Elle se veut audacieuse, démocratique, innovatrice et rassembleuse tout en redonnant au Québec un rapport de force qu’il a perdu.
Le type de référendum que l’on a connu favorise le statu quo puisqu’on interpelle directement un facteur indéniable de la nature humaine qu’est la résistance au changement qui s’alimente de la peur et de l’insécurité de l’inconnu. On doit définir cet inconnu, le concrétiser pour le rendre souhaitable.
Le statu quo constitutionnel dans le quel nous nous sommes enfermés le 30 octobre 1995 nous fait mourir à petit feu. Si collectivement les indépendantistes n’ouvrent pas bientôt le grand chantier menant à l’indépendance nationale, les québécois seront condamnés à envoyer sporadiquement des québécois de service à Ottawa nous faire croire que le plus profond de notre être est bien représenté à la table des nations et que notre spécificité survivra sans s’angliciser dans nos mœurs et dans notre façon de penser dans une mondialisation qui nous dénature.
L’État actuel du Québec reflète les conséquences d’un peuple assis entre deux chaises, voulant le beurre et l’argent du beurre et pour beaucoup d’indépendantistes le réflexe malsain de blâmer les autres pour ses insuccès à convaincre ses concitoyens à faire le grand pas menant à la libération nationale.
Cet état politique bicéphale a fourni à la nation que nous sommes quelques outils illusoires ou incomplets qui nous écrasent financièrement par un dédoublement administratif inefficace dans une majorité de domaines qui nous distinguent. À cet égard, inutile de se surprendre que le gouvernement Couillard, le plus fédéraliste de tous, songe à éliminer le rapport d’impôt provincial tout comme de signer la présente constitution de 1982 avec quelques miettes en gain. Comme dirait mon fils ‘’C’est ça qui arrive quand on vote NON ! ’’
Si la possibilité d’un référendum à venir constitue le repoussoir électoral qui sert si bien les libéraux, c’est que les trois référendums passés n’ont rien réglé sauf de nous diviser entre québécois et de nous enliser dans un statu quo stagnant.
Apprendre de nos insuccès passés est une des clefs qui nous amènera au grand soir. En 1980 et peut être moins en 1995, nous n’avons pas réussit à mettre de la viande sur l’ossature et de répondre à la simple question ‘‘L’indépendance qu’ossa donne? ‘’
Ainsi l’institut de recherche sur l’indépendance proposé par Pierre-Karl Péladeau est un premier pas dans la bonne direction. Comme René Lévesque avec la nationalisation de l’électricité et comme le RIN avec ses assemblées de cuisine, il faut recréer sur le terrain cette vague de fond qui nous a toujours fait avancer. Tout faire pour rendre l’indépendance désirable exige un plan de match et un projet de pays capable de susciter l’enthousiasme et de convaincre.
La stratégie du choix, si nous en avons la détermination dans toutes ses exigences, pourrait se définir comme suit :
Dès l’élection du Parti Québécois en 2018, une nouvelle loi référendaire serait adoptée par l’Assemblée Nationale définissant les règles et modalités d’un référendum qui se tiendrait au plus tard en octobre 2021 soit trois ans maximum après la prise du pouvoir.
Les deux comités Oui Québec et Oui Canada seraient immédiatement opérationnels après l’adoption de la loi dans leurs responsabilités respectives.
Le comité du Oui Québec serait représenté par le Premier ministre du Québec, celui du Oui Canada par le chef de la première opposition fédéraliste.
Les responsabilités du Comité Oui Québec seraient entre autres:
a) D’établir une assemblée constituante visant à proposer la Constitution d’un Québec indépendant avec les institutions s’y rattachant incluant une charte des valeurs québécoise de même qu’un nouveau régime politique possiblement de type républicain qui assurerait un élément de proportionnalité de la représentation électorale.
b) De diffuser efficacement les conclusions des divers rapports d’études de l’institut de recherche sur l’indépendance.
c) D’établir le plan de décentralisation des pouvoirs vers les régions soit les MRC et les municipalités dans un Québec indépendant.
Les responsabilités du Comité Oui Canada serait de :
a) Négocier avec le reste du Canada la meilleure offre constitutionnelle basée sur les demandes traditionnelles du Québec.
b) Fournir pour l’échéance référendaire deux mois avant le vote une entente constitutionnelle acceptée et signée et prête à faire force de loi si ratifiée à défaut de quoi la Constitution de 1982 deviendrait de facto l’offre finale faite aux Québécois.
J’ai bien hâte de lire un ‘’love in’’ sur papier. J’ai l’impression qu’on aura un débat intéressant à parler des vraies affaires. C’est sur cette preuve béton de l’expérience passé de Victoria, du rapatriement de 1982, des échecs de Meech et de Charlottetown qu’il faut miser, c’est sur cette incapacité du régime canadien de donner au Québec tous les outils qui lui sont nécessaires à assurer sa survie et son épanouissement comme nation francophone d’Amérique qu’il faut miser.
Avec quoi pensez-vous que le camp fédéraliste accouchera?
C’est à ce défaut dans la cuirasse de l’adversaire qu’il faut s’attaquer tout comme sur les gains économiques de l’indépendance à démontrer avec rigueur.
Une déclaration unilatérale d’indépendance par l’Assemblée Nationale devrait immédiatement confirmer une victoire du comité Oui Québec et serait un préalable à toute négociation sur le partage des actifs et passifs fédéraux et autres ententes normales entre pays voisins. Négociations d’État à État et rien de moins.
Forcer le jeu implique que, plus jamais les promesses de changements seront crédibles pas plus que la trahison des paroles données que nous avons subit avec l’échec de l’accord du Lac Meech. On a dit non en 1980, non en 1995 mais ils n’ont jamais livré la marchandise promise; au contraire ils ont voté une loi sur la clarté l’ayant échappé belle avec leur 50 +virgule. Nous ont s’est écrasé avec un objectif de déficit zéro résultant de notre indécision à éliminer le gouvernement de trop.
Attendre après une déclaration unilatérale d’indépendance pour établir une assemblée constituante s’apparente à encore demander aux Québécois un chèque en blanc. Combattre l’inconnu par du concret impose qu’il faut opposer constitution à constitution, charte des valeurs à charte des valeurs, régime politique à régime politique. Nous avons tout pour s’affirmer comme nation distincte ! Alors faisons nos devoirs avant d’aller au peuple.
Jacques Parizeau avait dit qu’avec un tel résultat qu’on n’attendrait pas quinze ans pour la prochaine fois mais pourtant ça fait déjà vingt ans qu’on n’en parle même pas !
On a sacrifié deux générations de jeunes et jusqu’à preuve du contraire, je crois qu’un référendum en début de mandat s’avère trop hâtif pour l’ampleur de reconnexion à faire avec les premiers concernés par l’avenir.
Jacques Parizeau avait aussi affirmé que l’indépendance du Québec amènerait une décentralisation des pouvoirs vers les régions il est maintenant temps de mettre cet élément important dans le choix offert. Rapprocher les instances décisionnelles de la population aura sans doute un appui des élus locaux si ont leur garanti les moyens d’assumer les nouvelles responsabilités qui leur seront dévolues.
Il est plus que temps de jouer franc jeu, que l’on mette toutes les cartes sur table, que l’on tranche et que l’on assume toutes les conséquences d’un choix.
Faudra bien finir un jour par dire OUI à quelque chose en espérant qu’on se dise OUI à nous-mêmes. Moi je mise sur la fierté et la capacité des Québécois de se définir concrètement dans l’enthousiasme en rejetant d’emblée une XIème humiliation.
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20 commentaires
Luc Archambault Répondre
31 mai 2016On ne peut pas, on n'a pas, à forcer le Canada à faire une offre aux Québécois,es... c'est au Canada à se gouverner comme il l'entend. On ne peut pas non plus forcer le Canada à soumettre à référendum la Constitution sans OUI de 1982 et on ne peut la mettre aux voix... nous sommes contre... ce serait comme si le Canada tenait un référendum sur la Souveraineté de l'État du Québec...
Par contre nous pouvons appeler les Québécois,es à Proclamer par référendum, INVALIDE au Québec TOUT État qui, tel l'État illégitime actuel du Canada, n'a pas obtenu pour ses Actes constituants le clair OUI référendaire des Québécois,es. Ce qui fait s'effondrer sur lui-même l'État illégitime actuel du Canada.
Dans la foulée d'un référendum à double question constituante, Le Peuple Souverain du Québec est appelé à Proclamer SEULE VALIDE au Québec, la Constitution primordiale de la République démocratique du Peuple Souverain du Québec. Un OUI à cette Proclamation constituante règle la question, et les partisan d'un Canada renouvelé pourront toujours proposer que cette République soit partie d'une fédération canado-québécoise à charge pour eux d'obtenir le clair OUI référendaire aux Actes constituants de telle fédération déjà approuvée par référendum par Le Peuple Souverain du Canada.
Cf :
[Du nouveau dans la logique souverainiste !
Faire s’effondrer le statu quo canadian !-> http://democratie101.unblog.fr/2016/05/30/0statu-quo-cdian/]
Robert J. Lachance Répondre
23 février 2016« Un déclenchement du processus référendaire dès une victoire possible du PQ en 2018 donnant trois ans à chaque camp de faire leur devoirs avant d’aller au peuple me semble souhaitable et réaliste. Je persiste et signe. »
Mon correcteur ne digérait pas le « a » dans déclenchement, j’ai mis un « e » plutôt que (sic). Il est heureux, je suis content.
AH ! et non HA HA ! cette langue française, belle mais exigeante, olympique comme ça ne se peut pas mais son Académie s’efforce de simplifier, à petit feu ! À nous de précéder et suivre.
Un déclenchement du processus référendaire dès une victoire possible me semble raisonnable et bon si un sondage crédible annonce par la suite au moment opportun un oui à 60 % ! J’ai des doutes pour 2018 à moins que….
Archives de Vigile Répondre
21 février 2016Ça travaille fort de l'autre côté.
Ce soir à IciLaflaque,c'était tellement clair.
La façon de ridiculiser l'Institut de recherche sur l’indépendance,
la façon de ridiculiser Pierre Karl Péladeau en train de parler aux jeunes du pays du Québec...
Tanné,ben tanné.
James A. Wilkins Répondre
21 février 2016J'ai lu avec intérêt les différents commentaires sur la stratégie du choix et sur l'ecellente opinion de Pierre Schneider sur la necessité de ne pas perdre un troisième référendum. Je me désole de voir que certains indépendantistes pressés se refusent de mettre de la viande sur l'ossature et qu'ils n'ont pas appris des dernières défaites et sur l'argument principal des adversaires fédéralistes qui opposaient une constitution canadienne et une charte des droits en noir sur blanc et opérationnelle au vide inconnu et insécurisant s'addressant aux indécis et aux fédéralistes mous. Un déclanchement du processus référendaire dès une victoire possible du PQ en 2018 donnant trois ans à chaque camp de faire leur devoirs avant d'aller au peuple me semble souhaitable et réaliste. Je persiste et signe.
Robert J. Lachance Répondre
19 février 2016« ... Dès l’élection du Parti Québécois en 2018. »
- Majoritaire ?
- Improbable, il faudrait que la CAQ s’effondre. Début février par rapport à novembre 2015, là, elle se relève alors que le PQ plonge.
http://www.ledevoir.com/documents/pdf/sondage020816_qc_pol.pdf
- Minoritaire mais à 50% + 1 coalisé sur l’indépendance avec QS, ON, PI, PCQ (Parti communisme du Québec et non PCQ - Équipe Adrien Pouliot) ? On est dans la stratégie d’Option nationale, élection référendaire. Denis Monière en traite assez longuement là je pense.
http://www.optionnationale.org/actualites/la-convergence-pour-quoi-faire
Dans ce contexte, si on pensait à de bonnes personnes à être en place, au bon endroit, au bon moment, comme lors de l’élection du NPD en 2011, du PQ en 2012, du PLQ en 2014 et du PLC en 2015 en plus que de stratégie. À ce sujet, je suis allé relire Victor Lévy-Beaulieu ici, là.
http://vigile.quebec/Par-devers-Pierre-Karl-Peladeau
C’est un départ.
Normand Paiement Répondre
19 février 2016Monsieur Nantel,
Je viens de lire votre (première) réponse au texte de M. Wilkins. Elle ne m'étonne pas. Je suis d'ailleurs d'accord avec vous (et avec Pierre Cloutier) sur au moins un point : il serait suicidaire d'attendre trois ans après l'éventuelle élection d'un gouvernement péquiste pour déclencher un processus référendaire susceptible de se refermer sur nous tel un piège à rats (pour ne pas dire à cons !).
Ce détail non négligeable mis à part (j'y reviens plus bas), il m'apparaît que la proposition de M. Wilkins comporte de multiples avantages et, surtout, très peu de risques au fond. Je m'explique.
Commençons par les risques. Comme vous le dites si bien, « cela donnera trois ans au fédéral pour nous mettre des bâtons dans les roues ». Et alors ? Qu'ils aient un an ou trois devant eux pour nous nuire, les fédéralistes vont le faire de toute façon. Ce qui serait grave, toutefois, ce serait de ne pas anticiper leurs attaques et de ne pas avoir tiré des leçons du passé (pensons simplement au référendum volé de 1995) ! Honnêtement, ma plus grande crainte est que nous ne soyons pas à la hauteur du défi qui nous attend, que nos élus n'aient pas le courage de rendre coup pour coup et qu'ils baissent les bras à la première occasion, comme c'est maintenant le cas depuis vingt ans. D'où la nécessité absolue d'une thérapie collective, comme je l'ai écrit précédemment sur ce site (http://vigile.quebec/Le-desir-maladif-de-plaire-aux).
Selon moi, le véritable danger lié à la stratégie proposée par M. Wilkins, c'est que le camp « Oui Canada » triomphe du camp « Oui Québec ». Et puis après ? Si les résultats sont serrés et qu'il y a tout lieu de soupçonner qu'il y a eu magouille de la part du camp fédéraliste, qu'est-ce qui empêcherait le gouvernement (péquiste, ne l'oublions pas !) de contester les résultats et, le cas échéant, de déclencher rapidement un nouveau référendum (comme vous le prônez vous-même !) ? Si, après la défaite du camp du « Oui » en octobre 1995, Jacques Parizeau a commis l'erreur de démissionner au lieu de poursuivre le combat, n'avons-nous pas appris de cette erreur ? Si Lucien Bouchard avait eu le cran de reprendre le flambeau en 1996, il aurait remporté la victoire et nous ne serions pas là aujourd'hui à discuter encore et toujours de « stratégie gagnante » ! La morale de cette histoire qui n'en finit plus de s'éterniser, c'est qu'il faut avoir le courage de se battre jusqu'au bout. (Ou, au risque de déplaire aux plus pusillanimes d'entre nous, pour reprendre un slogan bien connu : ¡hasta la victoria siempre! – jusqu'à la victoire finale !)
Selon vous, nos dirigeants souverainistes actuels, PKP en tête, sont-ils à ce point timorés qu'ils seraient alors capables, en cas d'échec, de s'avouer vaincus sans même réagir ? Si telle est votre opinion au sujet de cet homme d'affaires (qui s'est solennellement engagé en politique pour faire du Québec un pays, ne l'oublions jamais) et de son entourage, autant arrêter les frais tout de suite et retourner nous occuper de nos petites affaires personnelles...
Mais poussons plus loin la réflexion. À supposer que le « Oui Canada » l'emporterait (ce qui est loin d'être certain), cela voudrait dire que les fédéralistes québécois auraient réussi à arracher de telles concessions au ROC que le Québec serait devenu seul maître de ses décisions dans une foule de domaines pour lui essentiels (langue, culture, éducation, immigration, main-d'oeuvre, taxes et impôts, traités et échanges internationaux, etc.). Bref, nous n'aurions plus guère de commun que la monnaie, l'armée et les postes avec le Canada. Même Parizeau était en faveur d'une monnaie commune ! Si les fédéralistes québécois parviennent à récupérer tout ce qui compte vraiment pour nous, ce sera déjà ça de pris et je serai le premier à les applaudir ! Je doute cependant qu'ils réussissent, mais, si c'était le cas contre toute attente, les questions en suspens pourraient toujours être réglées ultérieurement par les générations futures, si jamais le besoin s'en faisait sentir. L'essentiel est que les Québécois sentent enfin, ici et maintenant, qu'ils peuvent dorénavant prendre leur destin en main ! Sur ce dernier point, je suis persuadé que, grâce à la stratégie proposée par M. Wilkins, nous pourrions obtenir le consensus majoritaire qui nous fait cruellement défaut actuellement.
Vous-même aviez commenté mon article mentionné plus haut en écrivant : « Pour vendre un produit, il fallait toujours rester positif et multiplier les ¨oui¨ de la part du client. […] Voilà pourquoi les indépendantistes doivent arrêter de toujours s’opposer à tout pour plutôt essayer de trouver l’avantage que le Québec pourrait tirer d’une situation nouvelle. » Or, l'avantage principal de la stratégie du choix dont il est ici question, c'est justement qu'elle remplit ces deux conditions ! Raison de plus pour s'en réjouir plutôt que de s'y s’opposer, ne trouvez-vous pas !?...
Mais ce n'est pas tout, loin de là ! Le plus beau dans cette histoire, c'est que les chances sont extrêmement minces que le ROC accepte de se plier aux demandes traditionnelles du Québec dans l'espoir de sauver le pays de la dislocation. Il y a tout lieu de penser que la réaction en provenance des provinces situées à l'ouest de l'Ontario sera plutôt celle-ci : "Good riddance!" – « Bon débarras ! » Quant à nos fédéralistes québécois purs et durs (genre Philippe Couillard), il y a gros à parier qu'ils se contenteront des offres minimales (accompagnées de promesses et de menaces en l'air) qui ne manqueront pas d'être faites aux Québécois. Leur unique argument se bornera du coup à agiter le spectre de la séparation comme ils le font depuis toujours. Par conséquent, pour peu que les partisans du camp « Oui Québec » aient le courage et l'audace de prendre l'initiative du débat que ce référendum nouveau genre ne manquerait pas de susciter, je ne donne pas cher de la peau des partisans du camp « Oui Canada ». (Pour une fois que les fédéralistes seraient obligés de dévoiler publiquement leurs arguments – ou l'absence de ceux-ci ! –, nous serions mal venus de ne pas profiter de l'occasion pour les « tasser dans le coin »...)
Pour en finir avec l'aspect « risque » associé à la stratégie suggérée par M. Wilkins, je conclurai en disant que le pire danger que nous courons en l'adoptant, c'est de voir le camp « Oui Canada » l'emporter en dépit de tout, c'est-à-dire sans que le ROC ait fait la moindre concession majeure au Québec. Si tel devait être le cas, nous ne mériterions tout simplement pas de survivre en tant que peuple...
Mais, trêve de pessimisme, passons maintenant aux arguments en faveur du plan d'action de M. Wilkins. Ils sont tellement nombreux que je ne peux qu'énumérer brièvement ceux qui me viennent spontanément à l'esprit. (Il sera toujours temps d'en reparler et d'en découvrir d'autres par la suite.) Voici donc les avantages que je vois, pour l'heure, dans une telle stratégie référendaire :
En l'adoptant en vue de la prochaine élection québécoise, qui s'annonce déjà pour être référendaire (que nous le voulions ou non), le PQ couperait de facto l'herbe sous les pieds de TOUS ses adversaires.
Ainsi, pour contrer les arguments des libéraux, PKP n'aurait qu'à dire à la population (je vous cite) « que l'élection porte, non sur l'indépendance, mais sur le bilan de Couillard et que c'est au référendum qu'on décidera si oui ou non on veut faire l'indépendance ». Il pourrait même ajouter : « Ce sera à votre tour, chers amis fédéralistes, de faire enfin la démonstration que c'est dans l'intérêt des Québécois de continuer de faire partie du Canada. » Je parie qu'une telle stratégie ouverte, visant à trancher la question une bonne fois pour toutes, aurait pour effet de priver les libéraux d'un grand nombre d'électeurs (et pas seulement des Québécois de souche) qui en ont marre d'être pris en otage par des fédéralistes incapables de défendre adéquatement les intérêts du Québec (notamment en ce qui concerne le projet d'oléoduc Énergie Est).
Comme on a pu la constater au fil des ans et des décennies, le PQ a été débordé par QS sur sa gauche et par l'ADQ (aujourd'hui la CAQ « nationaliste ») sur sa droite, cependant que la jeune génération de souverainistes semble désormais lui préférer ON, nettement plus dynamique. (Dans l'esprit de ceux et celles qui n'ont pas connu les référendums de 1980 et de 1995, le PQ n'est plus qu'un ramassis de baby-boomers grisonnants et revanchards qui n'ont pas su réaliser leur rêve de jeunesse...)
En proposant un scénario gagnant-gagnant pour faire changement (le Oui l'emporterait dans un cas comme dans l'autre !), tout le monde serait content (à l'exception, probablement, d'une poignée d'éternels insatisfaits, nettement minoritaires). Les deux camps seraient obligés de jouer franc jeu (des balises juridiques claires devront bien sûr être mises en place afin d'éviter tout débordement et de punir sévèrement quiconque essaierait de tricher) et toute la société civile, jeunes et vieux, nationalistes mous et fédéralistes purs et durs (en passant par toute la gamme intermédiaire), autochtones, anglophones, allophones et francophones, immigrants et Québécois « pure laine », hommes et femmes, patrons et employés, gens de gauche et de droite, tous se sentiraient interpellés pour la simple raison que l'avenir du Québec serait en jeu sur la base d'arguments économiques solides et non plus sur la seule base d'arguments identitaires contestables ou de promesses fallacieuses.
Du coup, le PQ pourrait aussi récupérer, dès la prochaine élection, un grand nombre d'électeurs qui votent dorénavant CAQ, QS ou ON, et ce qu'importe le discours des dirigeants de ces trois partis. L'union des forces anti-libérales tant souhaitée se produirait par la base, indépendamment des « fatwas » émises à gauche et à droite par Françoise David et François Legault. Ces derniers auront beau déchirer leurs vêtements sur la place publique, leurs simagrées ne tromperont plus que ceux qui n'auront pas compris l'importance de l'enjeu. Au fond, plus ils montreront leur vrai visage, moins ils seront crédibles...
Où qu'ils logent en ce moment, les déçus du PQ vont donc sentir que l'heure de vérité approche et ils vont spontanément tourner le dos aux marchands d'illusions que sont les co-porte-parole de QS, qui leur promettent de bâtir un monde meilleur dans un avenir lointain et flou et on ne sait trop où (à l'intérieur ou à l'extérieur du Canada ?). De même, le récent « virage nationaliste » de la CAQ apparaîtra désormais comme un mirage aux yeux de ceux qui, comme Mathieu Bock-Côté, rêvent maintenant tout haut d'un projet d'union CAQ-PQ susceptible de nous ramener 30 ans en arrière (http://vigile.quebec/Unir-les-nationalistes).
Quand je lis les propos souvent défaitistes publiés sur ce site et ailleurs, quand je suis témoin d'interminables et âpres querelles de clochers opposant sur la place publique de prétendus indépendantistes qui seraient mieux inspirés de tirer à boulets rouges sur nos adversaires fédéralistes plutôt que de bêtement se chamailler entre eux comme des enfants d'école, quand je songe aux théories fumeuses et aux propositions hasardeuses avancées à qui mieux mieux par tout un chacun, j'en arrive à la conclusion que la partie est loin d'être gagnée. Or, les prochaines (et dernières ?) élections « provinciales » devraient avoir lieu d'ici trois ans au plus tard cependant que, dans moins d'un an, le Canada fêtera ses 150 ans. Cela nous laisse donc très peu de temps pour 1° couler le gouvernement Couillard (qui surfe en dépit de tout en tête des sondages, tandis que PKP et le PQ perdent des plumes); 2° gâcher la fête des fédéralistes (qui ne vont pas rater l'occasion, en 2017, de nous rappeler à grand renfort de publicité que nous avons de la chance de vivre dans « le plusse meilleur pays du monde »); et 3° convaincre l'ensemble de la population québécoise (immigrants compris!) que l'indépendance sera « une affaire payante », comme vous dites si bien.
S'il peut voir enfin le jour, l’Institut de recherche sur l’indépendance proposé par Pierre-Karl Péladeau permettra de faire la pédagogie de l’indépendance. Chose que le PQ s'est bien gardé de faire depuis belle lurette, si tant est qu'il l'ait fait un jour. En effet, jusqu'à l'arrivée de PKP à la tête de ce parti, les souverainistes ont plus souvent qu'autrement mis l'accent sur la question identitaire, laissant ainsi aux libéraux le soin de parler des « vraies affaires », avec les résultats que l'on sait. Ni René Lévesque ni même Jacques Parizeau n'ont, à ma connaissance, parlé des avantages économiques substantiels qui pourraient découler de l'accession du Québec à sa pleine souveraineté. Là encore, nos élites souverainistes ont jusqu'ici laissé le champ libre aux fédéralistes, qui ont depuis toujours beau jeu de mettre la population en garde contre les « dangers de la séparation ». PKP semble vouloir corriger le tir, bien que ses répliques aux discours fatalistes de ses adversaires me paraissent encore trop timides et trop peu articulés.
Pour dire vrai, vous êtes le premier, sinon le seul, dans les rangs indépendantistes, à traiter sérieusement de cette question dans vos nombreuses vidéos, capsules radiophoniques et autres interventions sur ce site (https://plus.google.com/100610276939020398934/posts). Autant je trouve vos arguments convaincants et vos efforts admirables, autant je déplore le peu d'empressement avec lequel les élus et les dirigeants péquistes – à l'exception, peut-être, de PKP – y font publiquement écho, comme vous le soulignez vous-même dans votre commentaire : « Mais qu’attendent-ils donc [nos députés qui sont pourtant élus et payés pour faire l’indépendance] pour en parler à chaque fois qu’ils ont des micros sous le nez ? »
Oui, qu'est-ce qu'on attend pour tous ramer enfin dans la bonne direction, voulez-vous bien me dire !? Je ne dis pas que la proposition de M. Wilkins est parfaite et qu'elle n'a pas besoin d'être bonifiée, au contraire. Mais pourquoi la rejeter d'emblée en la qualifiant de « recette magique pour perdre » sous prétexte que ce monsieur suggère de « faire le référendum en fin de mandat » et de « faire une constituante avant le référendum » ? Je partage votre point de vue sur ces deux questions, mais pourquoi s'arrêter à ces quelques détails pour discréditer tout le reste de son argumentation ? L'essentiel est ailleurs, comme je viens de le démontrer.
Car s'ils veulent sincèrement réaliser l'indépendance, PKP et le PQ doivent à tout prix prendre le pouvoir en 2018. Or, M. Wilkins a le mérite de nous proposer une stratégie qui est à la fois originale, concrète et réaliste et qui a toutes les chances de se révéler gagnante dans la mesure où, pour la première fois de notre histoire, le fardeau de la preuve reposerait autant sinon davantage sur les épaules des fédéralistes que sur celles des indépendantistes. Les fédéralistes auront beau « traiter toute cette stratégie avec un total mépris », comme vous l'affirmez dans votre deuxième commentaire, ils n'en seront pas moins obligés par la force des choses de « participer au processus » dès lors que le PQ aura pris l'initiative du débat qui va inévitablement s'engager sous peu.
Les baby-boomers comme vous et moi n'ont peut-être plus l'enthousiasme de la jeunesse, mais ils possèdent trois choses qui pourraient enfin leur permettre de réaliser leur rêve de jeunesse avant de passer l'arme à gauche : les connaissances, l'expérience et le savoir-faire requis pour mener à bien la tâche que l'Histoire nous a confiée et pour laquelle les générations futures vont se souvenir de nous : faire du Québec un pays au nom de nos ancêtres et pour le bénéfice de nos descendants ! Voilà pourquoi nous avons le devoir de réussir pendant que nous en avons encore la force et la vigueur ! Car nous pouvons réussir si, forts de nos atouts et d'une stratégie gagnante comme celle préconisée ici, nous faisons face à l'adversité et nous gardons le cap au lieu de disperser nos énergies dans toutes les directions. Telle est notre mission, si toutefois nous l'acceptons...
Cordialement,
Normand Paiement
Archives de Vigile Répondre
18 février 2016Piere Schneider
Pierre Grandchamp Répondre
18 février 2016J'aurais préféré que PKP fasse faire "le job de bras" par un autre:trouver le responsable du fameux "institut de l'indépendance".
Je ne doute point qu'il ait consulté des gens de droit. Mais, c'est sûr que les adversaires vont le fustiger sur la question de conflit d'intérêt versus contributions à un parti politique!
Pierre Schneider Répondre
18 février 2016Nous n'avons pas les moyens de perdre un futur référendum.
C'est pourquoi je suis convaincu que l'adoption d'une constitution provisoire de république par un gouvernement majoritaire du Parti québécois est un pré-requis qui nous permettra par la suite de faire ratifier notre souveraineté dans un référendum, dernière étape du processus. Dans un premier mandat, bien entendu.
Robert J. Lachance Répondre
18 février 2016Merci M. Wilkins pour ce « bien beau tout cela », pour votre analyse du 18 avril 2014 Autopsie d’une stratégie perdante
http://vigile.quebec/Nouvel-article-No-62034
et pour votre envoi de ce texte à PKP ainsi qu’aux députés du PQ.
Vite de même, le Québec graduera confortablement de province à pays quand 60 % de ses électeurs actifs répondront oui à la première question suivante et non à la seconde. J’ai trouvées autrement formulées mais expliquées dans les profondeurs du blogue de Bernard Drainville :
- Voulez-vous que le Québec devienne un pays ?
- Voulez-vous que le Québec demeure une province ?
http://bernarddrainville.org/drainville/2014/08/13/province-ou-pays/
M. Drainville prévoyait un référendum en 2023 sur ces questions. À cet égard, lui préférer Pierre Karl Péladeau pour chef du PQ en mai 2015 nous fera gagner au moins 2 ans de pays sur les prévisions de Bernard selon le calendrier de votre stratégie du choix et notre détermination.
50 % + 1 de oui suffiront mais en visant 60 plutôt que 50, obtenir ce qui faut est plus probable. Il faut apprendre d’avril 2014… après 1995 comme vous avez analysé.
J’ai aussi écrit confortablement.
Début février, nous en sommes à 35 % dans ce dernier Léger après répartition. Nous étions à 39 % en novembre 2015. Dans ce 35 %, les personnes dont l’intention de vote du jour allait au PLQ compte pour 5%; allait au PQ 80 %; à la CAQ 25 %; à QS 53%. Le gisement est plus abondant du côté de la CAQ.
http://www.ledevoir.com/documents/pdf/sondage020816_qc_pol.pdf
À + pour comparer votre stratégie du choix à celle de l’élection référendaire adoptée par ON à son congrès national les 30 et 31 janvier dernier. Je joins un graphique haut en couleur sans explication mais pas sans à-propos sur ce que je vais ajouter.
Marcel Haché Répondre
18 février 2016Le texte le plus triste que j’ai pu lire sur Vigile. Encore le c…de référendum. En même temps que l’auteur nous explique que les référendums passés Nous ont divisés, le prochain Nous rassemblerait. Maudite misère.
Au contraire, s’agissant de jeter une méchante pagaille chez nos ennemis, la question elle-même du référendum, la maudite Question à être posée à l’électorat a si peu d’importance qu’un gouvernement péquiste pourrait très bien envoyer au Parlement canadien, ainsi qu’a toute la presse du West Island, une série de questions, les plus hypothétiques les unes que les autres, parmi lesquelles il compte en poser une lors d’un « prochain » référendum. Mais…Mais…Mais en gardant pour lui seul comme un trésor l’AGENDA du référendum. Pour nos ennemis, ce n’est pas véritablement la Question qui est leur fait problème (peu importe la Question, ce sera NON), c’est l’agenda.
En fournissant gratuitement l’agenda du référendum à nos ennemis (peu importe le fling flang de la Question), selon la proposition actuelle de M. Wilkins, ce sont les indépendantistes eux-mêmes qui faciliteraient leur mobilisation.
Outre que cette proposition serait déjà suffisante pour que le P.Q. en mange une maudite à la prochaine élection, cette proposition serait assurément la recette parfaite pour une autre Défaite d’un autre possible gouvernement péquiste, en droite ligne de sa longue Péquisterie.
Simonak, nos ennemis ont-ils besoin en plusse que qu’un gouvernement péquiste se tire lui-même dans le pied ?
Jean-Jacques Nantel Répondre
18 février 2016J'ajouterai à mon commentaire que la stratégie évidente des fédéralistes sera de traiter toute cette stratégie avec un total mépris, un peu comme on traite des mouches qui viennent nous déranger par une belle journée ensoleillée.
Il est naïf de penser que les fédéralistes vont participer à un processus dont le but avoué est de relancer le mouvement indépendantiste alors même qu'ils ont eux-mêmes une stratégie gagnante éprouvée. Cette stratégie consiste à gagner le plus de temps possible de façon à pouvoir noyer le Québec sous une immigration massive qui est composée de gens qui sont entraînés, dès leur arrivée au Québec, à toujours nous traiter comme des ennemis héréditaires.
La seule façon d'obliger les fédéralistes et le Canada anglais à participer au processus, c'est d'obtenir le 50% + 1.
Archives de Vigile Répondre
17 février 2016Pour être représentatif du Canada, le chef du ouicanada devrait être un anglophone unilingue.
Peter Benoit Répondre
17 février 2016@ JJ Nantel
Votre commentaire vient justifier la création de l'Institut sur l'indépendance où il y a nécessité de départager le message du messager; le PQ n'ayant plus le monopole de l'indépendance.
Je ne vais pas reprendre ici mon argumentaire contre le référendisme. Cependant, l'idée d'une Constitution québécoise est l'assise fondamentale afin de créer un consensus le plus élargi possible. Je ne suis pas un spécialiste des Assemblées constituantes et, pour moi, l'essentiel est que cette Constitution fasse l'objet de débats. Il faut prévoir les droits des anglophones et des Premières Nations, une Chambre des Régions, etc.. Si les Québécois de toute tendance sont consultés, ils adhéreront à cette Constitution qui constituera un puissant levier en faveur de l'indépendance.
L'argument est qu'il ne faut pas trop parler de Constitution car cela risquerait de diviser le vote ne tient pas la route. Au contraire, des Québécois informés vont savoir sur quoi voter et va dissiper beaucoup d'incertitude et de vide. Un projet de Constitution écrit noir sur blanc, c'est du concret.
Plus on va parler d'indépendance et de Constitution, plus ces idées vont faire le chemin. Et la conjoncture va nous aider: Couillard n'a aucun plan mis à part charcuter l'état. La nature ayant horreur du vide, PKP pourra occuper tout le terrain avec un plan d'Indépendance et un projet solide de Constitution.
La campagne électorale de 2018 sera probablement la plus sale de l'histoire du Québec; il faut donc se préparer adéquatement.
La mise en place de l'Institut va créer un effet mobilisateur certain, une effervescence et du renouveau afin de bâtir un argumentaire efficace et convaincant sur l'indépendance; ce qui n'a pas vraiment été fait dans le passé.
PKP aura compris avec son empire médiatique la nécessité de la convergence du contenu avec le contenant. C'est ce qui manque au mouvement indépendantiste: le contenu distinct de son contenant, mais en convergence. Bref, le contenu peut être accessible et acheminé à différents canaux ou contenants.
On crée de la synergie et on décuple la force de frappe. Ce n'est pas pour rien que vous entendrez PKP continuellement marteler la convergence des forces souverainistes.
Pensez-y bien. À mon avis, monsieur Nantel, vous pourriez participer et devenir un contributeur à cet Institut.
Pierre Cloutier Répondre
17 février 2016C'est bien beau tout cela, mais pourquoi attendre l'élection de 2018 avant d'agir? Pourquoi ne pas commencer dès maintenant à faire la promotion de l'indépendance et chercher à se faire élire comme gouvernement indépendantiste?
Archives de Vigile Répondre
17 février 2016C'est une proposition très intéressante que vous mettez sur la table, monsieur Wilkins. Elle aura, au moins, le mérite d'opposer l'espoir positif de changement (en impliquant, cette fois, la société civile pour proposer les bases du projet de société qu'un Québec souverain rendrait possible) au probable statu quo (par le refus, clair et net, du Canada anglais à accorder quelque concession que ce soit au Québec pour lui permettre de protéger son caractère français).
Cette proposition a également le mérite d'impliquer les fédéralistes, de leur imposer une obligation de résultat, sans quoi les Québécois(e)s se prononceraient directement et clairement sur le statu quo qu'Ottawa nous a imposé (Constitution de 1982 et sa Charte des droits et libertés de la personne).
Je crains, malheureusement, qu'il ne soit déjà trop tard pour gagner dans les règles de l'art comme vous le proposez. Le camp fédéraliste, contrairement aux chefs indépendantistes qui se sont écrasés, n'a pas perdu de temps pour se donner un avantage encore plus considérable à un éventuel prochain référendum. La Loi sur la clarté est le volet juridique de la stratégie d'Ottawa. Mais il y a également celle commune aux libéraux, à la fois provinciaux et fédéraux, qui consiste à accepter 55 000 immigrants par année, au Québec, et ce, depuis au moins 1994, profitant de la compétence fédérale d'accorder ou non la citoyenneté canadienne - avec le lavage de cerveau qu'on sait - pour instrumentaliser les Néo-Québécois du côté du Canada et du NON.
Et c'est également sans compter sur le sabotage systématique de l'État québécois, depuis 2003, par le PLQ, qui a discrédité les institutions et fleurons que nous nous sommes donnés pendant la Révolution tranquille, pour les démanteler ou les mettre au service et au profit de leurs amis du privé. C'est cet appauvrissement délibéré de notre État national pour nous rendre dépendants - en apparence - de l'argent du fédéral qui explique le recul de l'idée d'indépendance même aux yeux des Québécois "de souche", comme on le constate dans les régions conservatrices du Québec (Capitale-Nationale, Beauce, Chaudière-Appalaches, Saguenay-Lac-St-Jean, etc.).
Selon moi, s'il y a un gros travail de pédagogie à faire pour l'idée d'indépendance, il y en a un non moins considérable également à valoriser le regroupement des Québécois dans les organisations progressistes, comme les syndicats, afin de faire comprendre que le combat pour la libération individuelle va de pair avec la libération collective.
Jean-Jacques Nantel Répondre
17 février 2016Voilà la recette magique pour perdre.
C'est maintenant, pendant qu'il est dans l'opposition et qu'il a du temps à revendre, que le Parti Québécois doit faire la promotion agressive de l'indépendance, notamment en montrant à tous les Québécois, immigrants compris, que ce sera une affaire payante. Au lieu de ça, tout le monde attend je ne sais quoi; entre autres nos députés qui sont pourtant élus et payés pour faire l'indépendance et qui restent assis sur leurs steaks à ne rien faire ou plutôt, en attendant d'être réélus.
Nous avons deux ou trois ans devant nous pour relancer le projet. Mais qu'attendent-ils donc pour en parler à chaque fois qu'ils ont des micros sous le nez?
Vouloir faire le référendum en fin de mandat, c'est vouloir se faire détester de la population en coupant à gauche et à droite avant de lui demander de nous aimer assez pour nous donner le 50% + 1 qu'on ne croit même pas pouvoir obtenir.
Pire, les députés et ministres du PQ, une fois au pouvoir, vont en avoir plein les mains avec leurs ministères à administrer et auront beaucoup moins de temps que dans l'opposition pour faire la promotion du projet. En fait, ils ne la feront pas parce qu'ils vont vouloir se faire réélire... encore.
Mais le pire du pire, c'est que cela donnera trois ans au fédéral pour nous mettre des bâtons dans les roues en se servant de la moitié de nos taxes pour nous nuire.
Re-re-pire: si nous attendons trois ans, nous n'aurons pas le temps de faire l'indépendance si nous gagnons le référendum à quelques mois à peine de l'élection suivante; ce qui donnera une troisième chance aux fédéralistes de gagner.
Re-re-re-pire, si le référendum est perdant, nos propres chefs vont de nouveau déclarer un moratoire sur les référendums pour l'élection suivante et nous reporter au 22ème siècle pour en tenir un quatrième.
Parce que, bien sûr, leur but est toujours de se faire élire et réélire (leurs maudites pensions!) en se débarrassant de la patate chaude qu'est pour eux l'indépendance. C'est la principale raison pour laquelle, de connivence avec les fédéralistes, ils ont sacralisé le troisième référendum depuis vingt ans. Oh que ce serait la fin du monde de le perdre, selon eux! Alors vaut mieux s'assurer qu'on va perdre pour l'éternité en ne le faisant jamais ce foutu référendum...
Et je n'ai pas perdu mon temps à parler de la diminution de notre pourcentage dans la population totale par suite d'une immigration aussi massive que folle.
Enfin, vouloir faire une constituante avant le référendum ¨pour mettre de la viande sur le squelette¨, c'est donner toutes sortes de raisons à de véritables indépendantistes de voter ¨non¨ parce qu'ils ne voudraient pas d'un changement du mode de scrutin, de la social-démocratie ou de je ne sais quoi qu'on aurait eu la bêtise de mettre dans le projet.
Ce sont les indépendantistes qui se tirent tout le temps dans le pied, notamment en ne croyant pas que le projet soit assez attirant pour convaincre les gens et en ne croyant pas qu'ils puissent réussir. Or, ceux qui ont visionné mes vidéos savent que, moi, je suis certain du contraire!
James A. Wilkins Répondre
17 février 2016Merci monsieur Paiement,
Le texte ayant été envoyé au bureau de PKP il y a quelques semaines n'a pas eu de commentaires alors je l'ai envoyé à chaque député du PQ pour enfin le publier.Espérons que le prochain congrès du PQ prévu au printemps 2017 débouche sur un plan d'action enthousiasment et réaliste.
Gaston Carmichael Répondre
17 février 2016«Je suis curieux de voir comment votre proposition sera reçue par les uns et les autres...»
Pour ma part, c'est "thumbs up!"
On a un échéancier précis, et des objectifs précis. Au travail!
Normand Paiement Répondre
17 février 2016Bravo, monsieur Wilkins!
Votre article fort intéressant devrait interpeller tant indépendantistes que fédéralistes, car il propose un moyen concret de sortir de l'impasse et de l'ambiguïté actuelles.
Je suis curieux de voir comment votre proposition sera reçue par les uns et les autres...
Cordialement,
Normand Paiement