L’opposition tente de négocier un retour en Chambre le 10 mars

Ceci permettrait l’adoption du projet de loi 52... et la comparution du couple Marois-Blanchet

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Les «sparages» de Philippe-Flop et du faiseur de mirages

En faisant obstacle à l’adoption du projet de loi sur les soins de fin de vie et en convoquant Mme Marois et son époux, Claude Blanchet, en commission parlementaire, le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec ont ouvert les hostilités. La campagne électorale est lancée.
Québec — La rupture entre le gouvernement minoritaire et les partis d’opposition est scellée. Ainsi, peu de députés escomptent un retour à Québec après de la relâche parlementaire de deux semaines, c’est-à-dire le lundi 10 mars. Pourtant, le PLQ et la CAQ ont suggéré vendredi au Parti québécois de soumettre aux voix le projet de loi sur les soins de fin de vie (52) et de permettre de mitrailler de questions le couple Marois-Blanchet en commission parlementaire à ce moment-là. « Si elle veut déclencher des élections, qu’elle[Mme Marois] les déclenche le 13 [mars], ce qui nous permettrait de revenir le 10 [mars] pour la commission parlementaire et, à la suggestion des libéraux, de finir le projet de loi 52 », a déclaré le député caquiste Stéphane Le Bouyonnec à l’occasion d’un point de presse vendredi. « Tout le monde serait gagnant », a-t-il ajouté.

« On terminerait l’adoption [de la loi sur les soins de fin de vie] en temps et lieu, ce qui veut dire le 11 [mars]. Ils [les membres du gouvernement] ont juste à décider qu’on rentre, mais on comprend tous qu’on veut convoquer Mme Marois le 10 [mars] », a affirmé la députée libérale Lise Thériault.

«Outrage au Parlement»

Bras dessus, bras dessous, le PLQ et la CAQ cherchent à mettre sur le gril Mme Marois et M. Blanchet avant le coup d’envoi de la prochaine campagne électorale. L’opposition officielle s’est rangée derrière une motion enjoignant à la Commission parlementaire des finances publiques de faire la lumière sur le prétendu «deal» entre Michel Arsenault et Pauline Marois derrière l’investissement du Fonds de solidarité FTQ dans l’entreprise Capital BLF de M. Blanchet.

Le PLQ et la CAQ ont tenté à deux reprises de tenir une séance de travail afin de convoquer Mme Marois et M. Blanchet à l’Assemblée nationale le lundi 10 mars, mais sans succès. « [Jeudi], le Parti québécois a dit non, sans donner d’explication. [Vendredi], silence radio », a affirmé Mme Thériault.

Les partis d’opposition voient dans « la tentative de la première ministre de ne pas répondre aux questions » un « outrage au Parlement », a-t-elle indiqué, rappelant que la Commission des finances publiques doit remettre son rapport au plus tard le 18 mars. « On n’adopte pas des motions pour le plaisir d’en faire. C’est devenu un ordre », a précisé la députée d’Anjou-Louis Riel.

À défaut de faire face aux questions des élus, la chef du PQ sera hantée par ce « deal » tout au long de la campagne électorale, ont promis Mme Thériault et M. Le Bouyonnec. En prétendant qu’il n’y a « pas de “deal”», Mme Marois connaît une « phase de déni […] normale », selon le député de La Prairie.

Loin de la colline parlementaire, les chefs des partis politiques avançaient vers la ligne de départ d’un marathon électoral où « tous les coups seront permis ».

À Rimouski, le chef libéral, Philippe Couillard, a esquissé les grandes lignes d’un « projet mobilisateur [du calibre de] la Baie-James de Robert Bourassa ou [du] Plan Nord de Jean Charest » : la Stratégie maritime du Québec. M. Couillard passera le week-end en Abitibi-Témiscamingue avant de mettre le cap lundi sur la Côte-Nord.

Après avoir égratigné la participation financière de 450 millions de dollars du gouvernement péquiste dans la cimenterie de Port-Daniel, le chef caquiste, François Legault, amorcera quant à lui la semaine en prenant part à différentes activités en Gaspésie.

Par ailleurs, l’imminence des élections générales pousse aussi des candidats vedettes pressentis à sortir de l’ombre. L’ancienne présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) Martine Desjardins étudie une « proposition » du Parti québécois. « Pas d’inquiétudes, j’annoncerai en temps et lieu ma décision », a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
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Pereira à la CAQ?
Le sonneur d’alarme Ken Pereira est pressenti comme candidat pour la CAQ, a appris Le Devoir. Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, et son député le plus connu, Jacques Duchesneau, ont sollicité Pereira au cours des derniers jours. Pereira a confirmé l’intérêt du parti pour sa candidature. « Je me donne la fin de semaine pour y penser », a-t-il dit. L’ex-délégué des mécaniciens industriels à la FTQ-Construction (FTQ-C) hésite à se lancer en politique, un milieu qui lui est totalement étranger. Des députés de la CAQ lui ont passé des coups de fil pour le convaincre de faire le saut, depuis que Jacques Duchesneau a annoncé son retrait de la vie politique, mercredi dernier. Lors de la création du poste d’inspecteur général à Montréal, M. Duchesneau a souligné la contribution de Pereira au débat. La remarque paraissait étrange puisque Ken Pereira n’a pas sonné l’alarme sur la corruption à l’Hôtel de Ville. Il a plutôt jeté le scandale sur la FTQ en révélant que son ancien directeur général, Jocelyn Dupuis, menait un train de vie somptueux. La remarque de M. Duchesneau s’inscrivait dans une stratégie pour courtiser le syndicaliste. Ken Pereira fut l’un des témoins vedettes de la commission Charbonneau. Devenu persona non grata à la FTQ-C et à l’International, il a dû s’exiler en Alberta pour trouver du travail.
Les chefs François Legault et Philippe Couillard étaient en région vendredi pour participer à diverses activités.Les chefs François Legault et Philippe Couillard étaient en région vendredi pour participer à diverses activités.


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