non-essentiels.
Imaginons maintenant un scénario où Justin Trudeau, poussé par son fanatisme viscéral [hérité de son père] envers le multiculturalisme, se net à faire des allusions sournoises sur la loi 21 sur la laïcité du Québec. Je crois que vous pouvez imaginer, tout comme moi, la colère noire de François Legault.
Mais poussons la réflexion plus à fond. Si, comme je suis porté à la croire, la fibre nationaliste de François Legault est encore bien présente dans ses tripes, ne croyez-vous pas que cette fibre se mette à vibrer avec de plus en plus d’ampleur?... Et pourquoi pas jusqu’à reprendre le collier du souverainisme en proposant une alliance entre la CAQ et le PQ, et en fondant un nouveau parti indépendantiste qui pourrait s’appeler, par exemple, la Coalition des forces souverainistes du Québec (CFSQ)?
Il m’apparaît clair que François Legault en a marre de quémander auprès d’Ottawa, Le premier ministre du Québec est un homme fier et fier de son Québec, de sa jeunesse et de son entrepreneuriat. Dans cette perspective, il me semble tout à fait pertinent de penser que François Legault revienne à ses anciennes amours et redécouvre les avantages de redonner au Québec tous les leviers économiques pour assumer pleinement son indépendance.
En terminant, je vous laisse sur cette réflexion de Pierre Bourgault qui pourrait peut-être à raison faire partie des pistes de réflexion de François Legault :
« Je n’ai jamais compris pourquoi le nationalisme "canadian" de Pierre Trudeau était plus valable ou plus défendable que mon nationalisme québécois. Je n’ai jamais compris pourquoi le Canada devait être séparé des autres pays du monde pendant que le Québec devait, d’autorité, rester attaché au Canada ».
Henri Marineau, Québec
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