La quête du pouvoir

Autopsie d'une stratégie perdante

Tribune libre

Militant péquiste depuis l’élection de 1970 et toujours un indépendantiste convaincu, j’ai commis une première infidélité en votant stratégiquement pour la CAQ. Stratégiquement pour espérer déloger le député libéral de mon comté, le PQ n’ayant aucune chance de le faire, étant bon troisième. Très déçu aussi que le PQ ait laissé tomber un de ses engagements traditionnels de programme de réformer le mode de scrutin pour y insérer un mode de proportionnelle mixte afin que chaque vote compte. Enfin pour le discours franc et honnête de la CAQ sur la nécessité de restructurer l’État afin d’assainir nos finances publiques. Une réingénierie de l’État que Jean Charest n’a pas réussi à faire en neuf ans de pouvoir.

De la pédagogie au pouvoir

Le dur constat dont le PQ doit prendre acte est l’inacceptable manque d’appui des jeunes. Quand on peine à avoir 20% d’appui dans les trois groupes d’âge en bas de 44 ans on réalise à quel point la souveraineté est considéré comme un projet de la génération des ‘’baby boomers’’ avec un appui presque doublé dans les deux groupes d’âge entre 45 et 64 ans.

À tort on a considéré que l’évolution démographique allait naturellement rendre la souveraineté possible comme un fruit mûr à cueillir.
Première erreur, le PQ de 1976 a négligé d’imposer des cours d’histoire obligatoires à sa jeunesse d’alors et ça ce n’est pas la faute des autres!
Ignorant de son histoire, un large pan des québécois n’a aucun repère pour suivre la suite normale des choses. Dès qu’il a choisit de laisser tomber l’élection référendaire au profit d’un bon gouvernement à élire, le PQ a cessé de se connecter à sa base par des assemblées de cuisine et à la politisation populaire si bien initialisée par le RIN.
Sauf pour les courtes périodes pré-référendaires de 1980 et 1995 qui s’apparentent plus à des efforts électoraux éphémères, il n’y a eu aucune pédagogie de l’option pour constamment l’actualiser en fonction de l’évolution de la société.
On le sait bien, les phénomènes d’oppressions dont les francophones étaient encore victimes dans les années 60 ne sont plus présents pour appuyer l’option. La mondialisation, l’individualisme et la société de consommation ont vite amenuisé les besoins de solidarité identitaires.

Le mouvement indépendantiste a réussit à carburer par l’alternance du pouvoir avec les libéraux, le coup de force constitutionnel de 1982 et l’échec du Lac Meech de 1990. Prenant acte de la défaite référendaire de 1995, il y a maintenant près de 20 ans que l’option n’a pas été renouvelée dans son argumentaire.
Si pour certains le PQ est prisonnier de son article 1, c’est qu’il priorise le pouvoir au détriment de sa raison d’être. Le PQ est arrivé au bout de sa logique de bon gouvernement au détriment de conditions gagnantes qu’il relègue constamment aux calendes grecques. L’ambigüité est terminée.

Quelques raisons mineures de la défaite

La soif d’un gouvernement majoritaire fut mauvaise conseillère. Les électeurs ne voyaient aucun blocage insurmontable au menu législatif. Le projet de loi ‘’mourir dans la dignité’’ faisait consensus. Pour ce qui est de la Charte sur la laïcité aurait valu mieux un compromis avec la CAQ tenant aussi compte de la position des anciens premiers ministres. À cet égard nous devrons sans doute nous contenter d’une ‘’patente à gosses’’ libérale insignifiante afin de satisfaire sa clientèle électorale. Prendre conscience qu’une majorité d’électeurs étaient peu enclins à de nouvelles élections aurait dû guider la décision de laisser aux libéraux l’odieux de renverser le gouvernement.

Les présences de Pauline Marois sur le territoire électoral ont été très mal gérées s’il est vrai qu’elle n’a pas mise les pieds dans cinq régions durant la campagne. L’absence dans son comté explique bien sa défaite dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré.
Pour toutes sortes de raisons Pauline Marois n’était pas une chef adulée comme ont pu l’être René Lévesque ou Lucien Bouchard d’où la nécessité de miser sur l’équipe exceptionnelle qu’elle avait réussi à rassembler. Il y avait tout avantage à comparer l’équipe du PQ aux vieilles mains libérales encore en place. On l’a peu fait.
Résultat d’un certain cynisme des électeurs vis-à-vis les promesses et engagements des partis, le PQ a manqué une belle occasion de mettre en valeur le bilan de ses réalisations au cours des 18 derniers mois. Ces éléments positifs et proactifs pour la suite des choses auraient tranchés avec le négativisme et le lançage de boue qui ont malheureusement ternis cette campagne. Souligner que le vote pour un parti devenait plus que jamais un financement pour quatre ans était essentiel. Je suis loin d’être convaincu que tous ceux qui ont voté libéral ont réalisé qu’ils finançaient le parti libéral pour les quatre prochaines années.

Dominique Payette a bien eu raison de sermonner ses collègues de la profession journalistique pour la couverture plus ou moins médiocre de la campagne. On a trop souvent navigué au bas niveau des médias sociaux accordant la manchette à des insignifiances au détriment d’analyses serrées sur les enjeux réels. Accorder une journée de couverture à la taquinerie du couple Legault ‘’fait pas ta Pauline’’. S’empresser le soir de l’élection de taxer les Drainville, Lisé et Péladeau d’opportunistes sans classe avant de s’informer du pourquoi relève aussi d’un manque de professionnalisme.
Les Québécois détestent la chicane, irrités par une élection qu’ils ne voulaient pas, du jusqu’auboutisme de la Charte proposée, d’un équilibre budgétaire repoussé, d’une campagne électorale décevante, ils ont sanctionné le gouvernement en place avec l’équipe ayant le plus de chance de former un gouvernement majoritaire pour une stabilité de quatre ans.

La raison majeure de la défaite

Inutile de chercher de midi à 14 heures la raison majeure de la défaite. Le sondage de Léger marketing publié le 5 avril indique que l’économie et les finances publiques sont les deux enjeux ayant le plus d’influence sur le vote avec des priorités respectives de 22 % et 19%. Ce sont le PLQ et la CAQ qui remportent la mise sur ces enjeux.
Le PQ lui se montre champion pour les deux enjeux d’identité québécoise et d’intégrité et lutte à la corruption avec des priorités respectives de 16% et 11%
La tenue d’un référendum qui compte pour seulement 8 % a été priorisé par les libéraux, par conséquent il est donc faux d’attribuer autant d’importance au poing levé de Pierre Karl Péladeau. Les libéraux le craignent et on décidé de tout faire pour que les péquistes le détestent et lui fasse porter le chapeau de la défaite.

L’équipe économique du PLQ (Daoust, Coiteux, Leitäo) a été perçue comme la meilleure. Pour la CAQ malgré une équipe de moindre calibre son discours bien ciblé a su sauver son existence. Dans l’espace de quatre mois le PQ a passé de l’assurance d’un déficit zéro à un déficit annoncé de 2.5 milliards avec un report de deux ans de l’équilibre budgétaire. La rétroactivité des impôts en début de mandat non clairement annoncée a été aussi très mal reçue forçant le gouvernement à reculer. Tout cela a miné la confiance de l’électeur vis-à-vis les deux enjeux qui lui sont les plus importants.
Ce qu’il faut comprendre du message du 7 avril c’est que les Québécois sans en connaître toutes les subtilités et la complexité digèrent mal d’être classé neuvième province sur dix pour le revenu des ménages, ils digèrent mal un endettement public de 94% du PIB tout comme étant bénéficiaires de 9.3 milliards de péréquation en 2014-2015. Ils sont inquiets et excédés d’être qualifiés de contribuables les plus taxés d’Amérique du Nord.

L’état des finances publiques pèse lourd sur le projet d’indépendance. Une restructuration majeure de l’administration publique constitue un passage obligé avant de penser pouvoir réaliser le pays. Tant que nous ne pourrons pas faire la preuve de notre capacité à administrer efficacement nos champs de juridictions actuels il est illusoire de penser qu’on convaincra le peuple de faire le pas final. François Legault l’a bien compris. De surcroît pourquoi appuyer un parti qui ne prend aucun moyen pour faire la promotion de son option?

Une raclée salutaire

Avec le nécessaire recul, les souverainistes vont vite réaliser que cette défaite n’est pas si catastrophique mais constitue une opportunité à une profonde réflexion nécessaire afin de réactualiser un plan d’action.
Je me souviens encore des six péquistes élus en 1973 contre cent-deux libéraux, élection qui a précédé la grande victoire du 15 novembre 1976. Les Québécois peuvent changer assez rapidement leur appui et la dernière élection fédérale de 2011 avec les cinquante-neuf néo-démocrates en est une autre preuve.

Tant qu’il reste à faire, l’idéal d’un pays pour une nation ne pourra jamais disparaître. Les souverainistes doivent dorénavant se faire élire sur leur option; ceci les obligera à moderniser son argumentaire et surtout à en parler s’ils veulent un jour atteindre le but. Je suis excédé qu’on parle de baisse d’appui à la souveraineté alors que ça fait presque vingt ans qu’on en parle même pas!
Le PQ devra s’assurer de se donner une équipe économique forte. Depuis plusieurs élections, l’économie et les finances publiques ont le haut du pavé comme enjeux prioritaires et je suis loin d’être convaincu qu’il en sera autrement à la prochaine campagne de 2018.

Avec trente députés très talentueux le PQ peut dès maintenant former une opposition officielle efficace et se distinguer favorablement de la CAQ.
Fort d’un parti bien structuré, d’un fort membership et d’un militantisme actif, le Parti Québécois a tous les acquis pour amorcer une réflexion en profondeur qui saura former un large consensus. Il faudra par contre éviter de mettre le prochain chef dans une camisole de force et lui laisser la marge de manœuvre adéquate à établir une nouvelle plateforme. Tous les éléments sont là pour remettre l’option à l’avant plan avec un leadership fort.
Message compris?
Donc, à la prochaine fois………………….

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James A. Wilkins11 articles

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Ex-président du Parti Québécois de Brome-Missisquoi





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10 commentaires

  • Lucille Labrie Répondre

    20 avril 2014

    Excellente analyse monsieur Wilking
    vous avez vu juste au sujet du Parti québécois et
    cela sans entrer dans la vulgarité
    Et oui nous allons nous en remettre!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 avril 2014

    à l'auteur :
    Charles Simon écrit : «A l’inverse de ce que certains écrivent sur Vigile, nous sommes dans un système néo-libéral, et nous ne sommes pas près d’en sortir, tout du moins j’ai l’impression que la population, dans sa presque totalité, n’est pas prête pour une transformation radicale.»
    C'est parce que nous sommes prisonniers du système néo-libéral que la population, même si elle n'est pas prête, va se faire imposer une transformation radicale. Vous avez tous les points, mais pas dans le bon ordre. Attendez la suite... elle devrait venir assez vite.

  • Pierre Cloutier Répondre

    19 avril 2014

    Message à Charles Simon
    Trouvez-moi un pays sur la planète où il n'y a pas de problème sur l'axe social gauche-droite. Mais ici, ce n'est pas de cela dont je parle. Je parle tout simplement d'offrir une proposition d'indépendance au peuple québécois lors de la prochaine élection. C'est de cela dont je parle et de rien d'autre. Dans un pays normal, l'axe social gauche-droite va toujours exister et les citoyens vont toujours avoir des solutions différentes selon les divers courants de pensée. Mais, ici, je parle de l'axe indépendance-fédéralisme. C'est cela dont je parle. Ex: si l'article 1 du programme du Parti Québécois se lisait comme suit : "Le Parti Québécois a comme priorité de faire une proposition d'indépendance au peuple québécois lors de la prochaine élection et de réaliser l'accession à l'indépendance de manière pacifique et démocratique", me semble que ce serait clair pour tout le monde et que vous arrêteriez de nous casser les oreilles avec les milles et uns problèmes sociaux. Pensez-vous que le Canada n'en n'a pas des problèmes sociaux? Est-ce que cela les empêche d'être un pays souverain? Des débats sur l'axe social gauche-droite, on en fait à tous les jours et ils vont toujours exister. Moi, c'est le débat indépendance-fédéralisme qui m'intéresse d'abord et avant tout et c'est celui-là qu'on doit faire autrement que de sortir le Bonhomme 7 heures. Capiche ou pas capiche?

  • Pierre Cloutier Répondre

    18 avril 2014

    Message à Charles Simon
    Vous savez ce qui vous manque, vous M. Simon. Un peu de courage et si j'étais macho je vous dirais un peu de couilles. Malheureusement, il y en a beaucoup dans le peuple québécois et c'est pour cela qu'on le Québec est encore une province du Québec. Et croyez-moi, je suis poli...
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2014

    @Pierre Cloutier
    Si vous êtes toujours la, rendez-vous en 2018, le 1 er Octobre.
    Je ne mets pas en cause votre militantisme, votre passé, ou votre volonté, vous êtes installé dans le rêve, volontariste je l'admets.
    Si vous pensez que les quelques exemples que je mentionne sont des problèmes réels qui peuvent être négligés, et que les électeurs, particulièrement la seule réserve francophone d'importance, les électeurs de la CAQ, ne s'en préoccupent pas, vous avez besoin d'ajuster votre curseur sur les années 2010 et la suite.
    Ne me parlez pas de la CAQ, vous me faites penser aux kamikaze.

  • Pierre Cloutier Répondre

    18 avril 2014

    Message à Charles Simon
    Misère. Prenez votre carte de membre de la CAQ. Vous y serez tout à fait à l'aise.
    Pierre Cloutier

  • Pierre Cloutier Répondre

    18 avril 2014

    Message à M. Wilkins
    Je ne vois pas comment on peut faire l'indépendance de la patrie sans la participation active des entrepreneurs, des créateurs et des gens d'affaires. C'est clair qu'il faut lier le projet d'indépendance à l'économie.
    Nous avons le devoir de démontrer que nous pourrions cesser d'être une province pauvre et appauvrie à cause du Canada pour devenir un pays riche.
    Il faut qu'indépendance = économie = réussite. C'est pourquoi je pense à PKP comme chef.
    Il faut aussi modifier l'article 1 du programme pour forcer le PQ à présenter une proposition d'indépendance (économique et politique) au peuple québécois lors de la prochain élection.
    Pierre Cloutier

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    18 avril 2014

    Message laissé récemment à Mme Ferretti après un commentaire rapportant une certaine arrogance de cette jeunesse "occupée à sauver la planète":
    « …il faut être « déconnecté » pour songer à sauver sa culture et son identité alors qu’eux rêvent de sauver la planète! »
    Voilà le grand leurre: la planète, elle a connu les dinosaures et elle vit encore. Elle n’est pas en danger. C’est l’humanité qui se laisse mettre en danger par les fous de production/consommation/pollution (Lévis souffre dans son eau du crime de Lac Mégantic). En individualisant l’information dans les casques d’écoute, Apple construit une armée de soldats au service de Wall Mart. Une jeunesse convaincue que ses parents luttaient contre des moulins s’est transformée elle-même en moulins faisant le jeu du plastique non recyclable. Ces jeunes porteront les valises de ces Maîtres du monde des mass média qui les ont détournés de la culture générale: n’apprennent pas l’histoire parce que « c’est le passé ». Ne se sentent pas solidaires des Patriotes: ils n’en ont pas été témoins… N’en auront même pas remords sur leurs vieux jours. N’auront pas été conscients d’avoir laissé filer la culture française en Amérique.
    -Voilà: les boomers démotivés, leurs jeunes votant sans gêne pour le PLQ élu par la protection médiatique et juridique, le Parti de l'indépendance trahissant son option (je vous jure que je ne connais pas de Référendum) et des candidats bien intentionnés camouflés derrière l'image d'une chef sans charisme...
    On n'ose même pas inviter en conférence Alex Salmond, le chef du National Scottish Party, défiant la Grande Bretagne, ou Artur Mas, président de la Catalogne qui affronte l'intraitable Madrid. À se demander même si ces résistants séculaires prennent au sérieux notre démarche. Notre première Première fut d'ailleurs reçue cavalièrement lors de sa visite improvisée.
    Il y eut le Réseau de Résistance du Québécois (RRQ) qui eut des échanges soutenus à Barcelone. Patrick Bourgeois démontra qu'il n'est pas demodé de promouvoir sa nation. Il parlait avec les Basques, les Corses, les Bretons, la Palestine... Mais madame mit au ban ce patriote qui, avec Pierre Falardeau, empêcha le Canada de fêter le massacre des Plaines d'Abraham. http://www.youtube.com/watch?v=-VJxdZGkzoQ Un "gros méchant"? Maintenant converti en candidat O.N.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2014

    Monsieur Wilkins
    Excellent texte! Vous ne pouvez pas être plus explicite, le message est très clair!
    André Gignac 18/4/14

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2014

    L’état des finances publiques pèse lourd sur le projet d’indépendance. Une restructuration majeure de l’administration publique constitue un passage obligé avant de penser pouvoir réaliser le pays.....
    Quelqu'un qui s'apercoit que nous sommes dans une impasse...
    16 régies régionales de santé, 8 millions d'habitants, Ontario, 4, 16 millions d'habitants
    70.000 personnes dans le réseau de la santé qui ne participent pas aux soins.
    6 commissions scolaires en Gaspésie.
    Plus de 100 (!!!) organismes qui s'occupent du transport en commun à Montreal et sa région, 1 à Toronto.
    Montréal et sa région, plus de 200 maires, conseillers municipaux, Toronto et sa région 32.
    Un cout de santé per capita aussi cher que la France qui a l'un des meilleurs système de santé du monde.
    15 millions de $ par jour (!!!) de subventions aux entreprises, le taux per capita le plus élevé de TOUS les pays de l'OCDE.
    30 millions de $ par jour (!!!) pour le remboursement de l'intérêt de la dette.
    Vous intégrez justement dans la dette publique, toutes les dettes (notre part de la dette fédérale, quid des dettes des sociétés d'état hors-bilan, des municipalités, des régimes de pensions sous-capitalisés).
    Faut-il rappeler qu'au Québec, 40 % de la population ne paye pas d'impôts, car trop pauvre, les autres sont effectivement sur-taxés, pour bénéficier d'un système dont les performances sont souvent médiocres (santé, infrastructures).
    Le PLQ et le PQ qui se sont partagés le pouvoir ne feront pas ces bouleversements structurels indispensables car changer les structures de l'état, au Québec, nécessite de remettre en cause les conventions collectives, la permanence des emplois, que les gouvernements tentent de contourner par la sous-traitance, le système des pensions, intenable, toutes les aides aux entreprises, de bousculer une clientèle électorale, etc.
    Ce que vous proposez va se traduire par une contraction immédiate du PIB, un exemple, le chantier de la Romaine, que l'on devrait arrêter, c'est 5.000 emplois sur la Cote-Nord.
    Une rationalisation de l'état...150.000 personnes en moins, c'est 4 points de PIB, un taux de chômage a 12 %, style Cameron au Royaume-Uni.
    A l'inverse de ce que certains écrivent sur Vigile, nous sommes dans un système néo-libéral, et nous ne sommes pas près d'en sortir, tout du moins j'ai l'impression que la population, dans sa presque totalité, n'est pas prête pour une transformation radicale.
    Aussant avait raison, les 'lucides' aussi, mais il s'est rendu compte de l'immensité de la tâche, on peut comprendre.
    Nous avons préféré la charte et maintenant le poing levé, misère, la fuite dans l'irréalité.