Les crises présentent un avantage. C’est là que la véritable nature des gens se révèle. On peut distinguer l’ami fidèle de l’opportuniste, le compagnon loyal du déserteur. On sait alors qui est formidable, et qui est fort minable. C’est valable au niveau individuel, mais ça l’est également au niveau social.
L’hécatombe dans les CHSLD en est la preuve.
Confiance
L’élite politique est toujours prompte à nous faire miroiter monts et merveilles. En matière de soins pour les aînés, chaque gouvernement y est allé de déclarations ronflantes sur fond de solidarité, de compassion et d’humanité. Et chaque fois, nous y avons cru. Peut-être par naïveté, sans doute par bienveillance, nous leur avons fait confiance.
Puis, le coronavirus est arrivé. La boîte de Pandore s’est alors ouverte et la tempête d’émotions a débuté.
On a alors compris que les ministres Blais et McCann, ainsi que leurs prédécesseurs, savaient pertinemment que le système présentait des lacunes inadmissibles. D’ailleurs, comment auraient-elles pu l’ignorer alors que les CHSLD font régulièrement les manchettes ?
Et quelle ne fut pas l’indignation lorsqu’on a appris que la ministre McCann aurait envoyé, le 25 mars, une missive aux CHSLD leur indiquant que les résidents atteints de la COVID-19 « doivent demeurer dans leur centre » et n’être conduits à l’hôpital « que de façon exceptionnelle ». Qui sait combien de vies auraient pu être sauvées sans cette irresponsable consigne ?
Imposteurs
Maintenant que la vérité a éclaté, c’est la panique. Les coupables tentent désespérément de colmater les dégâts et de nous faire oublier leur responsabilité.
L’État s’efforce d’entretenir son image de protecteur bienfaisant. Mais en réalité, c’est un lâcheur. La crise a révélé que des imposteurs sont en position de pouvoir. Ils ont été incapables de protéger les plus vulnérables dans des contextes financier et sanitaire avantageux. Attendons-nous donc à pire maintenant qu’une crise des finances publiques se dessine !