Si les sondages se révèlent le reflet des résultats du 3 octobre prochain, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault pourrait rafler une centaine de comtés le jour du scrutin, laissant aux quatre autres partis un maigre butin de 25 circonscriptions.à se partager, ce qui suppose qu’un parti pourrait par exemple se retrouver avec un seul député.
Un scénario pour le moins déstabilisant eu égard au bon fonctionnement de la démocratie qui a besoin nécessairement d’une opposition représentative pour agir comme contrepoids au gouvernement élu, à défaut de quoi ce gouvernement aura le loisir de faire adopter tous les projets de loi qu’il présentera à la l’Assemblée nationale même si tous les partis d’opposition se regroupent pour battre le projet de loi.
Ceci étant dit, la balle est maintenant dans le camp des partis d’opposition qui se doivent de présenter des plates formes électorales orientées vers le changement, notamment la pénurie de logements sociaux, des moyens pour pallier le manque de main d’oeuvre, l’aide aux petites et moyennes entreprises, des moyens concrets pour réduire les effets des changements climatiques, la lutte à l’itinérance, l’extension de la loi 101 dans les cégeps anglophones, etc...
La CAQ n’a pas accompli que des bons coups durant son mandat, en particulier l’hécatombe dans les CHSLD lors de la deuxième vague de la COVID 19. À cet effet, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) vit continuellement des crises, notamment relativement au temps de service obligatoire (TSO) imposé au personnel de la santé. De plus, plusieurs écoles se retrouvent dans un état de décrépitude avancée…
Bref, ce ne sont pas les écueils laissés par la CAQ qui manquent. Aux autres partis de les exploiter pour s’attirer davantage d’électeurs et, qui sait, arriver le 3 octobre avec un gouvernement présentant une opposition en mesure de jouer son rôle, soit d’assurer un solide contrepoids permettant à la démocratie de jouer son rôle efficacement.
GND, prochain chef de l’opposition officielle?
Lors du «printemps érable» de 2012, Gabriel Nadeau-Dubois (GND) agit à titre de co-porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une Solidarité Syndicale (CLASSE) opposée à la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest.
Depuis lors, le nom de GND n’est jamais vraiment disparu de la scène politique québécoise jusqu’à ce que le député de Gouin soit désigné porte-parole de Québec solidaire. Encore aujourd’hui, GND a conservé la fougue de sa jeunesse, tempérée par l’expérience acquise dans les débats à l’Assemblée nationale.
À l’aube de la campagne électorale, quelle est la position de QS? Le dernier sondage Léger révèle que QS est troisième derrière la CAQ et le PLQ. À mon avis, le PLQ de Dominique Anglade a perdu son attrait des dernières décennies et n’arrive pas à mobiliser ses membres. Le PCQ d’Éric Duhaime devra se contenter de quelques comtés dans la région métropolitaine de Québec. Enfin, le PQ, bien que bon deuxième dans plusieurs comtés selon les sondages doit relever le défi titanesque de parvenir à la première position. Tout un défi!
Le seul parti offrant une option de changement, à part le PCQ, c’est Québec solidaire, les vieux partis ayant de la difficulté à se situer dans le nouveau paradigme gauche-droite. GND jouit aujourd’hui d’une crédibilité et d’une expérience parlementaire qui le place dans une bonne position pour conduire ses troupes sur les banquettes de l’opposition officielle. À suivre...
Henri Marineau, Québec
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