L'inéluctable indépendance des Cris

Le prix de la lâcheté

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Les Cris de la Baie James viennent de décréter unilatéralement un moratoire permanent sur l'exploitation de l'uranium sur ce qu'ils appellent ¨leur¨ territoire; c'est-à-dire sur la majeure partie du Nord québécois. Mieux, ils ont chargé leurs responsables politiques de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire appliquer LEUR décision. La menace implicite d'user si nécessaire de violence est tout à fait claire. Voilà un acte de souveraineté comme je les aime... et des visées d'apartheid comme je ne les aime pas.
Aidés par le Fédéral qui aime bien affaiblir le Québec et par nos propres politiciens qui ont peur de passer pour de gros méchants Nazis, les Cris sont en train de réaliser leur souveraineté morceau par morceau simplement en jouant sur la culpabilité d'importation de nos minables petits leaders. Ces derniers se disent que, puisque les Québécois sont des Blancs, ils sont automatiquement coupables et doivent donc reculer, s'excuser et payer. En français, cela s'appelle du racisme en envers.
Tout récemment, le gouvernement québécois s'est même entendu avec les Cris pour leur donner la moitié des sièges dans le gouvernement de la Jamesie sous prétexte qu'ils seraient aussi nombreux que les Blancs.
Cette entente est antidémocratique puisque seuls les adultes ont le droit de voter dans un système démocratique. Or, les Cris ont une population très jeune alors que les Blancs de la Jamesie ont une population nettement plus agée. La démocratie aurait donc dû favoriser les Blancs; ce qui est d'autant plus vrai qu'avec la réalisation du Plan Nord, les Blancs devraient vite devenir majoritaires sur le territoire. Ajoutons que, parce que c'est de leur intérêt, les Cris ont tendance à gonfler le chiffre de leur population.
On peut être certain que si Marois est élue, elle va s'empresser de se dédouaner personnellement aux yeux de l'opinion mondiale en donnant encore plus de droits et de milliards aux Cris. Elle va ainsi obtenir des applaudissements et, nous, de nouvelles dépenses et des droits en moins. Un par un, nous perdons nos droits sur le Nord québécois sans perdre pour autant aucune de nos obligations financières.
Voilà ce qui arrive quand on est trop lâche pour défendre avec bec et ongles les principes démocratiques et moraux d'égalité de tous devant la loi quelque soit la race ou l'origine ethnique.
Dans le contexte de lâcheté morale où baigne le Québec actuel, l'indépendance de facto des Cris, des Inuit et, possiblement, des Innus semble à peu près inéluctable. Quant aux Mohawks et à leur système de contrebande de tabac, de drogues et d'armes automatiques qui fonctionne à deux pas de Montréal, il est difficile de voir comment la violence pourra être évitée et ce, que le Québec devienne souverain ou non.
Après que le gouvernement anglais ait lâchement abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler en échange d'une simple promesse de paix, Churchill aurait déclaré: ¨Ils ont accepté le déshonneur pour avoir la paix. Ils auront le déshonneur et la guerre¨.
Ha, la lâcheté!
Jean-Jacques Nantel, ing.


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6 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    13 septembre 2012

    «Dans le contexte de lâcheté morale où baigne le Québec actuel, l’indépendance de facto des Cris, des Inuit et, possiblement, des Innus semble à peu près inéluctable. Quant aux Mohawks et à leur système de contrebande de tabac, de drogues et d’armes automatiques qui fonctionne à deux pas de Montréal, il est difficile de voir comment la violence pourra être évitée et ce, que le Québec devienne souverain ou non.».
    Mais si nous finissons pas nous donner le pays que nous méritons, nous aurons la possibilité de disons, discuter avec nos amis autochtones, sans qu'ils bénéficient de l'indûe protection d'Ottawa.
    Et si Ottawa voulait s'en mêler à ce moment-là, Québec pourrait alors, de plein droit, suggérer à Ottawa de ne point se mêler de questions regardant la nation québécoise, pleinement souveraine sur son territoire.

  • Mario Boulet Répondre

    14 août 2012

    Au delà de la médisance et du racisme exercé par quelques uns, il ne faudrait pas oublier que nous constituons une grande nation autant au niveau historique que géographique. Je sais que la situation actuelle peut en déranger plus d'un. Cependant, je crois qu'il y a tout lieu de s'entendre et de pouvoir former à nouveau un peuple qui s'allie avec ses amérindiens. Certains amérindiens provenant de lieux autres que le Québec tenteront de rallier les amérindiens d'ici à la cause fédéraliste pour simplement mettre de la bisbille entre nous.
    Tenter de créer de la chicane interne aura toujours réussi au Canada pour tenter de diviser sa population. Tentons donc d'amener une entente au lieu de la colère et la division.
    Certains diront que les québécois devraient faire la même chose avec le Canada anglais, mais rappelons-nous, que nous avons tenté autant comme autant de le faire. Historiquement, un long sillage d'accords rabroués existent entre nous. Tandis qu'avec les amérindiens, nous nous sommes alliés bien souvent dans notre histoire pour nous défendre tous ensemble contre l'ennemi britannique par exemple ou bien lorsque nous avons érigé les barrages hydro-électriques.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2012

    D'un ingénieur à l'autre: Bravo monsieur Nantel !!
    Et pour conpléter votre "rappel à la réalité" :
    http://www.vigile.net/La-partition-du-Quebec-est-deja-en
    http://www.makivik.org/fr/media-centre/nunavik-maps/
    http://www.vigile.net/Oui-nous-sommes-capables
    http://www.vigile.net/Les-frontieres-incertaines-un
    http://archives.vigile.net/dossier-TL/2-1/23-mmv.html
    http://www.vigile.net/Pierre-Corbeil-le-choix-des-Cris
    Permettez que j'enfonce le clou => la dernière sortie
    de 'Tante Pauline' sur ce dossier manifeste les vraies
    intentions de notre 'élite'. Si elle dit ouvertement
    vouloir oeuvrer pour le charcutage du Québec, imaginez
    ce que Charest ou Legault auraient pu dire. Ils n'ont
    pas besoin de la faire, 'Tante Pauline' est membre du
    même club qu'eux, et elle fait leur sale travail.
    MAIS 'Oncle Paul' nous rassure: Sagard restera pour
    toujours bien intégré au Québec diminué. Et aussi
    le Moulinsart de 'Tantine'. Bizarre comme les avoirs
    des 'élites' échappent toujours aux charcutages!!
    Cher collègue, au plaisir de vous re-lire.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 août 2012

    Excellente sortie, enfin. Le “poli-tic-au-lit” correct nous interdit d’aborder ce sujet au Québec: le pouvoir autochtone et l’indépendance du Québec.
    D’autant qu’en 1995, lors du référendum volé (excusez-moi monsieur Le Hir, vous nuancez là-dessus, je sais), les Cris furent encore utilisés par le gouvernement fédéral pour taire et floué le Québec, et le PQ est échaudé depuis. Car cette double ingérence fomentée a marché, avec la complicité anglophone, journaux torontois à l'appui, pubs et tout (cf. le livre de monsieur Philpot).
    À la menace de partition du Québec brandit par Ottawa via les Cris, qui ont voté « non » bien sûr au référendum, s’est ajouté le recul sur le projet de Grande-Baleine de la part du gouvernement québécois.
    Le pouvoir autochtone contre le Québec monté par l’aide fédérale est énorme : multiples associations, divisions des richesses entre les Premières Nations, agence de défenses des droits et groupes écologiques mondiaux et enfin, une base propagandiste au Nations Unis, prête à intervenir et braquer le Québec internationalement.
    Comme vous le faites entendre sans détour, monsieur Nantel,le racisme est l’arme fatale pour faire reculer toute affirmation corsée à l’endroit des autochtones et amérindiens.
    Les politiciens du PQ et les autres partis visant l’indépendance ne saisissent pas l’importance (ou jouent à l’autruche), voire l’urgence de s’allier les autochtones, et la porte d’entrée leur est tendue depuis quelques semaines : le Atikamekws, rejetés par Charest.
    Le dossier autochtone, pour tout projet d’indépendance, est primordial durant cette campagne électoral de par les enjeux mis de l’avant avec le Plan Nord.
    Je ne saisis pas qu’aucun parti opposé au PLQ et à la CAQ, ces derniers partis fourmillant d’affairistes fédéralistes complices avec Ottawa, ne voit pas l’urgence, non plus électoraliste, mais à hauteur d’une intelligence à vision élargie et profonde dans le temps, ne prenne les devants sur ce dossier.
    Un humanisme décloisonnant est même appelé pour contrecarrer les accusations racistes, prétextes à tous les blocages socio-économiques, au Québec comme ailleurs.
    Nos politiciens manquent de cette praxis sociale que les étudiants prenant la rue et soulevant un part de la population éveillée sur plusieurs problèmes, leur ont pourtant montrée depuis quelques mois.
    L’éducation permanente fait défaut : on aime pas apprendre des jeunes, c’est contraire à la fermeture d’esprit!

  • Jean Lespérance Répondre

    13 août 2012

    Le territoire des Cris part de Matagami et va jusqu'à Radisson, Chisasibi. Et si vous parlez aux Cris, les vieux parlent le français, mais les jeunes, non. Pourquoi? Ils vont dans des écoles anglaises.
    Quand nos grands péquistes comme Landry nous font des discours sur l'importance de promouvoir la langue française et que les Cris n'apprennent que l'anglais, on se garde bien d'en parler.
    Quand Landry a signé la Paix des Braves, je serais bien surpris qu'il l'ait signée en français. S'il y a un acte signé en français, c'est sans doute une copie d'un acte signé en anglais. On fait le Brave en donnant le choix aux Cris de s'instruire en anglais.
    Une joke: un jour je vois l'hôpital de Matagami et oh! surprise! une seule auto dans le stationnement. Je vois une femme médecin qui assise sur une chaise dehors lit un livre. Je vais la voir et lui demande est-ce que l'hôpital est fermé? Non, dit-elle. Mais comment se fait-il qu'il n'y a personne? Les autochtones se font soigner à Rouyn-Noranda parce que le gouvernement leur paye le voyage. Pourquoi se ferait-il soigner ici quand le gouvernement leur paye le voyage? C'est plus intéressant de se faire soigner dans la grande ville que de se faire soigner ici. Le voyage est gratis et ils en profitent pour magasiner.
    Ça vaut la peine de visiter les Cris, on apprend plein de choses, très instructif... Puis en plus de ça, ils sont bien accueillants. Puis moi, quand je suis allé les voir, je n'en ai pas vu un seul en état d'ébriété et je n'ai pas vu une seule bouteille de bière traîner. Les terrains sont propres et les maisons sont en bon état.
    Juste un détail, si vous parlez aux jeunes en français, ils ne vous comprennent pas.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    13 août 2012

    Ambition inuite, anesthésie québécoise
    André Binette
    13-10-2010
    Éric Canobbio
    Géopolitique d’une ambition inuite : le Québec face à son destin nordique
    Sillery, Septentrion, 2009, 365 pages
    http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view (...)
    http://www.vigile.net/Le-Quebec-et-le-Groenland
    JCPomerleau
    P.s Il s'agit d'une lecture géopolitique de haut niveau sur le thème du territoire nationale. Un thème absent des préoccupations de ceux qui ont négocié au nom de l'État du Québec des traités avec les nations cris et inuit.
    D'où l'importance de se doter d'une doctrine d'État dans le mouvement souverainiste.