J'avoue ma perplexité la plus totale devant l'insistance que mettent certains d'entre nous à vouloir absolument concrétiser dans un acte quelconque la convergence et l'union des forces indépendantistes. La convergence est une réalité qui s'observe quand elle est présente, et dont on déplore l'absence quand elle n'existe pas. On ne négocie pas la convergence, pas plus qu'on ne peut lui imposer des conditions de forme pour en faire une matière à contrat. Lorsque les gens ont ensemble une certaine communauté d'intérêts, les chances sont bonnes pour qu'on puisse observer des signes de convergence.
S'agissant de l'indépendance du Québec, il est clair que le contentieux entre certaines factions ou même certaines personnes est assez lourd. C'est en général ce qui se produit lorsque la perspective d'atteindre un objectif semble hors d'atteinte, chaque faction imputant à une autre la responsabilité des retards et des revers. Cependant, lorsque l'échéance se rapproche, la communauté des intérêts a tendance à prendre le dessus sur les divergences et les rivalités, et c'est alors le plus naturellement du monde que les gens de bonne volonté se rapprochent, à condition de disposer de l'espace nécessaire pour que toutes les susceptibilités soient ménagées.
Le signe le plus apparent de la convergence et de l'union, on l'obtiendra lorsque toutes les voix discordantes se tairont, et que chacun se mettra à la recherche de la meilleure façon d'apporter sa contribution au succès de notre démarche collective vers l'indépendance du Québec. Et il n'y a pas d'appel, d'entente, de pacte, de convention, d'accord, ou que sais-je encore qui pourraient égaler la force d'un tel développement. Si nous sommes incapables d'y parvenir, autant dire adieu à notre idéal.
Pour ma part, j'ai fait le pari que nous en sommes capables.
Auteur : Richard Le Hir
Parlons stratégie
L'obsession de la convergence notariée
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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6 commentaires
Jacques Bergeron Répondre
19 juillet 2010Cher monsieur, avec vous je soutiens que nos amis qui écrivent sur Vigile viennent s'y défouler plutôt que de poser des actions pouvant mener notre peuple vers son indépendance et sa liberté. On doit peut-être se poser de nouveau cette question que j'ai osé poser il y a plusieurs mois: «Est-ce que Vigile nous est encore utile » puisqu'il nous semble être un lieu d'échanges entre les individus, plutôt qu'un lieu d'action prônant l'indépendance de notre nation?
Archives de Vigile Répondre
16 juillet 2010Nous ne sommes plus en 1960. Il ne suffit plus de magnifier le pays dans le verbe pour le voir advenir.L'indépendance , il ne s'agit pas d'en parler il s'agit de la faire.
Le pays n'est pas devant nous il est sous nos pieds et tout autour de nous. "Il ne s'agit pas d'un projet, il existe" (JRM Sauvé). Le problème c'est que notre État a été annexe" et réduit dans ses capacités d'agir à celui d'un demie État. L'enjeu (et il est vital) c'est celui de sortir de cette condition aliénante.
Le déterminant de la politique c'est donc l'État, le notre qu'il faut affranchir. C'est là qu'est le point d'ancrage de toute cohésion.
Ce qui veut dire qu'il faut prendre le contrôle de l'État (au plus tabarnak) et y incarner notre politique... souverainement. Point. C'est cela le nouveau paradigme.
C'est exactement le Plan Larose devenu le Plan Marois.
Le plan est le bon. La seule question qui se pose porte sur la direction politique de ce plan.
JCPomerleau
Serge Charbonneau Répondre
16 juillet 2010Bien d'accord avec vous, Monsieur Le Hir.
Serge Charbonneau
Québec
@ Richard Le Hir Répondre
16 juillet 2010M. Perry,
Si nous avions consacré ne serait-ce que 10 % de l'énergie que nous avons consacré à parler d'indépendance à la faire, nous l'aurions déjà réalisée.
Nos débats à n'en plus finir, nos chicanes de chapelle, notre besoin de nous rassurer sur l'existence de consensus entre nous, notre difficulté à passer de la parole à l'acte reflètent essentiellement un manque de confiance en nous-mêmes, autant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
Une seule façon de régler ce problème: prendre son courage à deux mains et plonger, ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas vérifier s'il y a de l'eau dans la piscine avant de le faire. Mais au stade où nous en sommes rendus, c'est chose faite depuis déjà un bon moment. Et puis le temps passe... Si nous ne prenons pas l'initiative de le faire jouer pour nous, il finira par jouer contre nous.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
16 juillet 2010Pour une très rare fois je vais exprimer réserve avec une partie de l'idée actuelle de Richard Le Hir: "J’avoue ma perplexité la plus totale devant l’insistance que mettent certains d’entre nous à vouloir absolument concrétiser dans un acte quelconque la convergence et l’union des forces indépendantistes. La convergence est une réalité qui s’observe quand elle est présente, et dont on déplore l’absence quand elle n’existe pas. On ne négocie pas la convergence, pas plus qu’on ne peut lui imposer des conditions de forme pour en faire une matière à contrat. Lorsque les gens ont ensemble une certaine communauté d’intérêts, les chances sont bonnes pour qu’on puisse observer des signes de convergence"
Là où je suis d'accord est le fait qu'une convergence ne ce négocie pas, elle est le résultat d'un fait accomplit d'une manière presque naturelle. Je n'ai pas de difficulté avec ce concept. Là où une réserve émerge de mon point de vue, c'est lorsque Richard Le Hir exprime son malaise avec le fait que des gens tentent de vouloir faire advenir une telle réalité.
Pour qu'une réalité soit, qu'elle devienne un fait, j'ai beaucoup de difficulté à imaginer que ça va se faire comme par enchantement et par miracle. Non, une convergence est le résultat d'une synergie de pensées, de paroles et d'action.
Pensons au principe puissance/acte chez Aristote pour le comprendre. Il y a peut-être, et je dis bien peut-être, une convergence en état de braise chez des individus dans le mouvement indépendantiste. Rien de vraiment très clair, mais on sent, on entend, on voit quelque chose qui voudrait émerger dans ce sens-là. Que fait-on pour faire passer le feu de la braise à l'état de feu actif avec flammes jaillissantes: on souffle légèrement et le tour est joué.
De la même manière des individus pressentent actuellement cette possibilité de faire passer de l'état latent (puissance) à l'état actif cette convergence(acte), qui pourrait très bien devenir un fil conducteur vers l'indépendance.
Même si les choses ne sont pas très claires actuellement, j'aime mieux penser qu'il est possible de faire éveiller cette flamme en soufflant légèrement dessus, que de la laisser s'endormir peu à peu vers de la cendre.
Et si nous y mettions un peu chacun de notre souffle ?
De Soulanges au Québec
Normand Perry
http://normandperry.blogspot.com/
Archives de Vigile Répondre
16 juillet 2010On ne peut faire une circonférence sans d'abord s'arrêter où on convient de mettre le centre. Le centre, c'est l'indépendance.
Tous ceux qui scribouillent autour de ce mot en employant des locutions verbales s'éloignent du centre et déforment la circonférence.
Le centre de Pauline, le centre de Parizeau, le centre du député de ma circonscription n'est pas le même. Essayez de tirer la ligne circonférencielle avec du monde aussi disparate?
NT