Il existe plusieurs jeux de cartes différents qui partagent le nom «dame de pique». Dans certaines versions, la fameuse dame rapporte un gros pointage, dans d’autres, il faut s’en débarrasser à tout prix, mais dans tous les cas la dame de pique constitue une carte fatidique autour de laquelle se bâtit le suspense.
Martine Ouellet serait-elle la dame de pique dans la course à la direction du PQ? Réglons d’abord une chose: ceux qui ne la prenaient pas au sérieux au départ sont déjà confondus. Elle a obtenu plus que le minimum de signatures requises, elle jouit d’une organisation et d’appuis variés, son lancement a été fort réussi, madame Ouellet est bien en selle dans cette course.
Candidate de gauche
Ses idées sont bien arrêtées et représenteraient une radicalisation du PQ sur l’environnement, l’interventionnisme de l’État et l’indépendance. Ses positions lui attirent bien sûr des appuis dans le mouvement syndical et parmi les organismes communautaires. Plus important, ses positions lui permettent de ramener au PQ des brebis égarées qui avaient rejoint Québec solidaire ou Option nationale.
Rien n’est impossible, mais disons que les chances de Martine Ouellet de remporter la course et de devenir la chef du Parti québécois sont minces. Malgré cela, il est hautement probable qu’elle se présentera au fil d’arrivée grandie. Elle aura gagné en notoriété, elle aura avec elle une bonne base de chauds supporteurs, elle aura assez de votes pour qu’on doive la prendre au sérieux.
Choix difficiles
Quel est alors l’avenir de Martine Ouellet? Imaginons le scénario où le favori de la course Pierre Karl Péladeau l’emporte. La situation devient un peu complexe. Une grande partie des militants de gauche ayant supporté madame Ouellet auront passé la campagne à se définir comme étant aux antipodes du candidat issu de la grande entreprise. C’est déjà ce qu’ont fait certains syndicalistes au lancement de la campagne Ouellet ce dimanche.
Pour rester dans le vocabulaire des cartes, monsieur Péladeau se retrouverait avec un dilemme: essayer de faire de Martine Ouellet un atout ou l’écarter de sa main? Pour la convaincre de se rallier à lui, le chef Péladeau devrait lui offrir un poste de prestige et lui faire mille promesses par rapport au programme. Du côté positif, elle peut devenir pour lui une caution morale précieuse. Par contre, s’il la place sur un piédestal et que toutes leurs discussions futures sur le programme tournent au vinaigre, elle deviendrait une épine dans le pied. Pire, cela pourrait finir en un schisme coûteux peu avant les élections.
À l’inverse, la laisser partir dans le décor comporte aussi un énorme risque. Elle pourrait amener avec elle en dehors du PQ tout son courant et figer l’image de Péladeau comme un gars trop à droite. Avec sa notoriété et son expérience ministérielle, elle a tous les atouts pour devenir la future chef de Québec solidaire et aller saigner le PQ à partir de là-bas.
Cette course va brasser les cartes...
La candidate à la chefferie du PQ, Martine Ouellet, peut-elle surprendre?
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