Les indépendantistes n’attendent pas d’un parti qu’il les fasse rêver
éternellement d’indépendance, mais qu’il la réalise une fois élu au
gouvernement. L’étapisme référendaire ne mène nulle part. Cette stratégie
nuit à l’atteinte de notre objectif. En 1995, les forces antidémocratiques
d’Ottawa et du « Corporate Canada » nous ont volé le référendum. Depuis, le
PQ, bien qu’ayant été aux commandes de l’État jusqu’en 2003, n’a pas su
reprendre l’initiative. Son attentisme a fini par diviser le mouvement
national. En termes réels, plus de la moitié des indépendantistes n’ont pas
voté pour le PQ en 2003 et 2007.
Maintenant, le PQ de Madame Marois nous prouve qu’il est incapable de se
débarrasser du boulet étapiste et de ses ornières canadiennes afin de
combattre le système post-impérial qui nous enferme. Par son projet de loi
sur l’identité, le PQ nous propose rien de plus qu’un accommodement avec le
Canada. C’est la confirmation du retour de l’affirmationnisme. Prisonnier
du cadre conceptuel canadien, le PQ nous propose un simple réaménagement de
notre espace provincial, confirmant ainsi notre statut d’éternel
minoritaire. L’identitaire sert de paravent à l’incapacité du PQ à
reprendre la lutte de libération nationale de notre peuple. C’est le Québec
qui se joue la comédie de la liberté, attaché dans la camisole de force
canadienne!
À l’ère de la mondialisation, les Québécois n’ont pas besoin d’affirmer
leur identité dans le Canada, mais bien de se gouverner eux-mêmes afin de
favoriser le développement du plein potentiel économique, social et
culturel de leur nation; en adoptant toutes leurs lois, en prélevant tous
leurs impôts, en signant et ratifiant eux-mêmes les traités internationaux
et en s’exprimant librement sur la scène internationale. Ottawa détourne
notre économie, étrangle fiscalement le Québec et travaille à notre
folklorisation progressive en instrumentalisant l’immigration ; et nous
devrions l’accommoder?!
C’est l’indépendance qui nous permettra d’assurer la pérennité de notre
langue, de notre culture et de notre identité en Amérique du Nord, et non
une simple citoyenneté interne à la Pauline Marois et une constitution
provinciale auto-restrictive à la Daniel Turp qui risquent de consacrer
notre adhésion tacite à la Constitution canadienne de 1982 que nous avons
toujours explicitement refusée. Avec la stratégie de Pauline Marois, le
Québec s’auto-pelure-de-bananise!
La Charte canadienne des droits et libertés contrecarre la volonté
démocratique du peuple québécois exprimée par ses représentants de
l’Assemblée nationale. Le gouvernement des juges nommés par le fédéral
(Cour suprême, Cour d’appel et Cour supérieure) usurpe notre démocratie.
Jour après jour aux forums publics de la Commission Bouchard-Taylor, les
Québécois, qu’ils soient de souche ou d’origine étrangère, condamnent le
multiculturalisme canadien et disent que nous devons réaliser
l’indépendance du Québec afin de pouvoir renforcer la Loi 101, abolir les
accommodements religieux et contrôler entièrement notre immigration pour
intégrer les nouveaux arrivants à notre nation et non à celle d’à côté. Par
la même occasion, ils dénoncent le manque de volonté politique de nos élus.
Pour en finir avec le multiculturalisme, le chartisme de Trudeau et le
gouvernement des juges, nous devons nous gouverner nous-mêmes. Pauline
Marois, qui prétend vouloir écouter le peuple, ne semble pas avoir entendu
la solution avancée par ces nombreux citoyens.
Le Parti indépendantiste, lui, propose exactement ce que ces Québécois
demandent : l’indépendance dès la prise du pouvoir. Fini les demi-mesures
et les faux-fuyants faussement nationaux. Une fois élu à la majorité des
sièges, le P.I. déclarera l’indépendance et fera adopter une Constitution
provisoire d’État indépendant par l’Assemblée nationale. Par la suite, il
mettra en place une assemblée chargée d'élaborer un projet de Constitution
permanente à soumettre à la ratification du peuple. Cette méthode
d’accession à l’indépendance est légitime, légale et démocratique. Elle
respecte les règles de notre régime parlementaire qui, non seulement fait
la fierté des Québécois, mais qui est reconnu de par le monde comme étant
un exemple de démocratie.
Le P.I. fait confiance à l’intelligence des Québécois. Si ces derniers
décident, en pleine connaissance de cause, d’élire un gouvernement
majoritaire du P.I., ce dernier réalisera l’ensemble de son programme. Le
contraire serait antidémocratique. Le P.I., c’est le choix électoral de
l’indépendance, pas un demi-choix.
Les indépendantistes n’ont plus à se satisfaire des politiques défensives
du PQ. Ils ont maintenant le P.I. pour enfin passer à l’attaque. Le Québec
n’a pas besoin d’une citoyenneté interne, ni d’une constitution
provinciale, mais d’une véritable citoyenneté et d’une Constitution d’État
indépendant. Les Québécois ne forment pas une ethnie, ni une communauté, ni
une société distincte, mais une nation. En menant un combat soutenu et
continu pour l’indépendance, le P.I. entend réunir le mouvement national.
Nous allons remettre l’indépendance au centre des débats politiques et au
cœur des campagnes électorales sans nous excuser de vouloir l’indépendance
de notre nation. L’accommodement avec Ottawa et l’ordre constitutionnel
canadien doit cesser.
Avec le Parti indépendantiste, le Québec deviendra enfin un pays libre qui
rayonnera dans le monde entier. Le Parti indépendantiste entend inscrire le
Québec dans le cours normal de l’Histoire des peuples. Cela fait 400 ans
que le peuple québécois développe son État. Il est plus que temps qu’il
réalise son indépendance!
***
ÉRIC TREMBLAY
Porte-parole du Parti indépendantiste
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
La "citoyenneté interne" - un autre hochet péquiste
Comment le PQ joue l'identitaire contre l'indépendance
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
4 novembre 2007Je me demande comment un parti, le PI, qui ne pratique pas la démocratie interne, et qui ne fait pas confiance à ses militants, peut ensuite prétendre faire confiance à l'intelligence des Québécois. Il y a quelque chose qui cloche profondément ici. Pour ma part, je ne crois pas en votre discours.
La crédibilité d'un parti lui vient beaucoup du traitement qu'il fait de ses militants. Mon expérience avec le PI me dit que ce dernier n'a pas besoin de militants mais de soldats prêts à exécuter ce qui a été pré-mâché et pré-digéré par ses porte-parole qui se sont emparés du titre de chefs, et qui exercent le leadership de type autocratique.
Comment croire, après cela, que les Québécois peuvent trouver leur place dans ce pays préparé par le PI?
Nous, à l'Union Démocratique pour l'Indépendance du Québec, invitons les indépendantistes Québécois à façonner dès maintenant, de concert avec nous, le véhicule politique qui les mènera à l'indépendance du Québec.
Pour information: www.udiq.org
Suzanne Lachance
Membre de l'UDIQ
Raymond Poulin Répondre
3 novembre 2007Au départ, le P.I. — c'est-à-dire ses fondateurs — s'est donné un programme simple et dans l'ensemble réaliste, sauf sur l'essentiel: sa démarche d'accession à l'indépendance, que je n'approuve pas davantage que l'anonyme "Démocrate", et pour les mêmes raisons. J'avais joint les rangs de ce parti et contresigné sa demande de reconnaissance par le DGE en espérant qu'un congrès de fondation adopterait le programme tout en transformant la démarche proposée, par exemple en une élection à la majorité absolue en sièges et en suffrages, majorité atteinte par le P.I. ou, à défaut, par une coalition de partis indépendantistes ayant proposé la même démarche pendant la campagne électorale. À compter du moment où plus d'un parti indépendantiste serait sur les rangs, la probabilité que l'un d'entre eux rallie la majorité des suffrages et des sièges me paraît d'ailleurs carrément utopique, et il serait criminel de rater l'occasion d'agir à cause de querelles de clocher ou de confrontations égotistes.
La déclaration d'Éric Tremblay semble établir que la position actuelle du P.I. n'est pas négociable. Si tel est bien le cas, je ne me considère plus comme membre du parti.
Je comprends l'impatience de ses fondateurs et l'urgence de l'indépendance, mais on ne peut se permettre de la proclamer dans des conditions telles qu'elle serait suivie d'un désaveu sur le plan international ou, au minimum, d'une situation bloquée pour très longtemps entre le Canada et le Québec, ce qui nuirait infiniment plus au Québec que de piaffer quelques années de plus. On ne joue pas à la roulette russe avec l'avenir d'une nation.
Raymond Poulin
Archives de Vigile Répondre
3 novembre 2007Salutation citoyennes et citoyens,
Au-delà de l'argumentation propre à l'approche électorale propre au PQ et au PI, il n'en demeure pas moins incontournable de répandre la pensée patriotique via la distribution de la presse indépendantiste.
Vigile s'occupe de l'aspect virtuel, internet, c'est indispensable, en effet. Mais d'autre part, il faut que la presse indépendantiste se développe dans l'espace public... Et c'est là le rôle joué par "Presse Québécoise", notamment...
Le travail de terrain est complémentaire à ce que brasse le PI en idées de libération nationale...
Archives de Vigile Répondre
2 novembre 2007Votre lecture des projets de loi de Mme Marois me semble juste. Par contre, votre approche pour réaliser l'indépendance enferme votre parti dans le Canada, comme le font les projets de loi du PQ. En effet, en procédant sans soutien majoritaire, votre parti se met à la merci d'une acceptation du Canada de la démarche que vous envisagez réaliser.
Vous devez savoir que le système parlementaire britannique que vous évoquez opère uniquement à l'intérieur du cadre étatique reconnu, ici celui d'une province. Hors de ce cadre, les décisions des parlementaires deviennent sujettes à la caution de l'autorité établie sur un territoire donné, qui est le Canada. Ce fut le cas avec la Loi 101 comme ce sera le cas avec les projets péquistes de citoyenneté. Encore plus avec une déclaration unilatérale d'indépendance.
Cela étant, vous devez aussi savoir que le Canada ne s'est pas affranchi de la Grande-Bretagne par une simple décision de ses parlementaires. Il a pu le faire parce que la Grande-Bretagne a donné son aval et que cet aval est nécessaire pour une reconnaissance des membres des membres des Nations unies.
Alors, que fera votre parti en cas de refus de négocier de la part du Canada ? Comment va-t-il procéder pour rapatrier les impôts, assurer l'autorité sur le territoire du Québec, négocier des ententes avec ses partenaires économiques hors Canada, obtenir une reconnaissance des membres des Nations unies et convaincre le peuple québécois de le suivre alors qu'une majorité de Québécois et de Québécoises estiment qu'un soutien majoritaire des électeurs est un minimum pour enclencher le tout ?
En d'autres termes, de quelle façon votre parti entend réaliser la démarche qu'il privilégie sans avoir l'aval du peuple québécois ? Entend-il utiliser la force ? Laquelle ?
Archives de Vigile Répondre
2 novembre 2007Que Rambo, dont on ignore le nom, prouve que le PQ est un parti indépendantiste. Et que Pauline mette sur la table les façons de faire le pays dont nous rêvons. Le PQ a tellement louvoyé depuis 40 ans qu'il est impossible maintenant de lui faire confiance. Libre à vous, cher monsieur, de poursuivre le fantôme. Vous aurez de la difficulté à l'attraper. Il s'appelle «rêve mal défini».
Et je signe, sans honte.
Nestor Turcotte
Matane
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
2 novembre 2007PAULINE PARATONNERRE
Gens du pays, je n’a vais pas encore compris. Mais comme nous sommes entre nous, je peux maintenant m’ouvrir : plus vous agressez Pauline, plus vous lui pavez la voie vers le pays. Et si la manœuvre n’est pas de collusion, elle profite bien aux deuxième parti d’opposition. Celui-ci profite actuellement de votre effet repoussoir dans l’électorat, toujours modéré. C’est la classique rivalité R.I.N./R.N. puis Bourgault/Lévesque, que ce dernier utilisait pour l’effet contraste entre lui et un parti plus radical que lui.
La population québécoise, qui n’a même pas voté positivement à un référendum à question molle, aurait encore besoins d’un puissant électro-choc pour adopter en bloc un programme qui promet la scission radicale d’avec le Canada le lendemain du vote…
Cette approche fera paraître beaucoup plus modéré le parti aguerri ayant préparé les mentalités par des gestes souverains à l’intérieur même du carcan canadien, pour indiquer la voie amorcée, sous le modèle de la loi linguistique améliorée (CEGEP FRANÇAIS). A l’ombre du projet militaro-territorial (M. Sauvé), Pauline ne sera plus la cible des terroristes du « SUBURBAN » à cause d’un simple condition d’admission à la citoyenneté québécoise. Espérant la disqualifier ainsi sur un projet d’intégration des immigrant à la culture française, Charest a même ressuscité H. Galganov, West Islander exilé mais qui semble avoir cassé sa chaîne… Ainsi, pendnat qu’il se fera les crocs sur le P.I., Pauline sauvera ses mollets et son projet. Mais de grâce, sortez sur la place publique! Allez y faire rouler vos muscles pour que le contraste produise son effet. Harper/Charest, incestueux couple mange-Québécois, trouveront bien anodine la clause « français approprié » lorsqu’ils vous entendront qualifier le projet de « constitution provinciale » pour promulguer une rupture nette avec la vague canadianisante. Vous endiguerez toutes les rages qui s’abattent maintenant sur Pauline, devenue le paratonnerre des indépendantistes embusqués. Tous ceux qui bénéficient de notre faiblesse dans les loi linguistiques démenbrées, tous les privilégiés des droits acquis en anglais : écoles/universités, radio/t.v., journau/net, qui pleurnichent quand leur pôpulation diminue et que des écoles ferment, nous rendent responsables de leur diminution relative. Pendant que le P.I. s’occupera à les remettre à la raison, l’équipe en place établira les bases, de l’intérieur même du Canada, des structures libératrices que la population fera siennes : Constitution du Québec; Définition de l’identité; Politique de choix d’immigrants et de leur acclimatation.
Le Québécois rassuré perd maintenant ses peurs, ne recule plus quand Charest réclame de nous écraser pour ne pas paraître mal la l’étranger. Peu de gens croient vraiment en l’autonomie des néo-bourrassistes ni en un quelconque respect que nous procurerait Charest de la part du Canada. De même, la dispersion des Québécois parmi les néo-partis-pissenlits-indépendantisants découragent devant l’harassante tâche de REPARTIR À ZÉRO. N’avez-vous pas écrit, M. Éric, le 23 juil. Dernier, que d’ici 2010, le Québec deviendrait protectorat étatsunien s’il n’a pas fait son indépendance d’ici là? Alors « ça urge! » (3 ans !)
Il ne nous reste PAS 10 ans, ni même 5 : Le prochain scrutin est à nos portes. Pour enlever à Pauline toute tentation d’étapisme, il suffit d’un vote indépendantiste UNIFIÉ et MASSIF! Le pays est mûr, c’est pourquoi on tente de noyer son identité. Un parti est bien en selle à l’Assemblée nationale. Peu importe la couleur de cheveux de la chef. Ce parti descend en droite ligne de René Lévesque, pour ceux qui aiment l’évoquer ces jours-ci. Que les déçus, les blessés par conflits personnels, les découragés remettent la CAUSE par-dessus tout et gardent le cap tous ensemble pour qu’arrive le grand soir. Il sera toujours temps, ensuite, de former de nouveaux groupes de débat, pour les modalités d’application dans la vie quotidienne d’un pays libéré.
Rambo.
Archives de Vigile Répondre
1 novembre 2007Je ne sais pas si, comme vous dites, le Parti Indépendantiste inscrira le Québec dans le cours normal de l'histoire des peuples.
Quoi qu'il en soit, continuez. Il existe en ce moment un espace qui ne demande qu'à être comblé, cultivé et agrandi, par un discours résolument et sereinement indépendantiste. Votre démarche est donc essentielle, puisque par manque de clairvoyance le PQ choisit de passer son tour, et de jouer au nationalisme compensatoire.
À l'heure actuelle, les arguments pour l'indépendance foisonnent, tandis que les tenants de l'extinction tranquille en sont toujours aux mêmes vieilles campagnes de peur. On nous passe des reprises, chez les chantres du statu quo.
Le Québec parvient maintenant à se concevoir comme nation, ce n'est pas rien, et cela trouve même écho dans la bouche du chef de l'état canadien.
Il faut maintenant dédramatiser l'indépendance, la débarrasser du parfum de radicalisme que lui accollent ses adversaires. Il faut en montrer le lustre et la noblesse, qu'elle revêt partout ailleurs dans le monde.
L'attentisme et les hésitations du PQ, au contraire, contribuent à rendre la chose suspecte.
Si votre parti parvient à se construire en évitant les excès de langage émanant parfois des formations marginales -- qui, de ce fait, le restent --, il peut devenir, au minimum, une force de réalignement du discours politique québécois en faveur de l'indépendance nationale.
Les consciences sont prêtes, le champ est libre.