Ce texte constitue la dernière chronique de Patrice Boileau sur Vigile après près de 5 ans de collaboration hebdomadaire. Je ne peux que féliciter monsieur Boileau pour sa fidélité et son travail d'analyse toujours riche en enseignement. Au nom de tous les vigiliens, je lui dis merci et bonne chance dans ses futurs projets.
Bernard Frappier
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[Curieux billet de l’éditorialiste en chef du quotidien La Presse, que celui qu’il a rédigé sur le portail informatique du journal le 7 février dernier->26255]. L’homme semblait vouloir tirer la sonnette d’alarme auprès du clan fédéraliste, celui qu’il défend inlassablement au point de sombrer parfois dans le fanatisme.
Pratte a déploré l’absence de relève au sein du Parti libéral, ou de tous autres organismes qui font l’éloge du fédéralisme canadian. Aucune candidature relevée n’aurait offert ses services dernièrement. Curieuse observation car il n’y a pas si longtemps, le même homme affirmait que l’idée de pays que défendent les souverainistes n’était que le projet d’une génération vieillissante, tellement les têtes grises dominaient les rassemblements partisans. En vérité, bien que souvent en proie à des moyens modestes, c’est le mouvement indépendantiste qui ne cesse de renouveler et de multiplier les moyens de renseigner et de convaincre les gens.
Cette capacité à innover sans cesse et de rafraîchir un discours est le lot de toutes les idées dynamiques qui alimentent l’espoir. Celles qui ne peuvent susciter une pareille créativité trahissent une usure, voire la sclérose. De lourds handicaps qui séduisent guère les esprits forts, ceux que Pratte implorent de militer au sein des troupes fédéralistes. Au Parti libéral de Jean Charest, Philippe Couillard est probablement parmi les dernières grosses pointures que cette formation ait eues dans ses rangs. Les autres sont plutôt des opportunistes qui acceptent de servir la grosse machine à fric fédéraliste, en retour d’une place de choix qui gravite près du pouvoir. Ceux-là sont repérés rapidement puisqu’ils s’expriment approximativement, lorsque questionnés par de véritables adversaires. Il est vrai cependant qu’il est ardu de défendre une option évanescente. Parlez-en aux gens de l’ADQ qui balbutient, lorsqu’incités à expliquer « l’idée autonomiste. »
L’esprit trudeauiste a également transpiré dans le texte d’André Pratte. Exhorter les Québécois à demeurer dans la fédération canadian, afin d’en influencer son évolution, concorde parfaitement avec la philosophie de l’auteur du coup de force de 1982. Son rêve canadian, celui de voir les Québécois participer pleinement à la vie politique de l’espace fédéral, est pourtant une lubie confirmée par les nombreux échecs historiques qui les ont affaiblis. Ainsi, comment André Pratte peut-il croire qu’un statut provincial sied mieux aux francophones pour parvenir à influencer les politiques environnementales d’Ottawa, à la lumière de la conférence ratée de Copenhague? Qu’il soit hors ou dans le Canada, le Québec ne pourra jamais faire fléchir Ottawa et l’Alberta. À cet endroit ne loge pas la priorité des élus de l’Assemblée nationale, de toute manière. Celle-ci vise plutôt l’harmonisation des politiques vertes du Québec avec celles des pays progressistes de la communauté internationale. L’isolement de l’État délinquant finira peut-être un jour par lui faire entendre raison. Honte à lui en attendant! Québec comme Stockholm ou encore Berlin, ne peuvent rien contre l’entêtement canadian.
Voilà probablement pourquoi l’éditorialiste fédéraliste, en guise de désespoir, accuse ultimement le projet indépendantiste de nuire à la cause environnementale! Selon lui, si le Québec sort du Canada, l’absence de sa députation fédérale aux Communes éliminera définitivement tout espoir de voir un jour Ottawa réviser ses politiques en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre! Québec échouera donc dans son vœu d’assainir le climat planétaire! Prodigieux! L’esprit de monsieur Pratte éblouit à nouveau par cet effort imaginatif dont lui seul a le secret! Pour l’heure, comme le Québec est encore une province, l’homme pourra toujours répéter « que le fruit n’est pas mûr » pour justifier l’obstination de l’État fédéral, face aux demandes répétées des Québécois. Certes la formule est archi usée. Mais n’est-ce pas tout ce qu’ont à leur disposition ceux qui croient encore au Canada…
Le ténor fédéraliste qui fausse quotidiennement dans les pages du journal La Presse, a raison de s’inquiéter du manque de renouvellement des porte-paroles du camp qu’il soutient. L’angoisse qui l’habite soudainement découle probablement de l’échec du « fédéralisme d’ouverture » qu’il découvre chez Stephen Harper. André Pratte n’aime pas voir le chef conservateur renoncer au Québec dans l’élaboration de sa prochaine stratégie électorale, lui qui doit se rapprocher maintenant d’une Alberta mécontente. Il trouve peu de réconfort chez les libéraux de Michael Ignatieff car l’habitude centralisatrice de ce parti assombrit davantage l’horizon canadian qui le désole tant.
Le poids lourd du principal quotidien fédéraliste qui endoctrine des Québécois depuis trop longtemps, aura tout de même un bref moment de réjouissance. Les Jeux olympiques d’hiver débutent en effet vendredi prochain à Vancouver. Comme d’habitude, cet événement sportif se veut une formidable tribune fédéraliste où les drapeaux rouges pulluleront pendant 17 jours. Il pourra se divertir de voir les athlètes du Québec enrobés d’étoffes qui réfèrent à un pays anglo-saxon. L’homme pourra momentanément se laisser bercer par cette vague rouge qui déferlera impitoyablement sur le Québec, emportant momentanément la résistance indépendantiste. Malheureusement pour lui, il la retrouvera après la compétition parce que celle-ci, comme il l’a constaté, peut se renouveler.
Patrice Boileau
La crainte d'André Pratte
(dernière chronique)
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
21 mars 2011Souhaitons que, comme il le dénonce avec André Pratte, M. Boileau puisse continuer d'utiliser ses classes d'histoire pour amener des jeunes ados naïfs à partager sa vision nationaliste et social-démocrate du monde, à dire à des centaines d'étudiants chaque année que cela soit le meilleur des mondes, son juste milieu, à défaut d'aller dans le détail dans des idéologies plus ouvertes, plus tolérantes.
Archives de Vigile Répondre
27 décembre 2010La mécanique de la propagande de Gesca et comment La Presse applique cette propagande dans ses pages
http://antipropagande.blogspot.com/2010/10/59-0-pour-propagande-canada.html
Comme vous pourrez le constater tout les coups sont permis da la part des fédéralistes engagés par Gesca comme Lysiane Gagnon,Pratte ,Dubuc et cie.
C'est une véritable perte de temps que de répondre a ces individus qui ont reçu comme mission de Gesca d'utiliser tout les moyens de propagande disponible pour arriver a leur fin.
Et la seule mission de ces fédéraliste radicaux a gage de la Gesca-po de Paul Desmarais est de travailler as empêcher les Québécois de se doter de ce qui leur revient de droit:un pays normal.
Pour eux c'est une guerre sainte de tout les instants
Une belle recherche de Claude Boulay qui démontre le coté tres sombre de ce journal ou ce ce que j'appelle : Le livre noir de l'information de La Presse .
Tout les André Pratte et Lysiane Gagnon n'ont absolument aucun scrupule a scribouiller leur propagande fédéraliste a tout les niveaux dans ce journal.
Cet organne de propagande est une véritable honte pour la liberté de l'information.
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2010Merci à Patrice Boileau de nous avoir gratifiés de ses analyses politiques.Souhaitons nous qu'il puisse continuer à oeuvrer pour l'indépendance du pays «Québec» qu'il chérit depuis ses années, de presque «enfance». Jacques Bergeron, Ahuntsic, MOntréal