Le couperet est tombé cette semaine. C'est le numéro un mondial de la chimie, l'américain Dow Chemical, qui a commencé en annonçant la fermeture d'une vingtaine de ses usines, dont au moins quatre en Europe. Le lendemain, c'était au tour du fabricant de mouchoirs en papier Kimberly-Clark de déclarer vouloir supprimer 1 300 à 1 500 postes sur le Vieux Continent.
Jeudi, Ford enfonçait encore un peu plus le clou en annonçant la fermeture de son usine belge de Genk, mais aussi de celles de Southampton et de Dagenham, au Royaume-Uni, menaçant au total 5 700 emplois. D'autres enfin, comme le fabricant de microprocesseurs AMD, le géant de la chimie Dupont ou encore le groupe de produits de grande consommation Colgate, se sont entre-temps contentés d'annoncer d'importantes réductions d'effectifs dans le monde, sans toutefois préciser où.
Car, en plus d'une baisse de la demande – crise oblige –, les multinationales ont également pâti d'un taux de change défavorable dans l'union monétaire, et ce, alors que le billet vert s'est renforcé face à l'euro sur un an, diminuant mécaniquement les profits réalisés en Europe.
Alors, les groupes américains préfèrent désormais parier sur leur pays, comme General Electric ou Chrysler qui augmentent leurs investissements sur le continent américain, tandis que d'autres vont jusqu'à relocaliser leur production, à l'instar du constructeur automobile General Motors ou encore du fabricant d’ascenseurs Otis qui se sont engagés à rapatrier des centaines d'emplois, respectivement dans le Tennessee et en Caroline du Nord.
L'engouement pour l'industrie nationale est tel que certains, comme le Boston Consulting Group prédisent déjà sa renaissance. Mais pour le think-tank Economic Policy Institute, le chemin est encore long : selon lui, l'industrie américaine aurait perdu plus de cinq millions d'emplois depuis le début des années 2000.
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