La bombe à retardement

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Le simple fait que Barrette songe à se présenter démontre l'état catastrophique dans lequel se trouve son parti



Au conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ), ça ne se bousculait pas au portillon de sa future chefferie.




Après le désistement d’André Fortin et de Pierre Moreau, les libéraux doivent se contenter des restants de la CAQ. Exception faite de la jeune députée Marwah Rizqy, les possibles poulains à la succession de Philippe Couillard sont tous issus du sérail ADQ-CAQ : Sébastien Proulx, Dominique Anglade et Gaétan Barrette.




Il n’y a pas de hasard ici. N’ayant plus que 10 % d’appuis chez les francophones, les libéraux veulent dorénavant une ou un chef « nationaliste ». Soit l’antithèse de Philippe Couillard. Malchanceux, les voilà néanmoins piégés par le retour du débat sur les signes religieux, courtoisie du projet de loi 21 du gouvernement caquiste sur la laïcité.




Les aspirants-chefs défroqués de la CAQ optent pour le « compromis » Bouchard-Taylor. Marwha Rizqy et de nombreux membres du PLQ préfèrent le statu quo. Or, ce qu’il faut surtout comprendre est ceci. Le piège que leur a tendu la CAQ sur le dossier des signes religieux est aussi une véritable bombe à retardement. Car, nonobstant la position de la prochaine ou du prochain chef du PLQ sur le sujet, un pire guêpier encore l’attend.




Gros problème




Je m’explique. Le premier ministre François Legault a décidé de protéger son projet de loi 21 des tribunaux en ayant recours aux clauses dérogatoires des chartes canadienne et québécoise des droits. Le hic ? La clause dérogatoire canadienne a une durée de vie de cinq ans. Après quoi, le gouvernement qui l’a invoquée doit décider s’il la reconduit ou non pour un autre cinq ans.




Résultat : aux élections de l’automne 2022, quel que soit son chef, le PLQ devra statuer si, dans l’éventualité où il prenait le pouvoir, il reconduirait ou non cette même clause dérogatoire en 2024. La réponse, on la connaît. Le PLQ étant opposé au projet de loi 21, ce serait « non ». Or, le vote francophone dont il a besoin est majoritairement favorable à ce dernier.




À moins que des dérapages majeurs ne se produisent dans les mois suivant son adoption ce printemps, cet appui a de bonnes chances de se maintenir. Ce qui, aux élections de 2022, risque de poser un très gros problème aux libéraux chez les francophones. Le piège de la décision à prendre sur la clause dérogatoire se refermerait en effet sur le PLQ.




Le boulet Barrette




Que l’ex-ministre Gaétan Barrette songe à briguer la chefferie libérale est l’ultime preuve de sa déconnexion totale de la réalité. L’homme est responsable du massacre des services sociaux. Un massacre dont les plus vulnérables – enfants violentés, aînés et déficients intellectuels -, ont le plus durement écopé.




Je persiste et signe. Avec Philippe Couillard, il a anéanti ce qu’il restait encore d’humanisme dans nos services sociaux. S’il n’avait qu’une once d’honneur, au lieu de faire des blagues et de se voir chef, il devrait se mettre à genoux pour implorer le pardon des Québécois, puis quitter l’Assemblée nationale.