La caravane des migrants

9f2d72c150e9e52677598ea107cb9b6c

« L’immigration massive est le grand enjeu de notre siècle. »

Avec un mélange de fascination et d’incrédulité, la planète suit la marche des 7000 migrants honduriens qui ont entrepris de remonter vers le nord jusqu’aux États-Unis, pour y demander l’asile.


Les médias traitent l’avancée de cette colonne­­­ de miséreux avec une complaisance humanitaire militante, comme si nous ne pouvions qu’accompagner mentalement les migrants.


Convenons-en : cette caravane dépenaillée exprime une indéniable détresse.


Honduras


Inversement, les médias mettent en scène l’inhumanité de Donald Trump, qui refuse d’accueillir les migrants, mais plus encore, déploie des troupes à la frontière et multiplie les déclarations franchement scandaleuses pour dire qu’ils ne passeront pas.


Devant ce scénario, toujours le même, nous sommes invités à nous solidariser avec la colonne des « réfugiés » et à nous indigner contre le président américain.


Mais les choses sont un peu plus compliquées.


Car imaginons que les pays occidentaux consentent demain matin à l’arrivée massive des populations qui ne rêvent que d’y migrer. Des centaines de colonnes migratoires se lèveront alors pour entamer leur ruée vers le nord et le phénomène deviendra encore plus immaîtrisable qu’il ne l’est maintenant. Ce serait une catastrophe intégrale.


Il suffit de s’intéresser au mauvais sort qui frappe l’Europe pour s’en convaincre. Que chacun de ceux qui cherchent à la rejoindre clandestinement ait de bonnes raisons personnelles de le faire ne change rien au fait que l’immigration massive déstructure très gravement les pays qui la subissent. Les peuples ont devant cette pression migratoire une réaction de défense expliquant l’actuelle poussée de ce qu’on appelle les populismes. La peur de devenir étranger chez soi domine notre temps.


Quoi qu’on en dise, l’arrivée massive de migrants décidés à s’imposer de force dans un pays qui n’entend pourtant pas leur en accorder l’autorisation est anxiogène. Les migrants qui annoncent qu’ils s’installeront aux États-Unis, qu’ils le veuillent ou non, se présentent avec une posture plus qu’agressive.


L’immigration massive est le grand enjeu de notre siècle. À bien des égards, l’idéologie dominante veut limiter la capacité des États à maîtriser leurs frontières au nom d’un pseudo « droit international » qui s’élabore loin des parlements nationaux.


On assiste aussi à un détournement à grande échelle du droit d’asile, comme nous l’avons vu au Québec avec le chemin Roxham en Montérégie depuis deux ans.


Le droit d’asile n’a pas été pensé pour réguler de grandes poussées migratoires comme celles d’aujourd’hui. À bien des égards, il est caduc et chaque État est appelé à reprendre le contrôle de sa souveraineté pour définir dans quelle mesure et dans quelles proportions il se sent capable d’accueillir des migrants. Ce n’est ni à l’ONU ni à ses agences militantes « spécialisées » ultra-idéologiques que ce mandat revient.


Réfugiés


S’installer en Occident n’est pas un droit. Certes, nos pays ont le devoir moral d’accueillir d’authentiques réfugiés, comme Asia Bibi, aujourd’hui victime du fanatisme islamiste au Pakistan. Mais ils auraient tort d’abolir leurs frontières au nom d’une conception de l’accueil transformé en absolu moral poussant à l’autodestruction par grandeur humanitaire.


Ils ne serviraient personne, ni leurs citoyens ni les migrants.