La nationalité est le point de départ de toute personne sur terre. Elle lui est propre. Elle ne pourra jamais s’en défaire ni la renier. On peut renoncer à cette nationalité mais on ne peut se défaire de ce qui nous caractérise. On peut changer de pays; on peut acquérir une nouvelle citoyenneté. Jamais ne pourra-t-on nier d’où l’on vient. Une personne s’identifie à un territoire par sa citoyenneté mais se réclame d’un peuple par sa nationalité.

Le gouvernement Harper a reconnu la «nation québécoise». Dans un point de presse, il avait bien mentionné que cette reconnaissance n’incluait pas les «Quebeckers», les Québécois de langue anglaise. Il faut donc en déduire que les Québécois sont ceux qui parlent le français, qui sont et acceptent la culture, l’histoire et les valeurs de ces Québécois francophones. Nous avons donc la nation québécoise francophone. Et historiquement parlant, ces Québécois sont les héritiers des Canadiens qui sont devenus ensuite les Canadiens-Français. La tendance centrifuge de la fédération canadienne tend à diminuer l’importance du fait français au Canada.

Le Québec est donc nécessairement peuplé de Québécois francophones de nationalité québécoise et de Quebeckers de nationalité canadienne.

Une nation, pour assurer son plein développement, doit s’appuyer sur un état fort qui lui est propre. De là, la nécessité pour les Québécois de faire l’indépendance du Québec. Mais les Quebeckers n’ont nullement besoin de cette indépendance puisqu’ils ne sont pas de nationalité québécoise mais canadienne et qu’ils sont heureux d’appartenir à cette nationalité canadienne et n’ont aucun désir de changer d’appartenance culturelle.

L’indépendance doit donc se faire par les Québécois pour les Québécois.. Et normalement seulement ceux qui se réclament de cette nation devraient avoir le droit de décider de son statut politique.

Mais en notre fédération, qui n’est en fait qu’une pseudo-fédération, la nation canadienne (Quebeckers) met tout son poids pour refuser aux Québécois l’indépendance qui leur est nécessaire. Alors la nation québécoise n’est pas totalement libre de décider pour elle-même du statut politique qu’elle souhaite se donner.

Seuls ceux qui se réclament de la nation québécoise ont intérêt à se donner un état bien à eux. Les Quebeckers canadiens l’ont déjà leur état et ne veulent pas en changer. Alors lorsque certains leaders indépendantistes disent que l’indépendance doit être l’affaire de tous les Québécois, incluant les Quebeckers, ils se leurrent et nous leurrent.

L’indépendance sera identitaire ou ne sera pas.