Les journaux italiens dénoncent depuis plusieurs semaines la politique du gouvernement Berlusconi, notamment en publiant des carrés jaunes indiquant «Avec la loi bâillon, vous ne lirez plus cet article» sur plusieurs articles, la plupart concernant des affaires de corruption.
Agence France-Presse - L'Italie sera privée d'informations vendredi, sans journaux mais aussi sans télévision ni radio, en raison d'une grève des journalistes et des éditeurs contre un projet de loi du gouvernement de Silvio Berlusconi limitant les écoutes téléphoniques et leur publication.
Appelés à cette «journée du silence» par la Fédération nationale de la presse (FNSI), les journalistes de la presse écrite se sont arrêtés de travailler jeudi de manière à empêcher la parution des quotidiens vendredi, tandis que les journalistes des agences de presse, sites Internet, télévisions et radios croiseront les bras vendredi, privant la péninsule de l'essentiel des informations.
«C'est un geste de responsabilité des journalistes italiens qui entendent dénoncer le gouvernement et attirer l'attention de tous les citoyens sur une loi qui affecte la protection de la légalité, la lutte contre la criminalité et la circulation libre et transparente des informations», écrit jeudi en première page le quotidien La Repubblica, proche de la gauche.
Le projet de loi adopté au Sénat le 10 juin et qui doit être encore approuvé à la Chambre des députés, prévoit jusqu'à deux mois de prison et une amende pouvant atteindre 464.700 euros pour les éditeurs de journaux et médias audiovisuels diffusant des écoutes ou des enregistrements audio et vidéo pendant une enquête judiciaire.
M. Berlusconi défend ce texte au nom du respect de la vie privée et des droits de la défense, mais l'opposition de gauche et la majorité des grands médias y voient une tentative de museler la presse et d'empêcher la divulgation d'informations embarrassantes pour le chef du gouvernement.
«Une journée de silence qui parle (...) car la protestation est un cri d'alerte de ceux qui se sentent préoccupés par les effets de la nouvelle loi», écrit dans son éditorial le principal tirage italien Corriere della Sera.
«Le droit à la vie privée et le droit d'informer peuvent cohabiter, comme cela se produit déjà dans de nombreuses démocraties. Pourquoi pas chez nous?», s'interroge le journal.
Il y a une semaine, plusieurs milliers de personnes avaient déjà manifesté à Rome contre cette «loi bâillon» qui pourrait cependant subir des modifications au cours de son examen devant la Chambre des députés.
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