QUÉBEC – Les dirigeants de la Caisse de dépôt et placement donnent l’impression d’être des «gagnants à vie», déplore Québec solidaire après des révélations à propos d'une juteuse prime empochée par le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, à son départ de l’organisme.
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«Il n’y a personne dans la société au Québec qui a droit à ce genre de traitement ou à peu près. C’est totalement inapproprié, c’est exagéré», a dit le député de Rosemont, Vincent Marissal, en entrevue.
Lundi, le quotidien «La Presse» a révélé que l’actuel président du Conseil du trésor et ancien numéro 3 de la Caisse, Christian Dubé, avait reçu une prime de 1,1 million $ lorsqu’il a quitté la Caisse pour se présenter dans la campagne électorale sous les couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Lorsqu’interrogé par «Le Journal» lundi, Christian Dubé a indiqué que c’est parce qu’il est parti à la retraite qu’il a eu droit à sa prime de rendement pour l’année dernière, et ce, même s’il a quitté la Caisse en septembre 2018.
Mais celui-ci «joue sur les mots» avec une telle affirmation, a soutenu Vincent Marissal en rappelant que le président du Conseil du trésor s’était lancé en politique dès le lendemain de son départ à la retraite.
«Je me souviens qu’on avait présenté M. Dubé comme quelqu’un qui sacrifiait un gros salaire à la Caisse pour faire de la politique. [...] Si c’est ça se sacrifier, je voudrais savoir à quelle heure le prochain sacrifice, car il y aura bien des volontaires», a souligné en entrevue le député solidaire.
Vincent Marissal se questionne également sur la transparence du «bas de laine» des Québécois puisque les rapports annuels de l’organisme ne faisaient aucunement mention de la prime reçue par Christian Dubé.
«Il y a quelque chose qui cloche au royaume de la caisse. On ne peut pas donner des primes comme ça et ne pas les afficher, c’est le genre d’information qui devrait être publique», estime le député solidaire.
Il en appelle au ministre des Finances, Éric Girard, et au futur remplaçant de l’actuel grand patron, Michael Sabia, dont le départ de l’organisme est attendu pour février, pour revoir le mode de rémunération des patrons de la Caisse.