Lorsque l'on voit, planétairement ou plus localement, de très nombreux citoyens désenchantés (et pas nécessairement «cyniques» comme le répètent de nombreuses personnes connaissant mal les méandres de la langue française), il faut laisser un peu de temps au temps avant de porter un jugement trop hâtif sur ces mouvements, sur ce mouvement. Mais c'est clair que l'indignation semble «triompher» dans de nombreux pays.
Certains s'étonnent lorsqu'ils constatent que, parmi les contestataires, les protestataires, les indignés et les courroucés, ils sont nombreux à parler d'un changement nécessaire. Mais ils sont souvent maladroits lorsqu'il s'agit de bien déterminer les éventuelles solutions de rechange.
Parmi ces milliers ou millions de personnes, nombreux sont ceux qui semblent être des «nonistes» impénitents et des «chialeux».
Moi, je prétends que les changements sociaux majeurs commencent par prendre la forme du «nonisme». On dit NON mais on ne sait pas encore comment formuler le OUI ou le QUOI. On arrive plus facilement à dénoncer ce qui semble aller mal qu'à proposer d'éventuelles solutions de rechange.
Si je me le permets, sans être le porte-parole de qui que ce soit à part moi-même, je vais tenter humblement de mettre en lumière certaines demandes qui me semblent assez généralisées.
1) Dans certaines sociétés ils sont nombreux à en avoir assez des régimes dictatoriaux et autoritaires, ce qui ne veut pas dire qu'il est exclu de voir surgir de nouvelles formes, religieuses ou militaristes, de despotisme et de tyrannie.
2) De très nombreuses personnes en ont assez quand elles constatent que «nous» sommes plus ou moins dirigés, «endoctrinés» et «formatés» par ce que d'aucuns appellent «les maîtres du monde».
3) Nombreuses sont les personnes qui constatent que les milliardaires champignonnent et se propagent de plus en plus. Et une pléthore de personnes gagnant de maigres salaires ne comprennent pas pourquoi leur travail vaut si peu alors que celui (peut-on vraiment parler de travail?) des maîtres du monde est scandaleusement rentable et enrichissant.
4) De très nombreuses personnes constatent qu'il est de plus en plus question de ces «bulles financières» dont il n'est pas facile de comprendre les tenants et aboutissants. Même remarque en ce qui concerne diverses formes de spéculation qui ne sont pas claires aux yeux de nombreux citoyens.
5) Nombreuses sont les personnes qui constatent que la corruption, voire la putréfaction, sont de plus en plus présentes dans nos sociétés.
6) Selon moi les humains, un peu partout (il peut y avoir des exceptions), veulent plus de démocratie et plus de transparence.
7) Ces humains veulent aussi une meilleure répartition des revenus et ils réclament un État «interventionniste», lequel doit ne surtout pas devenir autoritaire ou trop «intrusif». Nul ne désire, j'ose l'espérer, une société du type «1984» ou du style «Fahrenheit 451». Le stalinisme, le maoïsme et le communisme en général n'apparaissent pas comme étant de tonifiantes solutions de rechange.
8) Dans certaines sociétés (le Québec, très sûrement), les citoyens désirent une forme modérée et bien pensée de scrutin proportionnel. Certains voudraient même un régime présidentiel dans lequel le président ne serait élu qu'en ayant cumulé 50 % des votes. Actuellement, sur la scène fédérale, Stephen Harper fait ce qu'il veut alors qu'il n'y a que 39 % des Canadiens qui ont voté pour son parti.
9) De nombreux citoyens désireraient plus de transparence et plus d'honnêteté de la part des dirigeants dont on espère que ce seront des êtres «moraux» et intègres.
Il serait possible d'en dire plus, mais je pense en avoir assez dit pour le moment.
JSB
L’indignation semble «triompher»
Une pléthore de citoyens désenchantés et indignés
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 juin 2012Les médias mainstream tout comme les politiciens mentent continuellement.
S'ils s'en tirent avec autant d'aisance à mentir, c'est que malheureusement le peuple leur en tient nullement rigueur parce qu'une bonne partie du peuple tire probablement aussi avantage de ces mensonges.
Les choses vont changer lorsqu'une majorité de la population aura comme priorité la vérité avant toute chose.
Serge Gingras Répondre
20 juin 2012Encore une fois, M. Baribeau, vous vous êtes montré à la hauteur de la situation.
Il faut une révolution, pacifique de préférence, mais radicale. Il faut humaniser le capitalisme, mal nécessaire à nos civilisations.
Il faut un New Deal à l'échelle de la planète, ou à tout le moins, à l'échelle des pays industrialisés, G20 +.
Devrons-nous toucher le fond avant de remonter? Là est la question. La réponse est : je le crains.
Quelle espèce déprimante que la nôtre. Elle retombe trop facilement dans les mêmes ornières dévastatrices.
Si seulement l'éducation suffisait. Mais non. Il faut toujours recommencer.
Quousque tandem?