L’islamisme: une idéologie et non une religion

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C'est l'immigration massive qu'il faut combattre si on ne veut pas subir le Djihad

Un revirement majeur vient de s’opérer dans le discours politique occidental à l’égard de l’islamisme. Une véritable salve sortie tout droit de la bouche du président de la République française, Emmanuel Macron, le 28 mars dernier.


Le moment était très solennel alors qu’il rendait hommage, dans la cour d’honneur des Invalides, à Paris, au colonel de la gendarmerie, Arnaud Beltrame, mort en héros, dans l’attentat de Trèbes.


Un diagnostic implacable


Macron est allé droit au but, en nommant clairement l’adversaire auquel la France et les démocraties du monde sont confrontées. « Non, dit-il, ce ne sont pas seulement les organisations terroristes, les armées de Daech, les imams de haine et de mort que nous combattons. Ce que nous combattons, c’est aussi cet islamisme souterrain, qui progresse par les réseaux sociaux, qui accomplit son œuvre de manière invisible, qui agit clandestinement, sur des esprits faibles ou instables [...] qui, sur notre sol, endoctrine par proximité et corrompt au quotidien. »


Le diagnostic est implacable. Cet « islamisme souterrain » n’est nul autre que cette idéologie de la haine que des prédicateurs salafistes sèment à tout vent, au cœur de nos démocraties, de même que sur le web 2.0.


Il rappelle, à juste titre, qu’il ne faut pas verser dans l’intolérance et les amalgames et prend soin de distinguer l’islam comme religion de l’islamisme comme « ennemi insidieux » qui se pare d’« atours religieux » pour cacher son jeu.


Ainsi s’il est vrai que tous les salafistes ne sont pas terroristes, force est de constater que tous les terroristes sont salafistes, d’Oussama Ben Laden, chef d’Al Qaïda, à Abou-Bakr Al-Baghdadi, le khalife de l’État islamique, en passant par leurs émules en Occident et dans le monde musulman.


Fini le déni


On estime à plus de 42 000 le nombre de recrues de 120 pays qu’on a abreuvées d’idéologie salafiste et qui se sont enrôlées en Irak et en Syrie, dont plus de 5000 d’Europe et une centaine du Canada.


Pendant des décennies, des élites politiques et intellectuelles d’Europe, du Québec et du Canada se sont emmurées dans le déni et s’y complaisent encore.


Par aveuglément volontaire ou par opportunisme politique, elles ont fait le choix de l’islamisme au détriment de l’islam et celui des groupes islamistes au détriment des musulmans.


Cette normalisation de l’islamisme est lourde de conséquences quant aux perspectives d’intégration des communautés musulmanes. Une complicité qui a permis aux organisations islamistes de s’ériger en porte-parole de ces communautés et faire avancer leur programme politique.


Dans une étude menée par l’Institut Montaigne, en 2016, en France, on apprenait que près du tiers des musulmans (28 %) privilégiaient l’application de la charia aux lois de la République. Au Canada, un sondage Environics révélait, en 2007 déjà, que 53 % des musulmans canadiens y étaient favorables.


Pour Macron, le combat contre le djihad islamiste ne doit pas se faire uniquement par les armes dans les contrées lointaines, il faut aussi le mener, là où ça compte, au cœur même des démocraties, sur le terrain de l’idéologie.


Jamais un chef d’État occidental ne s’est exprimé avec autant de lucidité. Le propos est réfléchi et clairement énoncé : « Le camp de la liberté, celui de la France, est confronté aujourd’hui à un obscurantisme barbare, qui n’a pour programme que l’élimination de nos libertés et de nos solidarités. »


Reste à savoir si le discours de M. Macron s’accompagnera de gestes concrets. Dans l’affirmative, il constituera certainement un tournant dans le monde occidental.