L’Office national de l’énergie (ONE) juge que la pétrolière albertaine Enbridge exploite ses pipelines « de façon sécuritaire ». C’est ce que conclut l’organisme à la suite de l’audit réalisé pour les installations de l’entreprise et rendu public mercredi.
« L’audit mené a permis à l’Office de constater que les systèmes actuels de la société fonctionnaient bien », a ainsi indiqué par voie de communiqué l’Office national de l’énergie, au moment de publier le rapport très technique de l’audit.
Réalisé sur 15 mois, celui-ci a porté sur différents aspects des activités d’Enbridge et a intégré « des inspections sur le terrain, des entrevues avec du personnel de l’entreprise ainsi qu’un examen approfondi des documents portant sur la sécurité et la protection de l’environnement ».
L’ONE a néanmoins relevé plusieurs « situations de non-conformité » au Règlement de l’Office national de l’énergie sur les pipelines terrestres, et ce, dans divers domaines, dont les aspects environnementaux, de sécurité et de sensibilisation du public. Ces constats ne constitueraient toutefois pas un risque pour le public ou l’environnement, selon l’organisme fédéral.
Des mesures « correctives »devront cependant être misesen place, selon ce qui se dégage de la documentation publiée mercredi. « L’Office est d’avis que les améliorations à apporter faciliteront le passage à une culture de sécurité plus robuste », a précisé l’ONE dans son communiqué. Dans le cadre du processus d’audit de l’Office, la prochaine étape consiste d’ailleurs à exiger de la pétrolière qu’elle présente un plan de mesures correctives portant sur tous les points de non-conformité relevés.
Chaque année, en sa qualité d’organisme de réglementation national du secteur énergétique, l’Office mène six audits pour remplir son mandat de vérification de la conformité aux exigences par les sociétés relevant de sa compétence.
Tests de solidité
Cette bonne note de l’ONE constitue une bonne nouvelle pour la pétrolière, qui souhaite notamment acheminer du pétrole de l’Ouest jusqu’à Montréal. Le pipeline 9B devrait ainsi acheminer chaque jour 300 000 barils de brut d’ici la fin de 2015.
L’ONE a toutefois demandé en juin à Enbridge d’effectuer des tests de solidité sur certaines portions de l’oléoduc 9B, tout en excluant l’essentiel de la portion québécoise de ce tuyau construit en 1975.
L’organisme exige ainsi que la pétrolière albertaine réalise des tests « hydrostatiques », qui consistent à injecter de l’eau dans le pipeline afin d’évaluer de possibles problèmes d’étanchéité. Ceux-ci seront menés sur trois tronçons du tuyau, situés aux environs de Hilton, en Ontario, entre Kingston et Brockville, et à Mirabel, au Québec.
L’essentiel de la portion québécoise de l’oléoduc est donc exclu des tests exigés. Cela comprend les municipalités de Terrebonne, Laval et Montréal-Est. Dans ces secteurs, le pipeline passe littéralement dans la cour de plusieurs résidences, près d’écoles primaires ou encore directement dans la cour d’un Centre de la petite enfance (CPE). Il traverse aussi la rivière des Mille-Îles et la rivière des Prairies.
Selon ce qu’a fait valoir l’ONE, les sections où seront menés des tests de solidité ont été déterminées après analyse des travaux d’inspection réalisés par Enbridge. Dans certains cas, ceux-ci ont révélé des « imperfections » qui justifient des tests supplémentaires.
Quant aux traversées de cours d’eau, l’ONE demande à Enbridge de mener des inspections visuelles toutes les deux semaines. Ces inspections débuteront lorsque lepipeline transportera du pétrole brut jusqu’à Montréal. Qui plus est, la pétrolière ne pourra pas, pour les deux premières années, transporter plus de 270 000 barils par jour.
Rappelons que l’oléoduc 9B traverse plusieurs cours d’eau du sud du Québec. Une rupture du tuyau pourrait menacer directement des sources d’eau potable de la région métropolitaine.
Ce pipeline avait jusqu’à présent une capacité de transport quotidienne de 240 000 barils. Celle-ci sera donc revue à la hausse, ultimement à 300 000 barils, avec le projet d’inversion. L’ONE a autorisé le projet d’Enbridge en mars 2014. Celui-ci doit servir à alimenter la raffinerie de Suncor, située à Montréal, mais aussi celle-ci de Valero, à Lévis. Cela signifie que des navires chargés de brut navigueront sur le fleuve entre Montréal et Lévis.
L’ONE juge qu’Enbridge exploite ses pipelines de façon «sécuritaire»
Des mesures correctives sont toutefois exigées par l’organisme réglementaire
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