En guise de réponse à la récente sortie de Lucien Bouchard, Bernard Drainville propose un plaidoyer indépendantiste bien arrimé à la réalité québécoise actuelle.
À cet égard, on est en droit de se demander comment le député péquiste conjugue les orientations qu'il expose, avec le fait d'être membre d'un parti qui envoie sans relâche le message qu'il ne réalisera pas l'indépendance dans un avenir prévisible. Ce qui, incidemment, permet difficilement d'être en désaccord avec les déclarations défaitistes de M.Bouchard sur la " souveraineté ".
Notons par exemple que, alors que l'indépendance est la solution par excellence à l'incapacité d'intégration chronique dans laquelle nous enferme un statut provincial aliénant, ce qui est un élément incontournable du débat actuel sur les accomodements même si on fait souvent semblant de ne pas s'en rendre compte, le PQ ne répond à cette question que par des mesures de nationalisme provincial. En fait, ces mesures constituent, à ce jour, l'essentiel concret de la proposition " souverainiste " de ce parti.
Bien sûr, le nationalisme peut servir de rempart pour l'identité québécoise mais, contrairement à ce que semblent penser certains qui focalisent beaucoup sur cette question, l'histoire nous montre que ce nationalisme ne mène pas automatiquement au constat que ladite nation soit mal servie par le régime canadian. Le nationalisme ne sera utile que si, et seulement si, il vient complémenter une démarche indépendantiste prépondérante.
Autrement, le nationalisme provincial devient un réflexe compensatoire qui peut tout aussi bien rendre la tutelle canadian plus acceptable.
Le propos de M.Drainville est intéressant, mais l'incohérence a ses limites. Ainsi, le PQ désengagé a beau s'offusquer quand son ancien chef, encore plus désengagé, le critique. Cependant, force est de consater que les plaidoyers péquistes comme celui de M.Drainville tombent systématiquement à plat, tout simplement parcequ'ils ne sont pas pris au sérieux, faute de fondement crédible, de démarche conséquente.
Lucien Bouchard, Bernard Drainville, etc
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 février 2010La clé est probablement là: « la nouvelle génération de souverainistes »
Les abcd, d pour drainville et a pour aussant... dont je me souviens... Cette nouvelle génération ne pourra pas s'affirmer sous le chef actuel, qui a son agenda de PM sans programme indépendantiste. Mais si Lucien parvenait à réveiller assez de Québécois pour la prochaine élection, la Première Ministre d'une province comme les autres ne pourrait durer longtemps chef d'un parti indépendantiste... la nouvelle génération ne pourrait-elle pas surgir enfin? Qui a déjà entendu un discours de Jean-Martin Aussant? Qui a vu son C.V., à faire rougir un Parizeau? On dit qu'il suffit d'une étincelle...
Gilles Lapointe Répondre
20 février 2010Je suggère que la prochaine élection soit référendaire et je favorise
cette option,quoi qu'il arrive. Gardons-nous le référendum pour
des décisions importantes d'orientation.....
Raymond Gauthier Répondre
19 février 2010Bien dit, monsieur Payne.
Permettez-moi de rajouter un commentaire sur votre page, puisqu'il est impossible de le faire sur la sienne. Merci.
Monsieur Drainville,
Vous affirmez, dans votre lettre ouverte publiée sur Vigile.net, faire partie de « la nouvelle génération de souverainistes » et n’hésitez pas à utiliser le mot « indépendance », j’en suis ravi.
Une chose me chicote, cependant, c’est lorsque vous vous hasardez dans le bourbier énergétique dans lequel s’enlise le gouvernement du Québec, indépendamment du parti au pouvoir ou dans l’opposition, et que vous évoquez la question de la « réduction de notre dépendance au pétrole ». Chaque fois que quelqu’un du PQ – qu’il s’agisse de Pauline Marois, de Scott McKay, de l’ex-député Camil Bouchard, ou de Sylvain Gaudreault – je n’arrive pas à bien saisir le fond de votre pensée. Vous parlez de réduire notre dépendance au pétrole (ça sonne vert), mais du même souffle vous ajoutez… au pétrole étranger ! Votre propos apparemment vert passe vite au noir bitume. Je vous cite :
« D’abord, l’environnement. Nous avons le devoir de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Cela passe nécessairement par une réduction de notre dépendance au pétrole. Dépendance au pétrole étranger, qui nous coûte d’ailleurs 18 milliards par année. Or, le gouvernement fédéral vise exactement le contraire : il veut accroître la part du pétrole dans notre économie.»
C’est donc la DÉPENDANCE AU PÉTROLE ÉTRANGER qui vous agace, pas la dépendance à une énergie fossile polluante qu’il va falloir remplacer le plus tôt possible en lui substituant des énergies renouvelables.
Y a-t-il quelqu’un au PQ qui pourrait m’expliquer, sans ambigüité, la position réelle du parti relativement aux énergies fossiles ? Indépendance énergétique pour vous, est-ce que ça signifie exploiter nos propres ressources (si elles s’avèrent réelles) ou bien réduire jusqu'à s'en libérer notre utilisation d'une forme d’énergie passé date et développer d’autres formes d’énergies permettant de diminuer véritablement nos émissions de GES ? En quoi votre parti diffère-t-il de celui de Nathalie Normandeau qui veut aller de l’avant dans les projets d’exploitation d’hydrocarbures dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent ?
Depuis les déclarations fracassantes de Pauline Marois, en 2008, houspillant Jean Charest de traîner les pieds dans le dossier de l’exploitation des hydrocarbures du golfe Saint-Laurent, le discours du PQ a soudain changé de ton et on parle d’indépendance énergétique, de réduire notre dépendance au pétrole. Le PQ s’est même joint au groupe MCN21 qui, lui, presse le gouvernement Charest d’être conséquent avec son « discours écolo » et de nous libérer des énergies fossiles.
Aux Îles-de-la-Madeleine nous nous demandons vraiment où loge le PQ.
Salutations cordiales,
Raymond Gauthier
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Votre propos donne du poids à celui de L. Bouchard.
Il voit bien que les souverainistes sont toujours comme chiens et chats, entre eux, prêts à dévorer l'autre pour mieux paraître.
Divisons-nous, varlopons-nous, déchiquetons-nous, écoeurons-nous, étripons-nous,
les Fédés n'en seront que très très heureux encore et pour longtemps.
Que d'Exaspération en vous lisant, vous et bien d'autres au Québec.
Au lieu de travailler ensemble, on détruit l'autre pour faire plus de place à son très gros Ego :(
Gilles Bousquet Répondre
19 février 2010M. Payne, vous suggérez quoi au PQ exactement ? Si vous étiez chef du PQ, vous proposeriez un référendum rapide après avoir été élu sans savoir si les Québécois sont prêts majoritairement à voter OUI à l'indépendance du Québec ?
La critique est facile mais vaudrait mieux proposer des solutions concrètes ici et/ou au parti politique de son choix.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Très bien envoyé, Monsieur Payne. Il y a des limites à nous prendre pour des valises.
Nous n'avons pas oublié que le PQ ne propose guère plus que l'ADQ, soit une nouvelle formule de rapatriement des pouvoirs.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Bouchard rejette le souverainisme
Drainville lui oppose un souverainisme incantatoire
Que manque-t-il à l'équation ?
L'essentiel !
L'urgence de l'indépendance incarnée dans un programme politique.
GV