Il y a deux mille fonctionnaires de plus depuis que la CAQ est au pouvoir. Le parti du contrôle des dépenses. Le parti de l’efficacité qui devait comprimer les coûts pour soulager les contribuables surtaxés. Un parti plein de gens issus du monde des affaires et de la gestion qui devaient apporter à l’État rigueur et discipline.
Précision importante : ce dossier du Journal porte sur le nombre de FONCTIONNAIRES. Ne pas confondre avec la notion d’employés du secteur public. Cela ne comprend pas les infirmières, les enseignants ou les préposés en CHSLD. Le chiffre de deux mille supplémentaires décrit bel et bien un grossissement de la fonction publique.
Nulle part dans le programme de la CAQ vous ne lirez une intention de grossir le nombre de fonctionnaires. Durant la dernière année, personne à la CAQ ne s’est levé un matin avec l’intention de gonfler une structure de l’État. Probablement que si l’on avait interrogé les nouveaux élus de la CAQ le soir des élections, ils auraient dit souhaiter un amincissement de l’appareil gouvernemental.
Je vais aller plus loin. Je suis à peu près convaincu que la quasi-totalité des ministres et députés de la CAQ ont appris l’augmentation du nombre de fonctionnaires dans Le Journal d’hier. Eh oui ! Comme vous, en même temps que vous, en ouvrant leur Journal. Certains d’entre eux ont sans doute été déçus et choqués de la chose.
Mais comment ???
J’entends votre question. Alors si personne dans le nouveau gouvernement élu ne souhaitait une telle augmentation, comment cela a-t-il bien pu se produire ? Ma réponse est simple et bête. Le gouvernement de la CAQ a cligné des yeux.
En début de mandat, le gouvernement s’est concentré à prendre les commandes de la machine sans trop faire d’erreurs. Il a mis peu l’accent sur la réduction des dépenses, surtout que le gouvernement jouit de surplus budgétaires.
L’erreur ici serait de penser que lorsque le gouvernement ne fait rien de spécial, la fonction publique reste stable. Au contraire, la machine gouvernementale a une propension naturelle à toujours s’étendre. Il y a toujours des besoins. Il faut que le premier ministre et le président du Conseil tiennent le robinet à deux mains seulement pour empêcher que ça ne grossisse.
Du déjà-vu
Il y a toujours une bonne raison pour embaucher davantage dans les ministères. Cette année, c’était l’arrêt Jordan qui mettait de la pression sur la Justice et les réfugiés sur l’Immigration. L’année prochaine, ce sera autre chose. Puis on crée des postes permanents pour des besoins temporaires. On accorde la sécurité d’emploi.
Les résultats de cette première année auront servi toute une leçon au gouvernement de François Legault. Réduire la taille de l’État constitue une tâche herculéenne. Pour l’instant, ils ne semblent même pas capables de la stabiliser. La tâche se complexifie encore en présence de surplus budgétaires.
L’existence de gros déficits calme les ardeurs. Mais le fait que nous soyons surtaxés s’oublie vite.