Détournement de l'éducation publique québécoise...

La faillite d'un peuple naif

... Au profit d'une élite mondiale multiculturelle

Tribune libre

Une baisse constante du taux de fréquentation des étudiants québécois au 1er cycle explique mal la courbe ascendante du nombre d'étudiants inscrits aux cycles supérieurs. Dit autrement, le pourcentage d’étudiants du premier cycle diminue par rapport au nombre d’étudiants des cycles supérieurs. Ces données vont à l’encontre des autres provinces canadiennes, selon l’étude Cirano sur LE FINANCEMENT DES UNIVERSITÉS QUÉBÉCOISES COMPARÉ À CELUI DES UNIVERSITÉS DES AUTRES PROVINCES CANADIENNES DE 2000 - 2001 À 2007-2008
La vitalité et la santé des études supérieures reflètent la capacité du système l’éducation à entraîner le nombre suffisant d’étudiants vers les facultés universitaires. Dès l’arrivée de la première cohorte de la réforme vers 2000, les inscriptions québécoises à l’université déclinent, sans pour autant que le nombre global d’inscriptions diminue. C’est que le bon et patriotique gouvernement Charest s’est esquinté à compenser les pertes d’inscriptions québécoises en promouvant les universités québécoises partout sur la planète. Il n’y a qu’à regarder les documents du ministère de l’éducation disponibles en 8 langues autres que le français.
Le déclin de la réussite scolaire s’accentue à partir de la première cohorte de la Réforme Marois. Malgré les avis contraires issus du milieu de l’éducation ne freinent pas l’élan de Pauline Marois, elle fonce tête baissée. Les facultés universitaires ne sont pas prêtes à qualifier les futurs maîtres pour enseigner selon la nouvelle méthode pédagogique fondée sur une approche et une pondération individualisées.
De toute évidence, cette méthode d’inspiration scandinave réclame plus de professionnels de soutien à l’enseignement dans les classes, de plus petits groupes d’élèves par classe et conséquemment une augmentation des budgets. La catastrophe était prévisible : les maîtres mal préparés à accomplir leurs tâches, l’accroissement constants du nombre d’élèves par classe, l’hétérogénéité des groupes, auxquels s’ajoutent le phénomène de l’éclatement des familles nucléaires qui engendre l’appauvrissement des enfants et l’intégration des immigrants, la réforme n’a pas passé, si on peut dire. Et les éducateurs sont devenus les souffres douleurs en portant sur leurs épaules l’échec de la Réforme Marois.
Avant la Réforme Marois, en 1991 le Québec comptait 19 % d’analphabètes, vingt ans après son implantation, leur nombre a plus que doublé atteignant les 49 %.
Le taux de réussite scolaire à l’obtention du DES montre bien que la réforme Marois n’a pas fait infléchir le décrochage entre 1996 à 2013, au contraire, le décrochage a augmenté dans 11 commissions scolaires du Québec. Serait-ce que les Québécois s’abêtissent à l’école plutôt que de s’y instruire?
C’est donc dire que la baisse constante des inscriptions québécoises a l’université n’est que la pointe de l’iceberg de la faillite du système québécois d’éducation publique et ce n’est pas le colmatage par l’arrivée massive d’immigrants qui va corriger les vices de la réforme et préparer les jeunes québécois à fréquenter l’université et à occuper des postes décisionnels au sein de la société québécoise.
Depuis des années, le gouvernement du Québec retire ses pions de l’éducation publique pour investir dans l’immigration. Selon l’Institut Fraser, il en coûte 20 milliards par année au Canada pour accueillir les immigrants avec pour résultat un faible taux d’intégration professionnelle. Ce qui donne à penser que les fonds pour l’éducation de base et la santé publique ont été détournés vainement vers l’accueil d’immigrants hautement qualifiés que les associations professionnelles québécoises et canadiennes dédaignent à l’instar de plusieurs autres pays.
D’un côté, l’appauvrissement du système public d’éducation s’observe par la vétusté du parc immobilier qui croule sous la moisissure, par les coupes budgétaires sans précédant des commissions scolaires, et par le faible taux de réussite au secondaire. À cela s’ajoute le sous-financement de l’enseignement d’une méthode pédagogique trop ambitieuse et trop onéreuse pour le Québec.
De l’autre côté, le gouvernement pave des routes d’or pour faciliter la venue d’immigrants investisseurs ou chercheurs. Sous Jean Charest, le gouvernement a conçu des dizaines de sites web interactifs à faire baver d’envie les Québécois tant il facilite le repérage d’informations utiles. Que ce soit pour trouver un médecin ou un emploi, pour acheter une maison, choisir une école pour les enfants, et cetera. http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/immigrer-installer/travailleurs-permanents/demande-immigration-general/programmation-missions.html
Par ailleurs, plusieurs missions gouvernementales de sélection des travailleurs qualifiés sont effectuées dans plusieurs pays à différents moments de l'année. http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/immigrer-installer/travailleurs-permanents/demande-immigration-general/programmation-missions.html
Ce n’est pas tout, le Québec a déconfessionnalisé l’éducation publique pour faciliter l’intégration des immigrants, mais cela ne suffit pas au confort des nouveaux venus qui reçoivent des subventions pour fonder les écoles privées confessionnelles. La Fédération des établissements d’enseignement privées recense 190 écoles dont 3 écoles arabes (Jeunes musulmans canadiens, Excellence et Dar Al-Iman) et 2 écoles arméniennes (Alex Manoogian, Sourp Hagop), 25 écoles anglaises et 23 écoles juives qui reçoivent une part du financement public plus importante que la portion de population qu’ils représentent au Québec.
Ce n’est pas tout encore, une large portion des budgets de la recherche universitaire se destine aux immigrants qualifiés attirés par les subventions à la recherche données par le Québec et le Canada. Le problème avec la recherche universitaire, c’est qu’une fois la recherche complétée et les prototypes prêts pour la production, les chercheurs vendent leurs brevets aux industries sans qu’une juste part des redevances ne reviennent à l’université et au trésor public.
Le gouvernement du Québec s’est détourné de l’éducation publique des Québécois de souche pour mettre en branle des services sophistiqués et très complaisants de recrutement et d’intégration prioritaire des immigrants aux services publics (éducation et santé). Les statistiques du ministère de l’immigration et des communautés culturelles rélèvent que plus 440 000 immigrants se sont établis au Québec entre 2000 et 2010 (page 21) et qu’ils proviennent de 25 pays différents (page 25).
Comment une petite nation, incertaine d’elle-même, peut-elle parvenir à assimiler autant d’immigrants, d’orignes aussi diverses : Maroc, Algérie, France, Chine, Colombie, Roumanie, Haïti, Liban, Inde, Mexique, Philippines, Pakistan, Tunisie, Iran, Congo, Pérou, États-Unis, Russie, Moldavie, Cameroun, Buralgarie, Sri Lanka, Égypte, Brésil et Ukraine. Combien il en coûte au gouvernement pour produire ces documents en 8 langues différentes et assurer le suivi avec ces clientèles potentielles en autant de langues?
Même une grenouille qui veut se faire aussi grosse qu’un boeuf est plus raisonnable que la gouvernement du Québec. À moins que sa volonté soit s’asservir complètement le peuple québécois au troisième ordre mondial qui consiste à créer une élite multiculturelle d’intellectuels, de savants, de financiers et de banquiers qui accaparent nos richesses naturelles et nos institutions, reléguant le peuple du Québec aux tâches de basses oeuvres et à la pauvreté matérielle et intellectuelle.
C’est bien parti et cela sera facile! Plus de 49 % d’analphabètes au Québec, un taux qui se compare aux pays dit en voie de développement et qui situe le Québec au 170 ième rang au classement mondial.

Le détournement de l’éducation public du Québec au profit de d’une élite mondiale multiculturelle est en voie de s’achever. Alors que l’éducation publique des petits Québécois requiert des soins d’urgence et beaucoup d’argent pour la réfection des établissements et l’embauche de professionnels en soutien à l’enseignement, voici que Marie Malavoy assène le coup de grâce en coupant 65 millions supplémentaires. L’éducation n’est pas compressible!
Par contre, Pierre Duchene, ministre de l’enseignement supérieur, maintient le financement de la recherche universitaire pour ne pas risquer de perdre les cerveaux venus d’ailleurs. En incluant l’apport du Canada, les chercheurs universitaires n’ont pas s’inquiéter du financement de leur activité de recherche.
À cela il faut ajouter la construction de 2 pavillons universitaires satellites dont un à Drummondville et l’autre à Sept-Îles, annoncée au cours de l’été qui s’ajoutent aux 279 autres et aux 18 universités.
À l’instar du Conseil de l’enseignement supérieur, le Parti libéral du Québec prône l’abolition des établissements d’enseignement collégial. Cette opération sera le coup de grâce de l’éducation publique des Québécois. D’ailleurs Pauline Marois menace la formation technique en soins infirmiers en éliminant la formation technique en soins infirmiers pour la remplacer par une cheminement universitaire.
Quelle conclusion tirer d’un constat aussi négatif sur l’éducation de base au Québec? Tous les indicateurs montrent la faillite du système d’éducation de base depuis au moins une dizaine d’années. L’absence de volonté à vouloir corriger les immenses lacunes engendrées par la Réforme Marois laisse croire que faillite est voulue et que les Québécois doivent laisser leur institutions à l’élite mondiale.
Le Québec français se déconstruit rapidement et le peuple québécois doit réagir avant que le nombre d’immigrants et d’anglophones ne deviennent majoritaires. Déjà la population migrante comte 714 000 âmes http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_du_Qu%C3%A9bec, tandis que la population anglophone recense 1 058 250 âmes http://fr.wikipedia.org/wiki/Anglo-Qu%C3%A9b%C3%A9cois.
Au rythme de 50 000 immigrants par année, il reste moins peu de temps pour affirmer notre volonté d’imprimer un caractère français au Québec, d’autant que l’école publique depuis la Réforme Marois forme de plus en plus d’analphabètes surtout des Québécois de souche.
Danielle Gagnon
13 septembre 2013


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 septembre 2013

    La manière de faire le compte des analphabètes a peut-être changé entre les références citées, mais il ne faut pas minimiser le fait que 49 % de la population éprouve des difficultés de lecture avec toutes les conséquences pour les individus et la société.

  • Alain Maronani Répondre

    14 septembre 2013

    Il faut faire la différence entre analphabétisme et illetrisme...
    Je fais de l'alphabétisation et on peut trouver à Montréal des gens qui ne peuvent se diriger dans l'espace dans lequel ils habitent qu'à l'aide de signes visuels (présence de dépanneurs, etc...). Vous les installez ailleurs, ils ne sont pas capables de lire le nom d'une rue...Ceci a Montréal en 2012 (dernier exemple vécu).
    L'illetrisme se mesure différement et indique l'impossibilité de faire la liaison entre un texte simple et ce qu'il explique ou demande de faire;
    Documentations sur des appareils ménagers
    Formulaire gouvernemetaux, assurances, etc..
    Au Québec on estime que 40 % de la population est en situation d'illetrisme fonctionnel.
    On peut ajouter que l'illetrisme est également lié très souvent, mais pas toujours, à la situation financière des familles ou des milieux d'accueil.
    On peut donc dire qu'il s'agit souvent d'hérédité, pas dans le sens génétique bien sur, mais dans le sens transmission d'une situation sociale acquise péalablement par les parents, etc...
    On peut parler d'échec scolaire au Québec, les résultats ne sont pas la, mais on constate que l'illetrisme est en progression dans tous les pays industrialisés.

  • Yves Rancourt Répondre

    14 septembre 2013

    Madame,
    Quand vous dites qu'" avant la Réforme Marois, en 1991, le Québec comptait 19% d'analphabètes, vingt ans après son implantation, leur nombre a plus que doublé atteignant les 49%", vous en mettez épais sur le dos de la "réforme Marois" comme vous l'appelez. De toute évidence vous référez à deux modes de calcul de l'analphabétisme, le chiffre de 49%( enquête internationale de 2003) pouvant refléter assez bien la réalité d'aujourd'hui alors que celui de 1991 est basé sur une autre méthode de calcul? Il est logiquement impensable que le taux d'analphabétisme ait cru ainsi au Québec en si peu de temps. J'ai bien lu le rapport de cette enquête internationale de 2003 et, en tout respect, je crois que vous errez en comparant ces deux chiffres.
    La situation que vous décrivez dans votre texte est déplorable et appelle à l'action, mais il ne faut quand même pas l'imputer à la seule réforme Marois. Les États-Unis, ce pays aux institutions d'enseignement prestigieuses, est à 53% et n'a pas été soumis à une telle réforme à ce que je sache.
    Les médias et certains milieux québécois ont tendance à nous faire mal paraître à peu près sur tous les tableaux( éducation, santé, fiscalité, endettement, etc.), en se basant sur des données parfois douteuses. Il y a sans doute beaucoup à faire pour se donner la société que nous voulons mais pourrions-nous, au départ, dresser le bon diagnostic sur les situations que l'on déplore?
    Mes salutations à vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2013

    Vous dites la "faillite d'un peuple", puis la "faillite d'un système d'éducation", je pense qu'il serait juste et bon de faire la nuance.
    Ceci dit, 50% d'analphabètes, est-ce vraiment possible?