L’intolérance bon chic bon genre

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Le vrai visage de la fausse gauche






Il aura fallu quelques jours pour que l’émouvante unanimité créée par l’attentat de Québec se dissipe.




La mauvaise foi a repris ses droits. La politique aussi.




Une chose ressort: certaines personnes bien installées dans les médias et l’université et associées à ce qu’on pourrait appeler la gauche inclusive ont décidé d’instrumentaliser le massacre pour en finir avec leurs adversaires idéologiques.




Elles ont récupéré le carnage pour avancer leur programme politique et opérer un règlement de compte intellectuel.




Intellectuels




On connaît l’intolérance vulgaire. C’est celle des barbares qui s’agitent sur les médias sociaux, qui vomissent, qui crachent, qui éructent, qui insultent.




Quiconque s’aventure sur Facebook ou Twitter les rencontrera au moins une fois par jour. Ils sont pénibles et toxiques.




Mais on connaît moins l’intolérance idéologique de certains intellectuels.




Ceux-là ont des diplômes, ils ont quelquefois même exercé des responsabilités importantes pour le gouvernement et on a l’habitude de leur prêter un peu de sagesse.




Ils nous bluffent facilement.




Qu’est-ce que l’intolérance idéologique?




Cela consiste à vouloir chasser du débat public vos contradicteurs.




Vous n’aimez pas vos adversaires?




Leurs arguments vous embêtent?




Vous n’avez pas envie de leur répondre? Pire, vous n’en avez pas les moyens intellectuels?




Alors vous les présentez comme des monstres!




C’est ce qu’on appelle la diabolisation. Le personnage que vous avez devant vous serait tellement méchant, manipulateur ou abreuvé de haine qu’il ne mériterait pas vraiment la parole publique.




La gauche inclusive a un rêve: monopoliser les tribunes, les micros, les chroniques, les ondes, les écrans.




Dans son monde idéal, la gauche inclusive discuterait avec la gauche inclusive. Un pro-accommodement raisonnable aura pour contradicteur un autre pro-accommodement raisonnable.




Elle appelle ça un débat constructif.




Elle est belle l’unanimité! La gauche inclusive s’imagine que la démocratie sera véritable lorsqu’elle aura un complet contrôle sur nos esprits.




Réaffirmation identitaire




Je donne un exemple.




Il y a au Québec depuis dix ans un mouvement de réaffirmation identitaire. Il est parfois confus. Mais sa ligne de fond se laisse aisément saisir.




Les Québécois francophones ne veulent pas être considérés comme une communauté parmi d’autres dans leur pays.




Alors ils veulent affirmer leur identité, leur langue, leur culture et définir la culture de convergence de notre société.




Pour notre gauche médiatique, mondaine et multiculturaliste, cette affirmation identitaire est un scandale.




Elle s’y oppose. Alors elle cherche à l’écraser avec des mots infâmes.




Mépris




Xénophobie! Islamophobie! Anglophobie!




Populistes! Racistes! Fascistes!




Racisme! Repli identitaire! Peur de l’autre!




Des insulteurs ajoutent: vos idées sont nauséabondes! Ces gens-là ne réfléchissent pas, ils reniflent.




Pour la gauche inclusive, les partisans de cette réaffirmation identitaire seraient ou bien des malades, ou bien des ignorants.




Les premiers, on peut les soigner. Les seconds, les éduquer.




Mais que faire des salauds qu’on accuse d’avoir semé de telles idées dans le peuple et d’avoir créé un contexte favorable au massacre de Québec?




Que faire des intellectuels et des chroniqueurs poussant apparemment le peuple au crime? On les traitera comme autant d’ennemis publics.




C’est l’intolérance bon chic bon genre.




 



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