La nouvelle candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Bertrand, Nadine Girault, était libérale et voulait se présenter dans la circonscription de Verdun lors de l'élection partielle de 2016.
C'est la candidate elle-même qui l'a confirmé samedi, à l'ouverture du congrès national de la CAQ à Lévis.
D'origine haïtienne, Nadine Girault a dit qu'elle appuyait son amie, l'actuelle ministre libérale de l'Économie, Dominique Anglade.
"Dominique et moi, on se connaît depuis très longtemps, nos parents se connaissaient, et c'est sûr que quand on a une amie qui se présente en politique, on l'appuie, a-t-elle déclaré. Même quand j'ai pensé à faire le saut en politique, la première personne que j'ai appelé, c'est elle, c'est sûr, pour avoir de l'information, pour voir comment ça fonctionne, pour avoir des idées."
Elle a expliqué en conférence de presse samedi, aux côtés du chef caquiste François Legault, qu'elle s'est peu à peu éloignée des libéraux, qui sont "déconnectés" de la population et "arrogants", selon elle.
Surtout, c'est le comportement du premier ministre Philippe Couillard et de son équipe après la tuerie à la Grande Mosquée de Québec qui l'a répugnée. "Je n'ai pas du tout apprécié la façon dont ils ont réagi", a relaté celle qui, jusqu'à vendredi, siégeait au conseil d'administration d'Investissement Québec.
Selon elle, les libéraux ont refusé d'accepter "la main tendue" des partis d'opposition, qui voulaient adopter le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse et interdire le port de signes religieux ostensibles aux employés de l'État qui exercent des fonctions coercitives, comme les juges, les procureurs de la Couronne, les policiers et les gardiens de prison, comme le préconisait le rapport Bouchard-Taylor.
Mme Girault s'est aussi dite déçue des positions du gouvernement Couillard en santé. Fille de médecin, elle a analysé que le réseau était actuellement "à bout de souffle" et l'accès aux médecins de famille "encore trop difficile".
"Les aînés ne reçoivent pas non plus encore toute l'attention et la qualité des soins dont ils ont besoin, et ça, je l'ai vécu de façon très très personnelle il y a quelques années avec mon père", a-t-elle dit.
Samedi, la CAQ a aussi annoncé la candidature de Stéphane Le Bouyonnec dans la circonscription de La Prairie. Actuellement président du parti, M. Le Bouyonnec avait été élu par à peine 75 voix devant le péquiste Pierre Langlois aux élections générales de 2012 avant de mordre la poussière face au libéral Richard Merlini aux dernières élections de 2014.
Il était péquiste avant de devenir caquiste, a concédé M. Legault, qui a dû encore une fois défendre les convictions de son parti.
"C'est normal qu'il y ait des gens qui ont d'abord été au Parti libéral ou au Parti québécois, et on a deux exemples ici aujourd'hui, a-t-il affirmé. C'est ça qui est la force de la CAQ. On est une coalition qui met de côté les vieilles chicanes fédéralistes-souverainistes, qui dit: 'Nous, on est nationalistes'. C'est le Québec d'abord à l'intérieur du Canada."
Si le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ) l'attaquent aujourd'hui, c'est parce qu'ils sont "un peu perdus", car pour la première fois depuis 50 ans, l'élection portera sur autre chose que la question constitutionnelle, a lancé M. Legault.
Le PLQ vient de lancer un site web dans lequel il s'attaque à la crédibilité de la CAQ et de son chef. Le site "testdecredibilite.com" fait état des promesses de la CAQ et tente de démontrer l'impossibilité de les réaliser.
Réunis en conseil national samedi à Drummondville, les péquistes ont quant à eux répété que les Québécois réaliseront que la CAQ est un "mirage" et que les convictions de François Legault ne sont pas sincères.
"Ils essayent de revenir aux vieilles chicanes, mais ça n'intéresse pas les Québécois", a répondu M. Legault.